26-02-2015 21:45 - Grève à la SNIM : Le mouvement s’étend, Le pouvoir hésite…

Grève à la SNIM : Le mouvement s’étend, Le pouvoir hésite…

RMI Biladi - Au moment où les travailleurs de la SNIM à Nouadhibou s’apprêtent à rallier le mouvement de grève, les autorités de Nouakchott Ouest ont interdit une marche de soutien que la CGTM devrait organiser dans la capitale. C’est la première fois, depuis le déclenchement du mouvement de grève des mineurs du nord, qu’une administration publique affiche carrément son hostilité à l’une de leur activité.

Est-ce le début d’une ingérence plus prononcée du gouvernement en faveur des thèses défendues par la direction société minière? Zouerate. Lundi, 23 février. Des milliers de travailleurs de la SNIM, en majorité grévistes, ont accompagné, jusqu’au cimetière en dehors de la ville, la dépouille de Mohamed Ould Nagi Ould Rachid.

Un travailleur de l’entreprise qui vient d’être emporté par une grave maladie au cœur qui n’a pu être soignée ni en Mauritanie ni à l’étranger. Aux cris de ‘’Point d’autre seigneur que lui’’, les travailleurs ont sillonné les principaux artères de Zouerate. Les travailleurs de chaque département de l’entreprise marchaient ensemble vêtus de leurs combinaisons de travail. Un rite devenu une coutume chez les grévistes depuis le déclenchement de leur mouvement, il y a presque un mois.

Ceux-ci ont en effet profité de l’occasion pour marcher à côté des non grévistes et de l’administration, tout en évitant soigneusement d’utiliser les moyens de transport de la SNIM qui leur ont été proposés tout au long du trajet menant jusqu’au cimetière. Et surtout de faire passer leur message : ‘’la grève jusqu’à la satisfaction des doléances’’.

En dépit des mesures de rétorsion annoncées par l’administration de la société contre des dizaines de grévistes à Zouerate, et qui vont des mises à pieds jusqu’aux licenciements pur et simple, l’engagement des travailleurs est demeuré entier.

Encouragés par les habitants de la ville et par le niveau très important de suivi du mouvement de grève au sein de la SNIM, les mineurs jurent de continuer leur action jusqu’à faire plier la direction de leur entreprise qui, selon eux, demeure sourde à leurs appels et cherche plutôt à saper la grève à travers les mesures ‘’abusives’’ qu’elle a prononcées contre certains travailleurs.

Qu’elles soient abusives ou non, l’entreprise entend se servir de l’administration et de la justice afin de les exécuter. Déjà, certains travailleurs ont reçu la visite de huissiers qui leur ont transmis l’ordre de libérer leurs logements dans cinq jours. Les services de l’économat et de l’infirmerie ont été également fermés devant les grévistes.

Interrogé par Biladi, le secrétaire général de la CGTM, cette centrale syndicale qui a entériné la grève au sein de la SNIM et continue d’épauler les travailleurs en grève, a déclare ‘’qu’aux yeux de la loi qui régit le travail dans notre pays, les mesures annoncées par la SNIM contre des dizaines de ses travailleurs sont tout simplement nulles et non avenues’’.

Une position presque évidente de la part d’un syndicat à l’égard de l’action de ses adhérents. Mais celui-ci et sa centrale entendent allaient pus loin que cela en décrétant d’autres actions pour le soutien de ce qu’ils estiment être ‘’le droit légitime des travailleurs de la SNIM : l’application d’un accord signé avec les travailleurs’’.

Autre soutien de la grève à la SNIM : la députée Mint Hassena qui a publié une déclaration dans laquelle elle appelle le président Aziz à intervenir, personnellement, pour amener la direction de la SNIM à négocier avec ses employés.

Pourtant, l’ADG de la SNIM est descendu la semaine dernière à Nouakchott pour répondre à une convocation de son chef : le président de la République. Il est reparti directement à Nouadhibou presque juste après la sortie de l’audience avec le président. Qu’est-ce qu’on lui aurait dit ? On ne sait pas.

Toujours est-il qu’il parait encore bénéficier du soutien et de la bénédiction du boss. Pour combien de temps encore ? Difficile à dire. Même si l’entrée imminente des travailleurs de la SNIM à Nouadhibou, prévue mercredi à OH, risque bien de faire évoluer la situation ? Et surtout la position du gouvernement.

Mohamed Mahmoud Ould Targui



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