BeSoccer - "Il est au niveau où on l'attendait", résume son entraîneur Thierry Laurey. Doublure de Matz Sels en L1, le gardien strasbourgeois Bingourou Kamara brille en coupes, de nouveau en vue après plusieurs éclipses.

Mercredi, c'est le PSG qui croise Strasbourg en 16e de finale de Coupe de France. "Ils viennent d'en mettre 9 à Guingamp mais on doit se qualifier, confie à l'AFP le jeune portier alsacien (22 ans). Ce sont des humains comme nous, des humains un peu plus talentueux mais des humains quand même."

Seul problème, le déterminé "Bingou", décisif en Coupe de la Ligue à Marseille (1-1, 4-2 aux tab) et Lyon (2-1), puis en Coupe de France à Grenoble (1-0 a.p.), n'est pas assuré de jouer: "Il est le gardien de la Coupe de la Ligue mais on s'est laissé le droit de tourner en Coupe de France. Ça ne veut pas dire qu'il ne jouera pas", a rappelé Laurey à l'AFP en laissant planer l'incertitude.

Qu'importe car l'essentiel est ailleurs pour Kamara ces dernières semaines même s'il estime que ce serait "dommage" de ne pas être aligné à Paris. L'important pour lui était de rejouer et il l'a bien fait: "Etre décisif, ça fait plaisir, ça redonne de la confiance en soi et à l'entraîneur aussi".

"Recadrage"

Cette confiance, elle s'est effritée en décembre 2017 lorsqu’il a perdu sa place de titulaire après la victoire inattendue (2-1) contre... le PSG à la Meinau. Kamara livre un match correct face aux Parisiens mais il est remplacé par Alexandre Oukidja à la 72e minute. La raison: des vertiges. Les conséquences: il n'a disputé que 7 matches en 2018.

Champion de France U19 avec Tours en 2014, Bingourou Kamara a découvert la L2 à 18 ans avec son club formateur (80 matches), la L1 deux ans plus tard avec Strasbourg, promu dans l'élite après deux montées successives.

Formé "dans un cocon" sur les bords de la Loire, Kamara a eu plus de mal qu'il ne pensait à s'adapter à haut niveau.

"A Tours, j'étais le fils du club, comme à la maison, j'étais un peu sorti de l'exigence du football professionnel. A Strasbourg le contexte n'était pas facile, dans un club promu avec beaucoup d'attentes. Je n'étais pas comme d'habitude, il y avait un manque de quelque chose", raconte "Bingou".

"Il avait besoin d'appréhender le haut-niveau, ça a pris du temps pour diverses raisons. Ce n'était pas pour de grosses choses, il y a eu un recadrage", explique Jean-Yves Ours, l'entraîneur des gardiens. Mais aujourd'hui il récolte les fruits de son travail."

Courtisé par la Mauritanie

Sauf que la transition délicate L2/L1 a aussi plombé son élan en équipe de France Espoirs (4 sélections), avec qui il a débuté les qualifications pour l'Euro-2019, qui aura lieu en juin prochain en Italie et à Saint-Marin.

Alors qu'il n'a plus joué avec les Bleuets depuis fin 2017 et que sélectionneur Sylvain Ripoll ne l'a pas retenu lors des derniers rassemblements, le gardien strasbourgeois ne s'avoue pas vaincu: "J'aime bien finir ce que j'ai commencé. Je vais tout faire pour y être", martèle le natif de Longjumeau (Essonne).

En parallèle le Franco-Mauritanien est aussi courtisé par la Mauritanie, qualifiée pour la première fois pour la CAN, qui se déroulera elle aussi en juin, en Egypte.

Le sélectionneur Corentin Martins, ancien joueur de Strasbourg, l'a rencontré en marge du 32e de finale de Coupe de France à Grenoble. "Il m'a fait part de ses envies, relate Kamara. Mais l'équipe de France est ma priorité."