Le Calame - Affaire Zeïni - Les parents du défunt rejettent les résultats de l’autopsie

Le rapport de l’expert légiste français Laurent Martril a été, enfin, réceptionné par le Parquet général ! La commission d’enquête convoque les parents de feu Zeîni, pour signer leurs dépositions, et les voilà convoqués par le procureur de Nouakchott-Ouest.

Il les informe que, selon l’autopsie, le jeune homme mort en Mai dernier n’a pas été empoisonné et son corps ne portait aucune blessure. Le même jour, le magistrat auditionne tous les suspects et classe le dossier.

Mais les parents de feu Zeïni n’ont reçu aucune copie du rapport du légiste français et font part de leurs réserves. Sa mère Meïmouna tient, le lendemain, une conférence de presse pour exprimer ses doutes sur l’impartialité de l’Etat en cette affaire. Elle rappelle que les échantillons prélevés sur le cadavre furent retenus à Nouakchott pendant deux semaines.

« D’autres échantillons pourraient même avoir été envoyés à leur place », affirme-t-elle. Quoiqu’il en soit, il est clair que cette famille n’entend pas lâcher prise et continuera à tenir sit-in et meetings.

Le blessé du « Chipeco »

Il y a quelques jours, vers vingt-trois heures, le secteur 16 de Dar Naïm s’assoupit paisiblement. Les passants se font rares. Trois jeunes joggeurs passent dans une rue sans lumière, quand éclate, soudain, un coup de feu, en provenance d’une maison voisine. Des riverains sortent précipitamment de chez eux et s’attroupent à proximité.

Un inconnu surgit, s’engouffre à bord d’une Toyota V8 et démarre sur les chapeaux de roue. Ceux qui l’ont vu de près affirment qu’il semble saigner du front. D’autres ont eu la présence d’esprit de noter l’immatriculation du véhicule. Ha ! Un appel au secours en provenance de la maison d’où a jailli l’énergumène ! On s’y dépêche pour découvrir un homme blessé par balle, vite évacué aux urgences de l’hôpital Cheikh Zayed.

La police communique le numéro de la plaque de la Toyota à tous ses postes. C’est celui de Tenweïch qui l’interceptera, la même nuit, et transfèrera son conducteur au commissariat de Dar Naïm 1.

Quant au blessé, il a été opéré et sa situation est stabilisée, selon une source médicale. L’audition du suspect a permis d’établir que les deux hommes font partie du fameux réseau « Chipeco ». Le blessé devait quelques millions à son agresseur et lui aurait fixé rendez-vous pour le rembourser.

Au cours du face-à-face sans témoin, le débiteur se serait saisi d’une barre de fer pour tenter de régler, expéditivement, sa dette. « Légitime défense ! », plaide donc le créancier, tout aussi douteux, au demeurant, que son comparse.

Une bande braque une épicerie

Toujounine, récurrente zone d’insécurité à haut risque. Repaire de grands délinquants en liberté, la commune caracole tristement en tête de classement des rapts et viols de jeunes filles. Dans certains quartiers, les malfaiteurs n’attendent même plus la nuit pour agir. Il y a deux jours, une bande braque les occupants d’une villa voisine du grand marché.

Après les avoir délesté de tous leurs biens, la voilà repartie à bord d’un véhicule sans plaque d’immatriculation. Puis ces mêmes lascars cambriolent un magasin de denrées alimentaires,y empochant quatre millions d’UM. Mais une voiture de police les croise peu après et les prend en chasse. Une poursuite infernale s’engage alors… jusqu’à ce que la voiture suspecte réussisse à disparaître, sans laisser de traces. Partie remise, donc, mais, évidemment, rira bien qui rira le dernier…

Mosy