15-04-2016 23:15 - Nouadhibou : Semaine de réflexions autour du secteur halieutique
Nordinfo - Deux ateliers, l’un de deux jours, entre le 11 et le 12 avril, l’autre de trois jours entre le mercredi 13 et le vendredi 15 avril se sont déroulés dans l’amphithéâtre de l’IMROP à Cansado ( Nouadhibou).
Si le premier atelier concerne l’aménagement d’une espèce à haute valeur commerciale ; le poulpe, le deuxième atelier a pour objet l’amélioration de la qualité des produits de pêche mauritaniens.
En attendant de voir les conclusions de ce dernier atelier, sachez que le premier atelier a suscité plusieurs questionnements de la part des professionnels de la pêche quant à la pertinence de certaines mesures de gestion actuellement en vigueur à savoir l’introduction de la stratégie des quotas. Ces journées de réflexion vont contribuer à la gestion responsable des ressources céphalopodières en vue d’un développement durable de la pêcherie.
Parmi les questions qui seront posées on peut citer l’opportunité des arrêts biologiques si la politique des quotas est instaurée, la manière d’actualiser le taux admissible de captures (TAC) de poulpes, la manière de suivre l’exploitation des quotas poulpe et système d’alerte fermeture de pêche.
Pour ce qui concerne les deux arrêts biologiques appliqués au secteur, les participants ont finalement souligné que la mesure est pertinente pour la préservation et le développement durable de la pêcherie céphalopodière. Deux formes d’arrêts décidés : l’arrêt biologique dû à l’épuisement de quota individuel et l’arrêt commercial provoqué par l’atteinte du quota global pour la Pêche Artisanale.
A la fin de l’atelier les participants ont souhaité que les recommandations qui suivent soient prises en compte par les décideurs :
R1. Les arrêts biologiques sous leur format classique doivent être maintenus et renforcés
R2. Envisager des fermetures par zone, mais aussi la définition de TACs par zone et par période
R3. Mettre à jour le plan d’aménagement de la pêcherie du poulpe en ce qui concerne la stratégie 2015-2019
R4. La diversification de la pêche est indispensable pour tirer le meilleur profit des ressources et rendre les pêcheurs moins dépendants de la pêche au poulpe.
R5. La pêche pélagique, ressource abondante, offre des possibilités de pêche vers lesquelles les nationaux doivent s’orienter, moyennant un accompagnement et un encadrement des pêcheurs, dans un avenir proche. Des espèces autres que le poulpe peuvent être explorées.
R6. Le système d’information et de suivi doit être renforcé en vue d’une estimation des potentialités de captures réelles du pays. L’accès de la recherche aux données doit être garanti.
R7. Instaurer un système de surveillance participative, notamment durant les périodes de fermetures biologiques
R8. Procéder à une actualisation régulière des TACs ;
R9. Trouver une solution au certificat de capture de l’UE en solutionnant la question de l’état du pavillon dans le contexte du régime national prévu par la loi portant code des pêches ;
R10. Organiser un atelier en vue de la mise en place d’une méthodologie pour renforcer le mécanisme de suivi des quotas et leur réajustement éventuel ;
R11.Organiser un atelier sur le zonage de la pêcherie céphalopodière.
R12. Elaborer un programme de nettoyage des fonds marins côtiers d’engins perdus (nappes de filets, pots…) et autres matériaux en collaboration étroite entre la profession et l’Administration des pêches et la société civile durant les arrêts de pêche.
Signalons que les travaux de l’atelier se sont déroulés sous la présidence de M. Sid’Ahmed Ould Abeid, Président Section Pêche Artisanale Nord de la FNP. La DARE et l’IMROP ont été désignés rapporteurs de l’atelier.