03-11-2017 22:30 - Affaire Ould Ghada : La bataille jusqu’au bout

Affaire Ould Ghada : La bataille jusqu’au bout

L'Authentique - Le désormais « ancien » sénateur Mohamed Ould Ghada ne finit de faire des vagues ! Selon ses visiteurs de la prison civile de Nouakchott, l’homme ne faiblit pas dans le combat qu’il mène contre le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz.

Au contraire, il est même déterminé à aller jusqu’au procès qui, pour lui, lui permettrait de révéler publiquement, toutes les informations -portant sur la gestion du pays par le régime en place- dont il dispose qu’il avait promis d’étaler à la face du monde, alors qu’il était président de la commission sénatoriale chargée des enquêtes sur les marchés publics.

C’est un homme déterminé dont parlent les visiteurs de la Prison civile qui ont eu l’occasion d’y rencontrer l’ex sénateur Mohamed Ould Ghadda. L’homme qui a mis fin à sa grève de la faim depuis que sa mère lui a rendu visite la semaine dernière, se porterait au meilleur de sa force.

Physiquement mais surtout, psychologiquement ! Son langage reste intact et incisif. L’homme a certes perdu du poids, mais garde toute sa lucidité. De nature aimable, il est parvenu à s’attirer les égards de ses codétenus mais aussi de ses geôliers, même si ceux-ci évitent son contact, de peur sans doute d’être réprimandé par leur hiérarchie.

Ayant manifestement des « problèmes personnels avec le président de la République », nombreux sont ceux qui craignent d’être mis à l’index pour d’éventuelles relations qu’ils pourraient entretenir avec lui.

Comme au premier jour de son arrestation et comme pendant qu’il était dans son rôle de président de la Commission du Sénat chargé d’enquêtes sur la gestion des biens publics dans les différentes institutions du pays, Ould Ghadda est d’une animosité particulièrement virulente à l’endroit du pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz.

Il est aussi persuadé que seul un procès est susceptible d’ébranler ce pouvoir. C’est pourquoi, il a décidé de collaborer avec la justice en répondant à toutes ses sollicitations, notamment celles du juge chargé de l’instruction de son dossier.

Son objectif reste celui du procès public, qui devrait lui servir de support pour dire ses vérités et de faire bien de révélations : celles qu’il a découvertes alors qu’il présidait la commission d’enquête du Sénat sur les marchés publics, et surtout, celles qu’il détient par des voies inconnues et qui porteraient sur les biens du président de la Républiques acquises ces dernières années, ceux de sa famille, et aussi ceux de la nouvelle classe des affaires, faite de jeunes.

Rencontré dans le courant de la semaine dernière par une mission de l’ONG Human Rights Watch (HRW), il avait déclaré en substance qu’il ne voulait pas de liberté provisoire et que son objectif restait le procès public. « J’ai été détenu 3 semaines avant de voir le juge. Je refuse de solliciter une liberté provisoire auprès du tribunal parce que ce serait alors plus facile pour eux de laisser traîner l’affaire.

Il n’y a que deux options acceptables : jugez-moi ou acquittez-moi »
. Tels seraient les propos avancés à l’endroit de la mission qu’il recevait dont le rapport éclaire sur les intentions du prisonnier, notamment quand il écrit :

"de nombreuses personnes en Mauritanie ont confié à Human Rights Watch que derrière cette enquête pour corruption se cache en réalité la volonté de réduire au silence un opposant au président et d’intimider les autres opposants, les journalistes indépendants et les acteurs de la société civile qui pourraient accepter un soutien de Mohamed Bouamatou".

MOM



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Commentaires (1)

  • Socrateplaton (H) 04/11/2017 08:02 X

    Cet homme est devenu l'icône de la résistance à ce système tyrannique et corrompu. Il déteint des informations clé sur les crimes économiques commis par le régime de Aziz qui tient à le réduire au silence. Face à la détermination de O Ghadda qui refuse toute concession sur ce sujet , le régime ne sait plus quoi faire . Il n'ose pas le juger et ne peut l'emprisonner indéfiniment sans procès. A lui tout seul , Ghadda inquiète le régime plus que tour l'opposition réunie.