Le Calame - Surtout pas de bras de fer entre nous et les Etats-Unis. Nous avons Aziz. Ils ont Trump. Entre les deux, il y a bien des affinités. Spécialiste des tweets, Trump n’a qu’à aller se faire voir ailleurs. Nous avons, nous, notre porte-parole national, spécialiste de ces petites techniques nouvelles de communication et réputé n’avoir sa langue ni dans sa poche ni dans son sac.

Alors à twitteur, twitteur et demi. Il y a quand même des choses à ne pas dire. Des choses qui font « sauter le cheveu de la tête ». Cheveu bénin s’entend. Pas le blond satanique dont personne ne sait s’il est naturel ou artificiel. Ah non ! Moi, je ne m’en cache pas : Je prends faits et causes pour mon pays, contre les rodomontades déplacées de ce donneur de leçons mal en point qui n’a aucun égard pour personne.

Pas même pour la République Islamique de Mauritanie. Le Bilad Chinguitt. Le pays d’un million de poètes. Je te frappe mais je ne permets à quiconque d’autre de te frapper. Attention, la Mauritanie n’est pas le mur le plus court. Esclavage par ascendance ? Racisme d’Etat ? C’est que le doigt ne fait pas comme ça !Il fait comme cela.

C’est depuis quand que les Américains peuvent s’indigner d’esclavage ? Du racisme ou des Noirs. Hé ! Celui qui n’a pas vu le ciel, ne le lui montre pas. Regardez bien. Venez. Approchez. Justement, ce sera bientôt la cinquante-huitième fête commémorative de l’Indépendance nationale. Belle occasion de voir tous nos généraux bien rangés devant le drapeau.

Regardez au Conseil des ministres. Partout. Dans la rue. Sur les charrettes. Sur les quais. Sur les toits des chantiers. Dans les brousses et campements : il n’y a que des Mauritaniens. Pas des Australiens ni des Pygmées. Nous sommes un peuple de tout. D’ailleurs, c’est ce que rappelait un ancien ministre de Maouiya, voici quelques années : « le monde est fait de tout.

Il faut de tout pour faire un monde. Si tout le monde allait à l’école, pour devenir ingénieur, pilote ou général de brigade, qui accomplirait, alors, les autres tâches ? » Un ministre philosophe qui faillit, en son temps, provoquer une guerre civile. Exactement comme Trump qui lorgne sur la Mauritanie, au lieu de regarder juste devant sa propre porte, pour découvrir l’esclavage héréditaire ou par ascendance.

Mais il va voir tout ça ! On va le marabouter comme pas possible. Déjà ça a commencé, avec les mauvais résultats que son parti républicain enregistre aux élections de mi-mandat. C’est la Tazabout. La Chambre des représentants est tombée. Le Sénat va suivre. C’est comme Georges Bush, lorsqu’il attaqua l’Iraq, au début des années quatre-vingt-dix.

Les « vieilles » marabouts avaient promis de partager ses os et de le faire trépasser en moins de quarante-huit heures. Vingt-sept ans plus tard, ce n’est pas encore arrivé. Mais ça viendra. Avec le temps.

Trump est un frimeur. Ce n’est pas Ould Maham qui le dit. C’est moi et « que mon boubou me reste » ! Regardez-le, au centenaire de l’Armistice. Vient seul. Marche seul. Réfléchit seul. Ennemi numéro un du multilatéralisme. Il faut bien que Poutine, Macron et Merkel le sachent.

S’il continue à affirmer que l’esclavage par ascendance existe en Mauritanie, il y aura une troisième guerre mondiale, plus meurtrière que les deux autres. « La langue par la langue et la main repliée ». Qu’Allah nous substitue, par ce qui est meilleur, votre fameuse AGOA ! D’ailleurs, nos importations, des Etats-Unis, c’est peu de choses.

Juste quelques chewing-gums pour même pas un million de N-UM. Des colts et des jeans de mauvaise qualité. Quelques gros cigares made in Colombie et une dizaine de Range Rover qui ont fait plus de dégâts que de bien. Comme l’a dit un responsable national qui a requis l’anonymat, si nous avions un juteux contrat de plus d’une centaine de milliards de dollars à proposer,jamais nous ne serions indexés ni exclus de quoique ce soit.

Mexicains, Mauritaniens, Africains candidats à l’exil aux Etats-Unis, Afro-Américains, femmes enceintes étrangères sur le territoire américain, unissez-vous pour ligoter Trump et l’emmener chez un guérisseur africain, au fin fond de la Casamance ! Salut.

Sneiba El Kory