« L’oppresseur ne se rend pas compte du mal qu’implique l’oppression, tant que l’opprimé l’accepte » Henry David THOREAU. L’attachement à la terre est réel. Qu’elle soit terre natale, d’adoption, de rencontre, de transit vers un ailleurs, cette terre là, fait partie de la géographie sentimentale des pieds qui l’ont foulé. Du nez qui s’est enivré de ses multiples parfums et effluves.

Nouakchott, n’est pas seulement une ville où l’on va comme l’on va chez les femmes, c’est avant tout une terre entre sable et mer, une mer qui avance et qui devra bien un jour s’arrêter à ses portes. Nouakchott est un corps, la ville vit. Et comme corps elle se vit aussi… Ce corps est inégal, obèse par ci et étroit par ailleurs.

Nouakchott, aux oreilles du citoyen, est brouhaha, klaxons de la ferraille roulante, une sonorité riante et claire comme échappée d’un saxophone. Une mélopée qui très vite bute sur les écluses de l’indiscipline routière. La canule y étend ses ailes comme pour en étudier les formes, en dessiner les contours avec la sueur de ses blanchisseurs.

Dans certains de ses quartiers, on y meure littéralement de faim, on y mange des racines, dans d’autres tout est profusion. Nouakchott est aussi un esprit avec ces ombres qui glissent sur les façades clair-obscur, tels des chats. L’âme de Nouakchott vagabonde à travers les labyrinthes dans lesquels se profilent et se perdent les silhouettes des gens.

Nouakchott n’est plus cette ville mirage qui attirait les cœurs, qui faisait rêver ! Nouakchott est meurtrie, vaincue par ce grouillement continu. Décrire Nouakchott, c’est ajouter une touche de fard sur le visage imberbe d’une armée qui l’a façonnée. Oui ! L’œuvre de tous ces petits riens alertent vos sens, perturbent votre être à vous rendre fous.

Des images fortes, qui entendent le cœur battre d’une ville infidèle aux promesses faites hier seulement.

ADN

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