17-01-2017 14:12 - Gambie : Lâché par ses soutiens, dont quatre ministres, Yahya Jammeh est de plus en plus isolé

Gambie : Lâché par ses soutiens, dont quatre ministres, Yahya Jammeh est de plus en plus isolé

Francetvinfo- Le Maroc a proposé au président gambien Yahya Jammeh de reconnaître le verdict des urnes en échange d’un asile doré au royaume chérifien.

A deux jours de l’investiture du nouveau président élu Adama Barrow, une intervention militaires des pays de la Cédéo se précise de plus en plus. La Gambie retient son souffle par peur d'un bain de sang.

«Une décision a été prise qui prévoit qu'il ne demeure pas président à la fin de son mandat», rapporte une source militaire nigériane, citée par Reuters. Le Nigeria et les autres pays membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) préparent une intervention militaire en Gambie où le président Yahya Jammeh refuse d'accepter le verdict des urnes et de quitter le pouvoir. Lâché par ses soutiens, dont quatre ministres (parmi lesquels celui des Affaires étrangères) pour la seule journée du 17 janvier 2017, Yahya Jammeh est de plus en plus isolé.

Le Maroc lui offre une issue de secours: reconnaître le verdict des urnes en échange d’un exil doré. «Depuis quelques jours, Nasser Bourita, ministre délégué aux Affaires étrangères et Yassine Mansouri, chef du renseignement extérieur (DGED) tentent de persuader l’homme fort de Banjul de céder le pouvoir et d’accepter de nouveau le résultat des élections. En échange, le royaume accepterait de le recevoir en exil», révèle Le Desk. Le président gambien a déjà rejeté la proposition nigériane d’un asile.

Signe que le temps est compté, l’investiture d’Adama Barrow étant prévue dans deux jours: la décision de la Cédéao est de ne plus tergiverser. Le Nigeria et les autres pays membres de la Cédéao préparent une intervention militaire en Gambie. Au pouvoir depuis un coup d'Etat en 1994, Yahya Jammeh refuse de reconnaître sa défaite à l'élection présidentielle du 1er décembre 2016, après avoir dans un premier temps accepté le résultat du vote.

Le Maroc a offert, par le passé, refuge à plusieurs dirigeants africains, notamment à Joseph Mobutu, ancien président du Zaïre (aujourd'hui République démocratique du Congo). Le dynamisme de la diplomatie marocaine s’expliquerait par le désir du roi Mohammed IV d’intégrer l’Union africaine. «Une réussite diplomatique en Gambie assurerait au roi Mohammed VI un statut de faiseur de paix appréciable, lui qui compte assister personnellement au conclave de l’UA en Ethiopie», explique Le Desk.

Craignant pour sa vie, le président élu Adama Barrow se trouve actuellement à Dakar. Il devrait renter en Gambie le jour-même de son investiture, jeudi 19 janvier 2017, pour prêter serment et prendre ses fonctions. La Gambie retient son souffle par peur d'un bain de sang.

Par Mohamed Berkani



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Source : Francetvinfo
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Commentaires (3)

  • lass77 (H) 20/01/2017 08:33 X

    Le recours à la force doit etre l'ultime option . On lui a tout proposé , et il a refusé . La derniere vient de lui etre donnée encore une fois avec l'intervention de sa belle famille du coté de la Guinée Conakry. Le coté Marocain n'a pas pu avoir de suite . De quoi il a peur ce Jammeh ??, la prison, la pendaison , la pauvreté ? perdre sa femme ? On ne sait ce qu'il veut .

  • foutatoro (H) 17/01/2017 20:32 X

    @ELVALLI Vous avez globalement raison. Mais la seule grosse différence c'est que ce clown de président avait accepté officiellement et devant les médias du monde entier sa défaite, avant de faire machine arrière. Ce que l'autre guignol de Bongo, plus intelligent, n'avait pas fait.

  • ELVALLI (H) 17/01/2017 14:47 X

    La CEDEAO aura besoin d’un chalumeau pour décoller car nos dirigeants se font souder les fesses sur leur fauteuil présidentiel. Mais pourquoi commencer par le plus faible Etat ? Est-ce par lâcheté ? Pourquoi la Gambie et pas le Gabon, par exemple ? Un poids deux mesures n’est elle pas la règle de ceux qui nous ont colonisés ? La sagesse africaine doit être la règle à appliquer à cette crise pour éviter un malheur à nos frères gambiens. La force n’est pas le recours d'usage des africains et risque d’embraser la Gambie puis juste après le Sénégal puis les autres, comme du déjà vu en Irak et en Syrie…