12-12-2018 12:00 - Le poulpe asphyxie la ville de Nouadhibou

Le poulpe asphyxie la ville de Nouadhibou

Nordinfo - Après trois semaines d’immobilisation des piroguiers (jusqu’au 7 décembre), ajoutées à l’arrêt biologique d’un mois pour la pêche artisanale et qui devait prendre fin depuis le 15 novembre dernier, les pêcheurs artisanaux ont repris le chemin de la mer.

Cet arrêt forcé qui a fait que pour la première fois l’arrêt biologique pour la pêche artisanale a duré près de deux mois est provoqué par la mévente de près de 4000 tonnes stockées encore en attendant que la SMCP trouve un acheteur prêt à payer les montants demandés à savoir combien la tonne.

Il faut rappeler que les principaux acheteurs les japonais et les européens ne sont pas arrivés à retrouver un terrain d’entente avec la SMCP pour écouler ce produit La mévente du poulpe mauritanien a provoqué une crise financière au niveau de la ville de Nouadhibou ainsi que dans d’autres localités de l’est où la plupart de la M.O poissonnière provient de ces contrées.

C’est le poulpe qui fait respirer la ville. Aujourd’hui celle-ci est asphyxiée. D’ailleurs plusieurs manifestants des pêcheurs ont montré leur ras le bol la semaine passée et ont demandé les autorités concernées de trouver vite une solution à ce malaise.

La première des solutions, avant la vente du stock, est d’arriver à stabiliser les prix du poulpe car c’est leur moyen de subsistance. Dans ce cadre, la SMCP en collaboration avec le MPEM sont entrain de voir comment exaucer cette demande. Le MPEM a envoyé à Nouadhibou son directeur de la coopération et une série de réunions se sont déroulées dans les locaux de la SMCP afin de voir les voies et moyens de régler ce problème. Et des observateurs parlent depuis ce lundi 10, après trois jours de chasse au poulpe, de la réussite du plan concocté par l’action bilatérale (SMCP-MPEM).

Les pêcheurs auraient vendu à quai leur produit à 300 MRU (3000 UM le kg). Ceux avec qui nous avons parlé espèrent que ce prix ou plus mais pas en deçà continue car ils savent qu’à tout moment les usiniers peuvent leur planter un couteau dans le dos en refusant leur produit pour casser les prix.

Mais si les pouvoirs publics veulent bien les protéger en leur garantissant une fourchette de prix acceptable les acheteurs ne peuvent qu’accepter. Aussi, les pêcheurs attendent la promesse donnée par la SMCP de leur octroyer des liquidités en attendant la vente du poisson. D’après nos sources, ils sont pessimistes car ils ont déjà engrangé en moins d’une semaine de pêche près de 1 milliard 540 millions d’anciens ouguiyas pour 500 tonnes de poulpe.

Voilà, grosso modo, ce qui se déroule dans nos mers d’aujourd’hui au moment où on déclare l’ouverture ce lundi 10 décembre à Nouakchott des travaux de la commission mauritano-européenne de pêche. Celle-ci se déroule périodiquement et à tour de rôle entre les deux capitales Bruxelles et Nouakchott.

A l’ordre du jour de ces travaux le débat autour des perspectives d’exécution du protocole d’accord de pêche entre la Mauritanie et l’Union Européenne. Celui-ci s’achève aux environs de juillet de l’année prochaine.







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Commentaires (2)

  • hamadel (H) 12/12/2018 15:26 X

    distribuer ce stock aux Mauritaniens qui ont faim ces temps ci on mange tout maintenant les habitants des quartiers périphérique souffrent de faim et l’état ne fait rien pour eux le chomage gangrène la population

  • Bertrand (H) 12/12/2018 14:34 X

    A cela il faudra ajouter l'affairisme des opérateurs et la prédation des banques commerciales qui ne respectent pas leurs engagements de ne débloquer les sous que contre présentation des documents d'exportations. Certaines banques dont des des filiales de grandes banques étrangères et venant de pays ou la réglementation est scrupuleusement respectée détournent les transferts effectués au profit de la SMCP et créditent directement leurs clients qui refusent après de terminer l'opération de vente et revendent leur poisson à un autre acquéreur. Ces banques participent à la mise à mort du système de commercialisation de nos ressources halieutique, qui visent à terme à supprimer le monopole de la SMCP afin de laisser libre court à la surenchère et au trafic.