02-07-2015 09:12 - Le racisme fait son entrée dans une affaire pendante en justice
Abou Cissé - Le couloir qui mène vers le bureau du Procureur de la République a été le théâtre de virulents échanges entre deux familles, l’une Hartanie et l’autre, Maelamine.
L’affaire qui les avait amenés, il y a quelques jours portait sur une relation amoureuse entre un boutiquier, le jeune Ahmed Vall Ould M’bareck qui appartient à la première frange et la jeune Alya, appartenant à la deuxième. Les deux jeunes seraient ensemble depuis près de cinq ans.
Selon la version des parents d’Ahmed Vall, le père d’Alya se serait senti offensé en apprenant que sa fille est courue par «un Hartani». Ce serait d’ailleurs pour les séparer qu’il avait porté plainte au Commissariat de Ryad 2.
C’est à partir de là que des investigations plus poussées seront engagées par le Commissaire Oumar et son Chef de PJ, le brigadier-chef Khattary.. La fille sera examinée à l’hôpital par une sage-femme sur la demande de sa famille, pas très rassurée sur la morphologie changeante de leur enfant. Le test est positif, Alya est en état de grossesse de cinq mois. La colère de sa parentèle atteignit alors le paroxysme.
Les proches d’Ahmed Vall qui déclarent avoir trouvé le racisme primaire des Maelemine à leur égard déplacés, ont affirmé être tombés sur un mur de refus lorsqu’ils proposèrent d’unir les deux jeunes et de résoudre le problème à l’amiable. Selon eux, le père de la fille, horrifié, aurait rétorqué par un Niet catégorique, arguant que sa «fille ne sera jamais mariée à un Hartani».
Ce qui selon les familles de Ahmed Vall était d’autant plus ridicule qu’ils devaient être les premiers à repousser une telle union. De toute façon, un oncle d’Ahmed Vall trouve incohérent l’attitude de «ces forgerons qui se font mépriser par les autres communautés et qui transfèrent les mêmes travers vers les Hartanis ».
C’est ce genre de virulence que les deux familles se sont échangées en dehors du bureau du Procureur de la République-Sud. Quelqu’un, parmi la famille de la jeune fille, fera remarquer que «Ahmed Vall devait d’abord introduire une demande en mariage au lieu d’abuser de la fille et que si on lui avait refusé la main de celle-ci, c’est en ce moment qu’on pourra parler de racisme mais critiquer un père horrifié de découvrir que sa fille a été mis enceinte par quelqu’un, est injuste», dit-il.
Les deux jeunes ont été entendus par le Procureur qui expédia Ahmed Vall en prison et libéra la jeune fille sous contrôle judiciaire.
Abou Cissé