27-03-2019 11:11 - Algérie : le RND, principal parti allié de Bouteflika, demande sa démission
Le Monde Afrique - Le Rassemblement national démocratique « recommande » son départ, un nouveau revers politique pour le président après la prise de distance de l’armée.
Le Rassemblement national démocratique (RND) – principal allié du Front de libération nationale (FLN), le parti d’Abdelaziz Bouteflika – a demandé mercredi 27 mars la démission du président algérien, au lendemain de l’appel à son départ par le plus haut gradé de l’armée.
Dans un communiqué reçu par l’Agence France-Presse et signé par son secrétaire général, l’ex-premier ministre Ahmed Ouyahia récemment limogé, le RND « recommande la démission du président de la République (…) dans le but de faciliter la période de transition ».
M. Ouyahia est un fidèle de M. Bouteflika, dont il a été trois fois le premier ministre depuis 2003. Très impopulaire, il a été sacrifié le 11 mars pour tenter – en vain– de calmer la rue dont il était l’une des têtes de turc favorites.
Article 102 de la Constitution
Mardi, le chef de l’Armée nationale populaire, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, a appelé à recourir à l’article 102 de la Constitution, qui prévoit l’« empêchement » du chef de l’Etat. L’affaire est à présent entre les mains du Conseil constitutionnel, seule institution formellement habilité à enclencher la procédure d’empêchement.
L’Algérie connaît une importante crise depuis plus d’un mois. Chaque vendredi, des centaines de milliers d’Algériens défilent pour réclamer le départ de M. Bouteflika, en fonctions depuis 1999. Le chef de l’Etat, très affaibli depuis un accident vasculaire cérébral en 2013, a renoncé à se présenter à un cinquième mandat mais a aussi reporté sine die l’élection présidentielle prévue le 18 avril, se maintenant de fait au pouvoir.
Le Monde avec AFP