Adrar-Info - Au ‘’Protogondwana’’ ou au ‘’Gondwana’’, comme aurait malmené Mamane sur les ondes de la Radio Mondiale, dans d’autres pays beaucoup moins fictifs, en Afrique, en Europe, comme dans toutes les régions du monde, on assiste à une floraison de comptes tribalistes et/ou communautaristes sur face book et sur les autres réseaux sociaux.

Chacun sert de tribune propre à une tribu ou à un groupe donnés. Sur la base d’une appartenance sociale, culturelle ou idéologique, du gérant du compte à la tribu ou au groupe, il fait ses louanges, présentant ‘’sa communauté’’ comme étant la meilleure de toutes, voire l’unique entité digne de respect ou même d’existence.

Pourquoi la notre n’est-elle pas aussi engagée pour faire face à cet égo ou ‘’ethnocentrisme’’ témoin de rigidité intellectuelle et d’intolérance inacceptables ? Je m’adresse ici à la ‘’tribu’’ que j’ai choisie, à cet énorme espace ouvert qui me lie à beaucoup de femmes et d’homme sur la base d’une volonté commune de ‘’vivre notre temps’’, notre abonnement à la toile étant un outil pour ce faire.

C’est vrai que la notre est singulière, par rapport au temps et à l’espace. Elle n’appartient à aucune aire géographique, raciale, culturelle ou historique donnée. Nous sommes descendants virtuels d’une filiation virtuelle. Nous sommes le produit de l’association de l’évolution récente du contexte mondial avec un acronyme technologique tout aussi récent : globalisation + NTIC = réseaux sociaux avec tout ce que cela implique d’échanges et de partages.

Il s’agit bien entendu de lieux de retrouvailles virtuelles, mais aussi et surtout d’un immense espace propice au questionnement.

Nous sommes résidents de ces lieux qui mettent en crise les opinions reçues et réfutent les modes de raisonnement stéréotypés. Nous ne sommes cependant pas les seuls habitants. D’autres occupants encombrants y sont avec nous : ils voient les choses autrement, suivant des dogmes figés.

Chers amis ‘’facbookiens’’, forts de nos liens et profils construits sur la base de notre perception commune du monde moderne, soyons bien présents sur tous les segments du champ de la communication pour faire entendre notre voix comme entité qui regarde vers l’avenir, et non comme des nostalgiques de systèmes et modes de pensée révolus.

Contrairement aux ‘’réactionnaires modernes’’, je n’irai pas jusqu’à dire que l’on doit agir comme font certains aux ‘’noms de leurs tribus’’. Non je ne vois pas l’utilité d’un compte propre aux ‘’démocrates ou progressistes’’ abonnés à face book.

Néanmoins, ne nous laissons pas dépasser, écraser par des archaïsmes tribalistes d’un autre âge ! Ils enferment les gens dans l’ignorance, obnubilés par leur propre folie de grandeur. D’ailleurs, cette fausse image de grandeur recherchée dans un passé lointain souvent ‘’revisité’’ n’est-elle pas en fait qu’un masque trompeur ! Mais un masque qui a un double but.

Il vise à ralentir et à cacher le rythme du déclin que connaissent les visions rétrogrades qui perçoivent l’évolution du monde en allant dans le sens contraire au mouvement de l’histoire, en regardant dans le ‘’rétroviseur’’.

Toutefois, déclin ne veut pas dire nécessairement rendre les armes. Loin s’en faut ! Les archaïsmes résistent et s’adaptent. Ils résistent même très bien, variant de discours, de stratégies et de modes opératoires.

Tribalistes ici, intégristes ailleurs, ils se présentent comme des solutions acceptables ou même salvatrices face à l’incapacité et aux carences des autres alternatives modernes. De cette façon, ils arrivent à alimenter habilement et dangereusement les extrémismes de tout genre, constituant les plus gros risques et défis pour la paix et la stabilité que le monde doit relever aujourd’hui.

Leur bon usage des réseaux sociaux et des NTIC en général fait que ces ennemis de la modernité arrivent parfaitement bien à s’accommoder de cette dernière, en exploitant ses outils à leu fin.

À défaut de pouvoir les en empêcher, ne leur laissons pas le champ libre !

El Boukhary Mohamed Mouemel