Le360 - Les responsables du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), un collectif de l’opposition composé de partis politiques, organisations de la société civile, centrales syndicales et personnalités indépendantes, sont satisfaits après un périple effectué dans les 3 régions du grand Est mauritanien pendant le week-end dernier.

La délégation du FDNU était composée des leaders de tous les partis politiques membres de la coordination à l’image de Mohamed Mahmoud Ould Sidi, leader du Rassemblement national pour la réforme et le développement (RNRD-Tawassoul, mouvance islamiste modérée) chargé de la coordination à Néma, Salah Ould Hanana, président du parti Hatem, au devant de la scène pendant l’étape de l'Aioun El Atrouss, et Mohamed Ould Khlil, 2e vice-président de l’Union des forces de progrès (UFP), responsable de la mobilisation à l’occasion du passage à Kiffa.

De nombreux autres hauts responsables du FNDU ont également participé à ce périple oriental. Ainsi, les localités de Néma, Aioun El Atrouss et Kiffa, les 3 plus grandes villes de la zone, considérée comme un important vivier électoral, auquel on attribue traditionnellement le poste de la primature, ont été le théâtre de meetings populaires à très fortes affluences.

Des rencontres pendant lesquelles les responsables de l’opposition ont tenu un discours visant à contrer la campagne d’implantation de l’Union pour la république (UPR), principale formation de la majorité. Celle-ci a été décrite comme «un parti Etat plongé dans un processus de délitement inexorable, malgré les tentatives de réhabilitation» que mènent actuellement les plus hautes autorités du pays.

Les responsables du FNDU ont également frappé là où ça fait mal et remué le couteau dans la plaie en dénonçant «la mauvaise gouvernance, toutes les formes d’injustice et la dégradation des conditions des populations».

Tirant le bilan de cette tournée, maître Lô Gourmo Abdoul, vice-président de l’Union des forces de progrès (UFP), affirme que «la visite de la direction du FNDU à l’Est du pays est un succès remarquable et encourageant. Nema, Aioun El Atrouss, Kiffa, le peuple répond présent et attend l’alternance démocratique. Les autres régions suivront dans le calendrier de l’opposition démocratique».

Signalons que le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), le parti de l’opposition mauritanienne ayant eu le plus important contingent de députés à l’assemblée nationale dans l’histoire, qui a également placé le candidat Ahmed Ould Daddah dans l’unique deuxième tour d’une élection présidentielle organisée en Mauritanie au mois de mars 2007, n’est pas membre du FNDU.

Ce périple de l'opposition mauritanienne rentre dans le cadre des préparatifs aux échéances électorales en 2018 et 2019, notamment des législatives, des régionales, des municipales et une présidentielle excluant l’actuel chef de l’Etat, pour cause de limitation à deux du nombre de mandats.

Toutefois, dans ce pays, fortement dominé par la culture des putschs militaires, qui vit un système démocratique balbutiant et même parfois heurté, le candidat de l'armée à l'élection présidentielle est toujours le vainqueur... même si toute "la Chine votait pour son adversaire". Dixit l'actuel président Mohamed Ould Abdelaziz.

Par notre correspondant à Nouakchott Cheikh Sidya