03-02-2016 15:51 - Certificat approximatif de décès :Ainsi se referme le dossier du gendarme Ould Yetna, disparu en 2013

Certificat approximatif de décès :Ainsi se referme le dossier du gendarme Ould Yetna, disparu en 2013

L'Authentique - La direction de la médecine militaire vient de délivrer un certificat approximatif de décès du gendarme Sidi Mohamed Ould Yetma. L’infortuné, alors de garde au Port de Nouakchott, avait mystérieusement disparu, ne laissant aucune trace.

C’était le 15 janvier 2013. On se rappelle qu’à l’époque, sa voiture, son ceinturon et ses chaussures étaient restés dans le poste de garde. Les premières informations qui avaient circulé à propos soutenaient en substance qu’il était sorti faire un tour d’inspection en sandales.

En tout état de cause, il ne reviendra pas de cette sortie. Et les rumeurs les plus folles de courir : « il aurait fugué », selon certains, « il aurait disparu avec des amis » ont soutenu d’autres, « il appartiendrait à un réseau de trafiquants avec lequel il serait parti », « il serait kidnappé », « il serait détenu par l’autorité militaire qui aurait découvert quelques méfaits dont il serait l’auteur»…

Les versions étaient nombreuses et les plus folles allaient même jusqu’à accuser quelques membres de sa famille qui seraient derrière sa disparition. Enlèvement ? Assassinat ? Fugue …

En tout état de cause, la disparition du gendarme de 4ième échelon, Sidi Mohamed Ould Yetma était une véritable énigme : sur le plan professionnel, l’homme était sans reproche, connu qu’il était par le sérieux dans le travail, la correction dans le métier et le respect du corps.

Sur le plan social, c’était un père de famille entier, un mari monogame attentionné, très attaché à ses enfants qui sont au nombre de quatre : Sur le plan social, c’était un musulman modèle qui allait à la mosquée de manière régulière, qui fréquentait ses amis comme ceux-ci le fréquentaient, qui aimait la vie, qui aimait se faire plaisir, qui aimait faire plaisir aux autres et qui était surtout très attaché aux relations humaines.

Ces dernières années, sa famille n’aura eu de cesse de solliciter l’état major de la gendarmerie nationale pour avoir de ses nouvelles. En vain !

A l’entame de ces requêtes, l’espoir était pourtant permis quand la hiérarchie sollicitée considérait qu’il s’agissait d’une banale affaire. D’emblée, les effets personnels du disparu avaient été remis à sa famille et une enquête avait était enclenchée.

Ne voyant pas d’éclaircie, la famille organisa, avec l’appui d’acteurs de la société civile, plusieurs sit-in aux portes de la Présidence de la République. Une audience leur fut finalement accordée au Palais ocre. « L’enquête se poursuit », leur avait-on dit.

Depuis, ce fut la même réponse, qui sera d’ailleurs reprise par le président de la République à une question qui lui avait été posée par un journaliste lors d’une conférence de presse qu’il avait organisée.

C’était en 2015. Et depuis, aucune nouvelle n’est venue changer la donne. Jusqu’à cette date fatidique du 15 janvier (2016) - anniversaire de la date de sa disparition- au cours de laquelle sa famille aurait été convoquée avant de se voir présenter un certificat de décès. Aucune information sur les raisons et les causes de la disparition du gendarme n’aurait toutefois été présentée.

Reste maintenant à savoir en quels termes la gendarmerie traitera-t-elle cette disparition ? Est-ce dans le cadre du service ? Ce qui est en tout cas sûr, c’est que c’est la première fois qu’un tel événement se soit produit dans les rangs des forces armées et de sécurité nationale. Et d’aucuns attendent maintenant de voir comment sera traitée la famille du disparu qui pour l’heure, habite toujours dans un logement de l’état major de la gendarmerie nationale.

Fatou dans des difficultés

Fatou est connue de tous les commerçants du marché Tieb- tieb de Nouakchott. Depuis plus d’une dizaine d’années, elle vend des beignets chauds à n’importe quelle heure de la journée. Placée devant sa cantine, très tôt le matin, elle n’en repart qu’au coucher du soleil.

Mais depuis mardi dernier, elle n’est pus en place. Elle se trouve plutôt au commissariat de police où elle doit répondre d’accusations portées contre elle par une centaine de personnes ! La veille en effet, nombre de personnes qui avaient acheté de ses beignets se sont retrouvés au dispensaire de la Moughataa ou dans un des centres de santé des quartiers de la périphérie ouest de Nouakchott. Consulté, tous avaient pour point commun, une forte diarrhée suivie de vomissements.

Très vite, la nature de la maladie fut connue. Il ne restait plus qu’à retrouver la partie civile qui s’est vite constituée avec les malades. La police saisie ne tarda pas à se rendre auprès de la vendeuse de beignets qui fut rapidement conduite au commissariat.

A l’annonce des accusations, Fatou ne chercha pas à perdre du temps… Elle reconnut immédiatement sa faute : acculée par la crise financière et face à une mévente de produits qui s’accroit de jour en jour, reconnaissait-elle, elle avait pris l’habitude de préparer ses beignets avec les restes d’huile des jours précédents !

Depuis, elle est aux mains de la police et attendrait d’être déférée. Depuis aussi, ses parents sont à l’œuvre pour l’extirper des mains de la police en tentant d’amener les accusateurs à retirer leurs plaintes. Pour l’heure, nombreux sont ceux-là qui ont répondu favorablement à cette requête.

Tous ont en fait pris en compte la situation particulière et présente de l’accusée qu’ils connaissent depuis plusieurs années. En tout état de cause, les manœuvres ont nombreuses pour qu’une situation à l’amiable soit trouvée ; une perspective d’autant plus plausible que finalement, il y a eu plus de peur que de mal.

Ahmed. B



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