07-04-2019 20:16 - Mauritanie - Algérie, destins croisés ?

Mauritanie - Algérie, destins croisés ?

L'Authentique - Moins d’une semaine après la chute de Bouteflika, les Algériens ont engagé une opération « mains propres » aux fins de redresser un pays au bord de la ruine.

Premier acte : l’enquête engagée vendredi par les services de la gendarmerie portant sur les conditions d’attribution de contrats dans le BTPH (bâtiment, travaux publics et hydraulique) et qui vise les hommes d’affaires réputés proches du clan Bouteflika. Un scénario qui a attiré l’attention de l’opinion publique mauritanienne, qui voit en son déroulé, un éventuel sort des proches de Ould Abdel Aziz au terme de son dernier mandat,…

tant la situation socio-économique de l’Algérie et de la Mauritanie se confondent et surtout, tant ces derniers se sont accaparés des mannes de la Mauritanie au détriment d’une population de plus en plus démunie.}

Les proches de Ould Abdel Aziz devraient bien s’inquiéter au vu de la situation que vivent ceux du président Bouteflika après que celui-ci ait été bouté hors du pouvoir !

Profiter de la proximité du président de la République pour tenir le pays en otage et lui imposer ses règles… Vingt ans durant, l’entourage du président Bouteflika a fait la loi dans le pays. En face, dix ans durant, l’entourage du président Ould Abdel Aziz a abusivement tenu les rennes du pays.

Dans trois mois, ce sera la fin du mandat du chef de l’État mauritanien. Il va certainement falloir rendre compte. Et comme en Algérie où le peuple a tant subi avant de réclamer ses droits pour une bonne gestion de ses richesses, en Mauritanie, une fois Ould Abdel Aziz parti, les revendications viendront inéluctablement de la rue, voire des populations martyrisées du fait de la culture du népotisme, du détournement des biens et de l’enrichissement illicite des proches du régime.

Ainsi, si en Algérie, la chute de Bouteflika a ouvert la voie à une véritable campagne « mains propres », en Mauritanie, le départ de Ould Abdel Aziz va lui aussi forcément provoquer des remous dans la vie publique. En Algérie, comme en Mauritanie, l’économie est entièrement et abusivement détenue par un petit groupe de personnes qui tirent leurs privilèges des liens de sang ou d’affaires qu’elles entretiennent avec le maître de céans.

En Algérie, l’ère est désormais au changement. En effet, l’opération « mains propres » qui y est engagée depuis la fin de semaine, vise particulièrement les hommes d’affaires réputés proches du clan Bouteflika. La presse algérienne parlent d’enquêteurs de la gendarmerie qui se sont rendus au ministère des Travaux publics et des transports mardi 2 avril, le jour de la démission de Bouteflika.

Selon les médias, « les gendarmes ont saisi plusieurs dossiers relatifs à l’octroi de gros contrats. Ils ont également emporté avec eux des détails non écrits fournis par des cadres de ce département ministériel, sur la manière avec laquelle les contrats étaient attribués aux protégés du système, dans des conditions jugées douteuses.

Parmi les dossiers que les enquêteurs de la gendarmerie ont pris avec eux figurent ceux de l’autoroute est-ouest, dont le scandale de corruption n’a pas encore révélé tous ses secrets, les marchés du Viaduc Trans-Rhummel de Constantine, le grand Port de Cherchell, l’autoroute Jijel-Sétif et les autres bretelles autoroutières, les stations de péage de l’autoroute est-ouest et le paiement des factures de réalisation du tronçon de l’autoroute est-ouest entre Bordj Bou Arreridj et El Tarf, qui a été attribué au groupe japonais Cojaal.

Ces gros contrats ont la particularité d’avoir été attribués dans des conditions jugées douteuses à des entreprises étrangères notamment chinoises ou à des entrepreneurs proches du cercle présidentiel. Ils se distinguent aussi par des surcoûts exorbitants et des malfaçons flagrantes dans la réalisation. Par exemple, le viaduc Trans-Rhummel de Constantine a été construit sur un terrain glissant, et menace aujourd’hui d’effondrement.

Inauguré en décembre 2014, ce viaduc a été réalisé par le groupement brésilien Andrade-Gutierrez pour un montant de 18,7 milliards de dinars, selon les chiffres officiels.

Si le scandale de l’autoroute Est-Ouest est connu de tous, d’autres dossiers couvent depuis plusieurs années, dans les terroirs des ministères en charge de la gestion des gros contrats pour la réalisation des infrastructures de base : les Travaux publics, les Transports, les Ressources en eau et l’Habitat.

Par le jeu de petites combines, en établissant des cahiers de charges sur mesure, avec la complicité de l’administration, volontairement ou sur injonction politique, les hommes d’affaires proches du clan présidentiel, décrochaient des contrats juteux, souvent avec des montants beaucoup plus que les coûts nécessaires à la réalisation de ces projets, tous financés sur le budget de l’État ».

Ironie du sort ! On se croirait en effet en Mauritanie, une poignée d’individus, tenants du régime, monopolisent tout, imposant un total black out sur la quasi-totalité des marchés du secteurs de la vie publique : le bâtiment, le génie civil, les routes, l’hydraulique, le gaz, les richesses halieutiques… A conditions identiques, sort identique ? Certainement… !

AOB




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