27-03-2019 15:10 - #dérangez_les_avec_la_vérité, un récit sur le grand désordre dans les structures de santé

Med Yahya Abdel Wedoud - Le vendredi 15 juin 2018, nous étions en rendez-vous avec une immense joie familiale - d'autant que ce jour-là coïncidait avec la fête d'El Fitr - car ma sœur Aziza Barnaoui subissait une opération césarienne à l'hôpital national.
L'opération, menée par le Professeur chirurgien Dr Ahmed Baba Abdel Jelil, gynécologue obstétricien, fut un succès.
Ils nous sortirent notre fillette, rayonnante comme la lune, d'une beauté sublime, à la voix forte, pleurant à chaudes larmes, comme si elle nous prévenait de ce qui l'attendait au service de pédiatrie.
Nous allâmes dans ce service pour que le spécialiste auscultât la petite, pour un examen routinier.
Mais, le service était bourré ce jour-là de stagiaires qui l'arrachèrent de mes bras, se la passant de mains en mains comme un objet de curiosité et me firent sortir de la salle.
Quelques instants plus tard, ils m'informèrent qu'elle était normale et ne souffrait de rien, ajoutant qu'ils la sortiraient pour la remettre à sa mère qui ne cessait de m'appeler, me pressant de questions sur ce qu'ils faisaient, les procédures effectuées pour l'examen de son cher bébé, sans me cacher que son cœur de mère craignait le pire.
L'équipe de stagiaires sortit et je restais seule avec le nouveau-né, que je pris en photo, cajolai. La petite était en bonne santé.
Jusqu'à l'arrivée d'un nouveau groupe de stagiaires en blouses blanches et bleues, dont les membres se comportaient avec arrogance et orgueil avec les patients.
Une nouvelle fois, je fus mise à la porte de la salle. Par la suite, entendant les pleurs de l'enfant, j'entrai en trombe.
Ils étaient en train de placer le masque d'oxygène sur son nez minuscule et elle se débattait bravement. Ce qui ne m'étonnait nullement, car sa maman est Laaziza.
Quelques heures plus tard, la situation du bébé périclita au point que les tentatives de son sauvetage se multiplièrent de la part des médecins, mais en vain, peine perdue. Ce fut trop tard.
À minuit, des taches bleues commencèrent à paraître sur le corps minuscule, tout beau et trop froid de ce bout de femme qui nous est très cher.
Et aux alentours de cinq heures, survint le drame, notre princesse, la joie de notre fête, la fille que sa mère ne cessait d'évoquer, parlant de son désir de mettre au monde une fille davantage qu'un garçon, ce bijou d'amour et de beauté rendit l'âme, mourut!
Lorsque, le lendemain matin, nous interrogeâmes l'équipe de permanence sur les causes de la mort, d'autant que quatre autres enfants connurent le même sort tragique - ce qui fait cinq décès la même nuit, au sein du même service et dans la même salle ! - l'un des stagiaires nous répondit avec cruauté et froideur - sans la moindre compassion - que le tuyau d'oxygène était défectueux et présentait des fuites fatales qui causèrent des trous au poumon de l'un des nourrissons qui moururent au même moment dans des conditions identiques après le diagnostic radiologique. Tel était, selon lui, la cause de la mort des autres nourrissons aussi, dont notre fille.
Lorsque j'informai ma sœur et l'implorai de porter plainte, elle refusa, disant préférer le tribunal de Dieu, opposant à l'arrogance des médecins, à leur cruauté, à leur propension au crime, la longanimité, la magnanimité et la persévérance, malgré la douleur.
#dérangez_les_avec_la_vérité.
#أزعجوهم_بالØÙ‚يقة
Par Blouga Mint Hamine
Traduction de Med Yahya Abdel Wedoud
NB.
Blouga mint Hamine et Aziza Barnaoui sont des cousines du traducteur