22-08-2017 07:45 - Cheikh Tidiane Gadio : Il faut "élargir le G5 en G5+5" pour lutter contre le terrorsime dans le Sahel

Cheikh Tidiane Gadio : Il faut

SEN360 - L'ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal a fait une grosse révélation sur l'ambition des terroristes en Afrique. Selon Cheikh Tidiane Gadio, qui semble lever un coin du voile, ces derniers veulent s'installer durablement dans le Sahel, à l'instar de l'Etat islamique en Orient.

L'ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal sous le régime du Président Abdoulaye Wade semble être au parfum des intentions qui animent les terroristes. Hier, invité de l'émission Grand Jury de la Rfm, Cheikh Tidiane Gadio a tiré la sonnette d'alarme en ces termes: "Les terroristes ont un projet de califat islamique dans le Sahel à l'horizon 2025."

Une grosse révélation qui s'inscrit dans un contexte d'insécurité profonde en Afrique. Selon lui, les terroristes continuent le harcèlement systématique au Mali. Pourtant, des forces existent pour les dissuader ou engager la croisade contre eux.

"La meilleure façon de lutter contre ces fauteurs de troubles, pense-t-il, c'est d'élargir le G5 au Sénégal." Cheikh Tidiane Gadio de poursuivre: "Un projet sur le Sahel qui exclut le Sénégal, l'Algérie, le Maroc, le Nigeria et le Cameroun est parti pour être un projet handicapé. Le Sénégal a été, à la limite, expulsé du G5 Sahel, dès le départ. Je n'ai pas compris pourquoi notre pays a été isolé à ce point", s'interroge M. Gadio. En plus, ajoute-t-il, il est "aberrant'' de ne pas inclure le Maroc qui, constate-t-il, est "très performant" en termes de renseignement, de même que le Nigeria qui a, en son sein, Boko Haram ou encore l'Algérie. "Cette dernière a une grande expérience en matière de terrorisme'', glisse le diplomate. Avant de préconiser l'évolution du G5 en G5+5.

Il faut dire que l'insécurité est une question prégnante sur toute l'étendue du Sahel. Récemment, les terroristes ont fait 18 morts au Burkina Faso, dans un attentat. Une tragédie qui ne laisse pas indifférent Cheikh Tidiane Gadio. Troublé par ces pertes humaines, il avertit: "L'Afrique est en train de devenir l'épicentre du terrorisme mondial". Il récuse l'appellation "terrorisme islamiste". A ses yeux, il existe désormais une "Internationale terroriste avec une économie criminelle."

Les pays membres du G5 Sahel sont le Mali, le Niger, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Tchad. A l'occasion de l'ouverture de leur dernier sommet tenu récemment dans la capitale malienne, Bamako, le Président français Emmanuel Macron avait appelé les pays membres de cette structure à prouver leur efficacité sur le terrain. Pour lui, il appartient à ces derniers et à leurs armées de convaincre que le G5 peut être "efficace'' dans le respect des conventions internationales. Cette déclaration avait été faite devant les Présidents malien Ibrahim Boubacar Keïta, Idriss Déby Itno (Tchad), Mohamed Ould Abdelaziz (Mauritanie), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso) et Mahamadou Issoufou (Niger).

Promesse de 50 millions d'euros aux pays du G5

Dans sa croisade contre les terroristes, le successeur de François Hollande a promis d'aider les pays du G5 Sahel à obtenir des financements pour leurs forces conjointes. L'Union Européenne (UE), rapporte-t-on, a déjà promis 50 millions d'euros. Cette annonce avait été bien accueillie par M. Macron en ces termes : "C'est l'amorce d'un engagement dans la durée'' que compte favoriser la France. Déployée dans un premier temps aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la force du G5 s'ajoute à l'opération française Barkhane qui traque les djihadistes dans le Sahel et à la Mission de l'ONU au Mali (Minusma). L'idée d'une force régionale, soutenue par Paris, avait été relancée le 6 février dernier, lors d'un sommet à Bamako. Elle doit démarrer avec environ 5 000 hommes fournis par les cinq pays qui ambitionnent de doubler cet effectif à terme.

Paris compte notamment sur l'Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique. Elle espère également, selon la présidence française, un "soutien concret" des Etats-Unis, présents militairement dans la région avec notamment des drones basés au Niger. Les chefs d'Etat des pays du G5 Sahel se sont rencontrés à Bamako pour peaufiner les modalités de mise en place d'une force conjointe de 10 000 hommes. L'objectif: combattre les groupes terroristes qui sévissent dans la région. La force Barkhane couvre les cinq pays; et le G5 Sahel vient en complément à tout ce dispositif existant, étant entendu que cette force conjointe va "particulièrement'' opérer le long des bandes frontalières entre les pays.

PAPE NOUHA SOUANE



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Commentaires (2)

  • jahil (H) 22/08/2017 12:50 X

    Il faut rendre à César ce qui appartient à César. C’est en effet sur l’initiative du Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, que le G5 Sahel Sahel a été créé par cinq États du Sahel : Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad, lors d'un sommet tenu du 15 au 17 février 20141 à Nouakchott.

    Il s’est doté d’une convention signée le 19 décembre 2014 et le siège de son secrétariat permanent est en Mauritanie. Le poste de secrétaire permanent est confié au Niger.

    Il se réunit à différents niveaux dont, pour le volet militaire, au niveau des chefs d’État-major des armées. Ce cadre de coopération présente la particularité, au regard d’autres organisations,

    • de lier étroitement développement économique et sécurité, les États étant « persuadés de l'interdépendance des défis de la sécurité et du développement ;

    • d’impliquer des États du Sahel directement menacés par les différentes organisations djihadistes de la région (AQMI, MUJAO - Al Mourabitoune, Boko Haram).

    Le G5 Sahel ainsi constitué n’a pas trouvé grâce en France et au Sénégal. L’ancienne puissance ne peut accepter qu’une initiative d’une telle importance puisse se développer sans son parrainage et sans son contrôle. Le voisin du Sud, considéré à tort ou à raison comme étant le principal larbin de l’occident en Afrique, et le cheval de Troie attitré de la France dans toutes les organisations africaines, mais persuadé d’être incontournable et indispensable, s’est offusqué pour n’avoir pas été ni consulté ni associé.

    L'ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal Cheikh Tidiane Gadio exige donc un G5+5 en intégrant le Sénégal, l'Algérie, le Maroc, le Nigeria et le Cameroun, faisant fi des statuts du G5 Sahel qui précisent :

    « Impliquer des États du Sahel directement menacés par les différentes organisations djihadistes de la région (AQMI, MUJAO - Al Mourabitoune, Boko Haram) ».

    Eu égard à ce qui précède, l’exigence de l'ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal Cheikh Tidiane Gadio ne tient pas la route en raison de :

    1/ L’Algérie est menacée par un terrorisme intérieur. Nombre des groupes AQMI, Al Mourabitoune qui, opèrent dans l’espace G5 Sahel, viennent de son territoire ou s’y réfugient.

    2/ Le Maroc n’est pas, jusqu’à preuve du contraire, sahélien.

    3/ Le Nigéria et le Cameroun, bien qu’agressés par Boko Haram, ne sont pas non plus sahéliens.

    4/ Bien que sahélien, le Sénégal n’est pas directement menacé par les groupes terroristes visés.

    Ayant échoué à torpiller le G5 Sahel en y forçant son entrée, le Sénégal appuyé diplomatiquement et financièrement par la France, a lancé le « Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique » dont, le Maitre de Cérémonie est l'ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal Cheikh Tidiane Gadio. Si les 1ère et 2ème éditions se sont révélées poussives, la 3ème a été catastrophique comme l’ont attesté nombre d’organes de la presse internationale accrédités.

    Dans son édition du 09.12.2016, « Le Monde Afrique » titrait :

    Quand l’Union africaine boycotte le forum de Dakar sur la sécurité en Afrique.

    Seidik Abba, son chroniqueur, écrivait :

    « Comme les dirigeants de l’organisation panafricaine, les chefs d’Etat des pays du Sahel n’ont pas voulu participer au Forum international sur la paix et la sécurité en Afrique.

    On savait l’Union africaine (UA) capable des pires turpitudes. Mais jamais on ne l’aurait crue capable de tourner le dos à une manifestation qui a pour thème central la paix et la sécurité en Afrique. Et pourtant, c’est ce qui arriva les 5 et 6 décembre à Dakar.

    En effet, il n’y avait dans la capitale sénégalaise pour assister au Forum international sur la paix et la sécurité en Afrique ni le président tchadien Idriss Déby, président en exercice de l’UA, ni la présidente de la Commission de l’Union africaine, la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma. Même le commissaire à la paix et la sécurité de l’UA, l’Algérien Smail Chergui, n’a pas cru devoir se joindre aux discussions sur les immenses défis sécuritaires que le continent doit relever. Sur ce registre d’inconséquences, l’UA n’est pas seule.

    Aucun chef d’Etat des pays membres du « G5 Sahel » (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), région au cœur des problématiques abordées, n’a effectué le déplacement de la capitale sénégalaise. Et comme pour ajouter à l’image désastreuse du niveau de participation des dirigeants africains, l’Algérie, la puissance régionale, « le grand frère au Sahel », s’est fait représenter par son ambassadeur dans la capitale sénégalaise, Boualam Hacene. »

    Les propos de l'ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal Cheikh Tidiane Gadio ne sont ni innocents ni sans arrières pensées. Ils tombent comme par hasard à la veille de la 3ème édition organisée comme les précédentes par la France et le Sénégal, et prévue les 13 et 14 novembre 2017 à Dakar, et dont il sera une fois de plus, le Maitre de Cérémonie.

  • Bertrand (H) 22/08/2017 10:18 X

    Respect pour cet ex-ministre qui refuse de parler comme les maîtres chanteurs de "terrorisme islamique".