06-02-2019 11:11 - L'Editorial du Calame: Assainissement de la Nation ?

L'Editorial du Calame: Assainissement de la Nation ?

Le Calame - Ça y est, le candidat de la majorité, à la présidentielle de Juin prochain, est désormais connu. On le pressentait, depuis longtemps déjà, mais, avec la tentative, heureusement infructueuse, de certains députés de tripatouiller la Constitution pour ouvrir la voie à un troisième mandat, il était passé au second plan.

Avant un retour, tout en douceur, sur le devant de la scène. Pour faire passer le message, Ould Abdel Aziz, tout frais émoulu d’une escapade émiratie pas si innocente que ça, n’a pas attendu le congrès de l’UPR, prévu le 2 Mars. Un parti qu’il a pourtant fondé ex nihilo mais à qui il ne voue, manifestement pas, une grande estime.

Recevant quelques députés, il leur a signifié sa préférence. Juste ce qu’il fallait pour que les flagorneurs commencent à baver. Certains, engagés à fond, jusqu’alors, pour un troisième mandat, n’hésitent pas à retourner leurs plumes pour vanter les mérites d’un homme « qui ne peut être que le meilleur, puisqu’il a été choisi, par le Président fondateur, pour continuer l’œuvre de construction nationale » (sic).

Est-il écrit « quelque part », que nous ne sortirons jamais de ce cercle vicieux de la flagornerie, du mensonge et de l’aplatissement ? Qui sera-t-il, le futur président aura, en tout cas, beaucoup ; beaucoup grain à moudre, s’il veut nous débarrasser de ces tares.

Et beaucoup de travail, pour redresser une économie moribonde, résorber le chômage, payer notre dette, colossale ; trouver des solutions aux problèmes de l’éducation et de la santé, instaurer une réelle justice sociale, mettre fin à la gabegie et au favoritisme.

En bref, il faut, au plus vite, neutraliser le « guichet unique » ; plus exactement, le fermer définitivement : c'est la source de toute gabegie, népotisme, clientélisme... une source où s’abreuve la mal-gouvernance qui a miné notre pays, ces dix dernières années, malgré les ressources, gigantesques, engrangées par notre économie, suite, non seulement, au renchérissement des prix des matières premières mais, également, à la dette contractée, sur notre dos, par une équipe d'incompétents et de malhonnêtes, qui n'avaient qu'un seul objectif : obtenir des financements pour faire tourner les sociétés du chef.

Bref, mettre un pays pourri, par tant de pratiques frauduleuses, dont les maigres ressources ont été pillées, au cours des dernières décennies, et qui n’a donc connu aucun répit, sur le chemin de la normalité. Normalité dans l’attribution des marchés publics. Normalité dans les recrutements et les promotions. Normalité dans les décisions de justice.

Normalité dans les élections. Normalité en tout. Serait-ce trop demander ? Le poisson, tout comme les Etats, pourrit par la tête. Une pourriture qui aura suffisamment atteint le nouveau Président, avant son investiture, en Juin prochain, pour espérer poursuivre sa gangrène ? « Ô musulmans, vos dirigeants sont à l’image de vos œuvres », disait Sheikh Raslan.

Une célèbre sentence musulmane, tout aussi reconnue, ailleurs : « Toute nation a le gouvernement qu'elle mérite », énonçait ainsi, au 19ème siècle, Joseph de Maistre. Ce serait donc en chacun de nous, en chacune de nos œuvres, que se jouerait, d’abord et en définitive, l’assainissement de notre Nation ?

Ahmed Ould Cheikh



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Commentaires : 4
Lus : 1973

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (4)

  • leguignolm (H) 06/02/2019 17:23 X

    Mais c’est votre « guide éclairé » pourquoi attendre le congrès !

  • bleil (H) 06/02/2019 15:48 X

    L'opposition doit être associée, de façon méthodique et ce dans l’intérêt du pays, pour éviter d'avoir encore des élections à la "Kobeni" qui seront contestées et nous finiront encore par avoir un pouvoir illégitime aux yeux d'une partie de la population; cela constituera le drame insurmontable de la stagnation du pays avec une gestion médiévale, anachronique au 21è siècle !

  • abraham (H) 06/02/2019 11:42 X

    Entièrement d'accord avec vous.Cependant moi je ne suis pas optimiste car ce monsieur est un produit du système. Il en a profité donc responsable de ces actes devant la nation. Comme dirait l'autre:"ils se tiennent par la barbichette".Aziz a dû prendre toutes les assurances sur une loyauté sans faille et une protection contre d’éventuelles poursuites judiciaires.Le temps d'un mandat et le futur ancien Rais pourra revenir "continuer son oeuvre". Comme vous le dites si bien " les peuples n'ont que les gouvernants qu'ils méritent."

  • bleil (H) 06/02/2019 11:29 X

    PÉDALER DANS LA SEMOULE ... nous ne sortirons jamais du cercle vicieux de la passation de service entre copains, plus ou moins mouvementée, de cette mal-gouvernance que si les militaires ou le châtelain du moment accepte de faire participer l'opposition au processus politique ! le futur président doit comprendre que si tous les pays ont un gouvernement, seules les démocraties ont une opposition ...