L'Authentique - Depuis quelques temps, une certaine force est en train de naître. Dans les rues de la capitale comme dans l’intérieur du pays. Il ne s’agit pas de forces politiques, mais de forces sociales dans lesquelles se retrouvent les élèves, les étudiants, les diplômés chômeurs, entre autres laissés pour compte.

On les voit dans les rues et particulièrement dans le centre-ville de la capitale Nouakchott. Il s’agit de frustrés de la mauvaise répartition des richesses que procure le pouvoir, les laissés pour compte dans le partage du gros gâteau. Il s’agit aussi des exclus des postes, les marginalisés des marchés publics, les oubliés dans la rente de la belle vache sans berger.

Ils sont ces exclus de tout, contestés dans leur nationalité, marginalisés jusqu’au complexe, pourchassés dans leurs arrières-quartiers de misères, réduits en esclavage, assujettis à une discrimination qui ne s’accommode plus de la pudeur de se cacher, et qui regardent, en détresse et avec dédain ce dialogue , ou plutôt cette lutte acharnée de deux segments d’un même système, chacun voulant s’accaparer, à lui seul, de ce qui reste de l’Etat.

Les tractations en cours au sein de la majorité, les discussions entre leaders politiques de la majorité, les manigances qui se préparent dans le Système… Tout cela, ce n’est pas ce que veulent les Mauritaniens, toutes communautés, toutes obédiences et toutes orientations politiques et idéologiques confondues.

Ce qu’ils veulent, c’est une véritable et frontale remise en cause du système et de ses fondements. Celui-ci est incapable de garantir la pérennité d’un pays, ni de souder un peuple et encore moins à préserver une nation. Il doit être tout simplement remis en cause par des idées claires, pragmatiques et courageuses dépassant les petits calculs de "formatage" et de "racolage". Les exclus sont bel et bien en train de s’organiser. 

Et le Système en est bien conscient ! Sans nul doute, la pression exercée par ces « Exclus » sur ce système, fait partie des forces qui ont amené Ould Abdel Aziz à mettre fin à ses envies de préserver le pouvoir pour un troisième mandat.

MOM