27-07-2018 21:45 - Un journaliste africain recevra une formation sur la sécurité en environnements hostiles afin d'enquêter sur l'esclavage en Mauritanie

 Un journaliste africain recevra une formation sur la sécurité en environnements hostiles afin d'enquêter sur l'esclavage en Mauritanie

CNW Telbec - LONDON, ON, le 26 juill. 2018 /CNW/ - C'est un journaliste indépendant, basé au Togo, qui a remporté la bourse Portenier des droits de la personne 2018, vient d'annoncer le Forum du journalisme canadien sur la violence et le traumatisme.

La bourse d'une valeur de 3000$ lui permettra de recevoir une formation spécialisée sur la sécurité en milieu hostile, une formation habituellement réservée aux journalistes couvrant les conflits armés. Ibrahim Falola, originaire du Bénin, en Afrique de l'ouest, se rendra en Mauritanie afin d'enquêter sur l'esclavage contemporain, en vue de la publication d'une série de reportages en français et en anglais.

Bien que l'esclavage ait été officiellement aboli en 1981 en Mauritanie, il demeure largement pratiqué, explique Ibrahim Falola. Reconnu comme infraction en 2007, l'esclavage reste peu puni dans le pays: une seule personne a été condamnée depuis ce temps pour esclavage, c'était en 2011, et elle a écopé de six mois de prison.

«L'esclavage est toujours bien présent dans ce pays musulman, ajoute Ibrahim Falola. La situation empire, même. Des milliers de personnes sont touchées par ce fléau, soutient Ibrahim Falola. Des sources indépendantes affirment que de riches clients, originaires des pays du Golfe persique, participent à des marchés d'esclaves.»

«Un système complexe a été mis en place afin d'alimenter ce trafic inhumain et barbare, ajoute le récipiendaire. Et de nombreuses formes d'abus, tant verbaux que physique, illustrent bien comment les autorités mauritaniennes harcèlent, menacent et font taire les journalistes nationaux et internationaux qui tentent d'enquêter sur l'esclavage en Mauritanie.

La bourse pour la formation sur la sécurité en milieu hostile m'aidera à faire face à ces dangers, estime Ibrahim Falola. C'est en fait la meilleure nouvelle que j'ai jamais reçue de ma vie!»


Cette bourse annuelle, offerte par le Forum du journalisme canadien sur la violence et le traumatisme, est parrainé par la documentariste Giselle Portenier, membre du conseil d'administration du Forum, dont les travaux sur les violations des droits de la personne sont reconnus internationalement.

La bourse est décernée par un jury indépendant ayant une expertise dans le domaine, y compris un représentant du «Rory Peck Trust», une organisation britannique, qui offre des bourses de formation en sécurité et autres formes de soutien à des journalistes indépendants à travers le monde.

Lors de la création de la compétition en 2015, Mme Portenier déclarait : « Les violations des droits de la personne se poursuivent sans relâche au 21ème siècle, et les défenseurs de ces droits ont besoin du soutien des journalistes et des documentaristes afin de témoigner de ces injustices.

Certains des pires abus sont commis contre les femmes et les enfants, parfois à la suite de la guerre, mais plus souvent qu'autrement au nom de la culture et de la religion.

« Le but de cette bourse est d'aider à assurer la sécurité des journalistes et des documentaristes qui dévoilent certains des pires abus de notre monde actuel, ajoutait Mme Portenier.»

Quarante-quatre journalistes indépendants originaires de trente-deux pays différents ont soumis un dossier de candidature pour la bourse Portenier 2018. Les quatre autres finalistes étaient originaires de la Grande-Bretagne, du Kenya, de la Russie et de la Somalie.

«Le jury indépendant a eu la difficile tâche de ne choisir qu'un seul gagnant, explique le président du Forum du journalisme canadien sur la violence et le traumatisme. Le nombre de dossiers de candidature augmente de 50% chaque année, les besoins dépassent clairement notre capacité à y répondre.»

Deux documentaristes basés à Toronto et travaillant au Brésil et au Nigeria, ainsi qu'une photojournaliste égyptienne, documentant les cas de harcèlement sexuel envers les femmes en Égypte, font partie des récipiendaires des années précédentes.

Le plus récent film de Giselle Portenier, In The Name Of Your Daughter, est un documentaire qui laisse la parole à des jeunes filles courageuses, originaires de la Tanzanie, qui risquent leur vie pour dénoncer les mutilations génitales imposées aux jeunes filles ainsi que les mariages de mineures. Elles dénoncent également les violations des droits de la personne dans le pays.

La première africaine du film a eu lieu un peu plus tôt cet été au Festival international du film de Zanzibar. Le Forum du journalisme canadien sur la violence et le traumatisme est un organisme de bienfaisance dont le travail est soutenu par The Globe and Mail, CBC News, Radio-Canada, Groupe CNW et par des donateurs individuels.

En plus de la bourse Portenier des droits de la personne, le Forum organise également d'autres concours réservés aux journalistes indépendants, travaillant dans des milieux hostiles, dont des zones de guerre. Les quatre gagnants 2018 de ces bourses ont été annoncés en mai dernier.

Nos remerciements à Cision et CNW pour la publication de ce communiqué.

SOURCE/ Le Forum du journalisme canadien sur la violence et le traumatisme

Renseignements : veuillez consulter le site du Forum (http://www.journalismforum.ca/) ou contacter Jane Hawkes, coordonnatrice-en-chef, à l'adresse suivante: jane.hawkes@journalismforum.ca, Tél: 1-519-852-4946.



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Source : CNW Telbec
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Commentaires (2)

  • Kouleyb (H) 28/07/2018 00:04 X

    Bienvenu, mon courageux frère du Togo. Ta mission ne sera pas difficile, contrairement à ce que tu penses. Quand tu te présenteras aux services de l’immigration de la sûreté Mauritanienne, tu seras accueilli avec un grand sourire par ceux qui vont, à leur façon, te proposer 3 formes de séjours, dans ta seconde patrie, la Mauritanie. Soit travailler pour eux et garder tes sous pour tes prochaines vacances, en leur remettant la copie originale (et l’unique de ton rapport). Ils te délivreront en échange, un certificat de perte, ou de vol, de tes outils de travail et titres de voyage. Tu seras « expulsé » au Togo, pays frère et ami. Soit ils te glissent quelques grammes de hachich ou de chanvre dans les poches et tu seras remis à la brigade des stupéfiants, où tu ne seras pas le seul stupéfait. Compte tenue de la proximité entre la drogue et le terrorisme, un séjour pas toujours long, mais souvent déboussolant pour les honnêtes journalistes, pourrait figurer au menu. Soit, tout bêtement, au nom de la lutte contre l’immigration clandestine, dans laquelle notre pays excelle, « confondre » ton nom, ou ton prénom, avec celui de quelqu'un qui a des antécédents dans ce domaine, et c’est parti pour une garde à vue, pas à vie, quand même, mais qui ne débouchera pas sur une enquête à propos de l’esclavage, même si elle peut, par simple hasard, donner un avant-goût, de la manière dont ce phénomène est pratiqué dans ce pays d’Afrique, membre de la CEDEAO, etc. Voilà, mon frère, quelle est la gamme de choix de séjours que la RIM peut offrir aux gens de la presse libre. En échange des infos capitales que je viens de t’offrir, tu pourrais t’engager à ne pas citer mon nom, au cours des interrogatoires, que mes compatriotes savent mener, avec parfois des méthodes, pas très catholiques.

  • mdmdlemine (H) 27/07/2018 22:57 X

    Il faut dire en principe sera en Mauritanie pour faire une telle enquête, mais d'ici là les officiels peuvent se préparer à l'évenement et refouler le chercheur ou accepter son séjour sous certaines conditions On se souvient de ce qui est arrivé à ceux qui ont voulu trop flaner le nez dans les maux profonds de la Mauritanie Wait and see