L'Authentique - Le Groupe des cinq pays du Sahel, encore appelé G5 du Sahel, vient de choisir son siège à Nouakchott. L’accord a été paraphé la semaine dernière entre la ministre mauritanienne des Affaires étrangères, Mme Vatma Vall Mint Soueina et le Secrétaire Permanent du groupe, Nejim El Hadi Mohamed.

Cette rencontre de Nouakchott est la énième pour coordonner ce qui doit être la réponse collective des Etats face à la menace terroriste et à la prolifération des bandes de trafiquants et de brigands. Une situation combinée qui enfonce l’Afrique de l’Ouest et le Sahel dans la poudrière de la guerre et de l’instabilité. Ce qui interpelle les Etats et les collectivités nationales.

Les dirigeants de cette partie de L’Afrique ne ménagent manifestement plus rien afin que tout soit mis en œuvre pour éviter la balkanisation de la zone, ce qui la transformera, à coup sûr, en un véritable bastion des bandes terroristes à la quête d’une Terra Nova pour leurs faux Jihad.

Transformer le Sahel en un vaste champ de Jihad qui serait le prolongement de l’embrasement en Somalie, au Pakistan et en Afghanistan doit effrayer plus qu’un responsable politique des Etats concernés. C’est ce qui a fait qu’ils aient décidé de se réunir à Nouakchott.

Et au lieu de s’engager sérieusement dans l’optique de l’unité face à l’ennemi commun, souvent invisible, nos Etats s’attardent sur des futilités insensées. Qui prétexte que le principe de la souveraineté des territoires du tiers est sacrée, qui évoque les dangers que toute guerre frontale contre l’Aqmi ou Daesh pourrait faire courir à sa stabilité interne ou encore qui se lance, sans réfléchir, ni mesurer les conséquences de sa témérité dans une guerre solitaire et sans issue pour sauver la tête de son régime.

Cette dispersion des efforts, le manque d’harmonie dans les approches et les analyses, les différences de points de vue et de conceptions, entravent, grandement l’action commune souhaitée.

Sinon à quoi sert la création d’un siège à Nouakchott et les autres centres de liaison, si les pays du Champs n’arrivent jamais à engager une coordination militaire opérationnelle capable de neutraliser les éléments terroristes qui se meuvent, en électrons libres, dans le grand espace sahélien, souvent au vu et au su des autorités civiles et militaires de certains de ces pays ? Pourquoi les Etats de la sous-région qui se bombent le torse pour montrer leur puissance militaire hésitent-ils à envoyer des troupes dans le cadre d’une action commune qui tarde à voir le jour ?

Le sahélien Lambda tarde à voir la bonne réponse aux inquiétantes questions qui l’assaillent par rapport à la sécurité dans son espace. Au lieu de voir les armées, partout dotées de budgets colossaux, investir le terrain et maîtriser l’ennemi, il voit plutôt la multiplication des mouvements et des actions terroristes.

Que font les armées de la zone ? Que font les Eats sinon de se réunir ? Pourquoi bon avoir des armées avec des effectifs dépassant parfois le tiers de la population en termes d’effectifs, si de petits pelotons de lâches terroristes sèment la terreur dans d’importantes parties de nos pays ? Qu’est-ce qui a été fait jusque l’heure contre ces terroristes ?

Quand ressentira-t-on les résultats de ces interminables conclaves ? Nos dirigeants peuvent prendre tout leur temps à se retrouver autour de la table, les terroristes, dans ces conditions, ils n’empêcheront pas pour autant les terroristes de sévir.

JOB