14-05-2015 17:16 - Droit de l’homme : Le refus de l’accaparement des terres confirmé par trois communes [PhotoReportage]
Il y avait foule devant les grilles de la présidence de république. La rue publique avait assiégé les lieux. Les communes de Darel Barka, d’Ould Birome et de Dar El Avia par une rencontre musclée confirmaient que l’union fait la force. Elles disent niet devant certaines inégalités qui donnent le vertige dans ce pays où plus rien ne semble marcher.
Venues défendre leur bien, à savoir l’accaparement de leurs terres par les autorités pour des étrangers, c’est de nos jours, le sujet qui fâche, tant par la tentative sournoise de sa mise en place qui est passible à leurs yeux d’une haute trahison non écrite.
Les banderoles et les pancartes des étudiants venus eux aussi pour leur bourse montrent à suffisance dans quelle situation la Mauritanie s’est engluée avec ses crises économiques et sociales et dont les convulsions se font de plus en plus visibles. Une vague de mobilisation de la société civile mauritanienne est en train de naitre pour défendre ses droits, c’est un fait.
Du fait de certains travaux sur l’avenue Nasser, un embouteillage monstre de véhicules déambulait devant les manifestants donnant plus de punch à l’événement, car presque chaque conducteur a reçu le message des trois communes et celui des étudiants, écrit en arabe et en français.
Un message qui dit ceci « Nous, ressortissants de Dar El Barka, Ould Birome et de dar El Avia, département de Boghé, wilaya du Brakna, avons été surpris par certains cadres desdits communes d’avoir soutenu l’Etat Mauritanien dans l’accaparement de nos terres cultivables et leur attribution à des sociétés étrangères ».
Le message identifie les « inconvénients » d’une telle démarche, qui selon eux va déboucher sur « l’expulsion des habitants de leurs communes, la disparition des zones de pâturage pour le bétail, la pollution environnementale sur toutes les zones aquatiques telles que la rivière de Maayel Koundi et le fleuve ».
La spécificité de la démarche jusqu’ici entreprise , « est d’être conforme avec les déclarations de son Excellence, Monsieur le Président de la République, lors de son accession au pouvoir, à savoir lutter contre la pauvreté, contre l’esclavage et la résolution du problème du passif humanitaire ».
C’est à croire que le président Aziz, est loin d’avoir convaincu dans sa croisade contre les maux qui minent son pays. Il a plutôt osé un autre virage avec ses ouilles.
Les trois communes du Brakna vont remercier les « cadres et les habitants des communes » qui les soutiennent dans leur opposition à l’accaparement de leur terre. Ils demandent aussi aux partis politiques, la société civile et toute personne éprise de bonne volonté de les soutenir à cet effet.
Quant aux souteneurs des « mangeurs de terre », le président du parti Arc en Ciel, Bâ Alassane–Balas-, l’un des premiers défenseurs des autochtones de la vallée, a lancé cet avertissement : Que, « Loin des siens, peut valoir bien des avanies, surtout pour avoir cultivé votre autour de soi le pire. On ne vous concédera jamais d’avoir du mérite et vous serez un jour rattrapé par l’histoire, et accablé du délit de népotisme ».
ADN
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