10-04-2019 11:54 - Birame Dah Abeid : « le G 5 Sahel, c’est le choix entre les dictatures d’Etat et le terrorisme, et je refuse de choisir entre le choléra et la peste »

Birame Dah Abeid : « le G 5 Sahel, c’est le choix entre les dictatures d’Etat et le terrorisme, et je refuse de choisir entre le choléra et la peste »

L'Authentique - Au cours d’une conférence de presse animée lundi 8 avril 2019 au siège du parti Sawab qui soutient sa candidature à la Magistrature suprême dont l’élection est prévue en juin 2019, l’antiesclavagiste et député Birame Dah Abeid a décrit le G 5 Sahel comme le club des dictatures imposées aux peuples de la sous-région au nom de la lutte contre le terrorisme.

Selon lui, ce regroupement informel qui navigue hors des structures des Nations-Unies et de l’Union Africaine sert comme marketing politique à des Chefs d’Etat honnis par leur peuple dont ils sont loin des préoccupations. « Pourquoi les pays du G 5 Sahel n’ont pas dénoncé le génocide des Peuls au Mali, ou la situation des esclaves et la question négro-mauritanienne en Mauritanie ? » s’est-il interrogé.

Au cours de cette rencontre avec la presse, Birame Dah Abeid a abordé plusieurs autres questions, dont la détention des deux blogueurs Ould Wedadi et Ould Jidou, « des détenus d’opinion dont le seul tort est d’avoir répercuté des informations faisant état du gel aux Emirats Arabes Unis de plus de 2 milliards de dollars déposés par des proches du locataire du Palais présidentiel », a-t-il souligné.

Il a évoqué l’élection présidentielle à venir et l’impérieuse nécessité pour les candidats de l’opposition de coordonner leurs actions dès maintenant en vue du second tour qui serait selon lui, inéluctable. « Aucun des candidats en lice ne peut passer au premier tour, si le scrutin se déroule dans la transparence et l’équité », a-t-il déclaré.

« Avec ma candidature, celle de Sidi Mohamed Ould Boubacar, de Mohamed Ould Maouloud et de Kane Hamidou Baba, la boucle est bouclée pour les candidats de l’opposition » a-t-il énuméré. Selon Birame, l’opposition doit planifier sa participation de sorte à se faire représenter dans l’ensemble des bureaux de vote et sur toute l’étendue du territoire, soulignant que les populations ont un grand rôle à jouer dans la lutte contre la fraude électorale et la transparence du scrutin. « Le peuple doit barrer le chemin au candidat du pouvoir qui n’est en réalité que le prolongement d’un système qui veut se perpétuer sous la fausse couverture d’un candidat nouveau derrière lequel il va continuer à tirer les ficelles » a-t-il prévenu.

Pour Birame, il n’y a pas eu de coup d’Etat blanc de la part de l’armée contre Mohamed Abdel Aziz, comme le prétend ses soutiens. « Mohamed Abdel Aziz continue d’avoir les pleins pouvoirs de nuisibilité, lui qui vient d’apporter un nouveau coup dur contre des associations qui œuvrent pour la cohésion sociale, l’unité nationale et les actions humanitaires, comme « Main dans la Main » et « El Islah » qu’il vient de faire interdire » a-t-il ajouté.

Sur la question des parrainages imposées par la loi électorale aux candidats à la présidentielle, à savoir la caution morale d’au moins cent conseillers municipaux dont cinq maires, Birame Dah Abeid a déclaré détenir plus que ce que la loi exige. « Le problème, ce ne sont pas les parrainages, mais le refus des autorités compétentes à recevoir les parrainages à mon profit, comme les quatre conseillers municipaux de Mâle (Brakna) qui se sont vus refoulés par le commandant de brigade de gendarmerie lorsqu’ils se sont présentés à lui pour cautionner ma candidature » a-t-il mentionné. « La logique actuelle du pouvoir est de m’empêcher de participer à l’élection présidentielle en vue, mais je vous dis que cela ne se passera pas aussi facilement comme le veut les tenants du système » a-t-il prévenu.

Birame est revenu une nouvelle fois sur la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qu’il qualifie de structure dépendante, avec un directoire acquis au candidat du pouvoir. Selon lui, les tenants du système sont aux abois, car ils ne font confiance ni aux prétendus soutiens qui les entourent actuellement ni aux membres du parti-Etat qui ont déployé tout leur arsenal pour accueillir leur candidat au cours de sa récente tournée, qui se poursuit encore. « Sinon, pourquoi refuser de faire de la CENI, une structure réellement crédible pour gérer en toute impartialité et transparence l’élection présidentielle, comme ce fut le cas en 2009 et en 2013 où la présidence de la CENI a été confiée à l’opposition ? » s’est-il interrogé.

Cheikh Aïdara



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Commentaires : 4
Lus : 2959

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (4)

  • moussel (H) 10/04/2019 14:47 X

    votons tous birama c'est le candidat idéal que la mauritanie n'a jamais eu la mauritanie est un retard dans tout les domaines que vous imaginez 59 ans de retard c'est trop pour ceux qui aiment la mauritanie regarder nos voisin vous comprendrez donc au sécour pour la mauritanie la seule solution est de déposer birama au palais juin 2019 qu'allah nous protege

  • kommen2 (H) 10/04/2019 13:16 X

    Monsieur Biram,le sowab est le parti Baathiste qui a été l'origine de l'épuration des négro-africains des évènements de 1989.Comment veux-tu chercher le vote de ces derniers pour leur propre bourreau.

  • mystere1 (F) 10/04/2019 12:52 X

    Biram a frappé verbalement fort ses ennemis politiques, ça se voit qu'il bat vraiement campagne ! sacré campagne !

  • Bebah1 (H) 10/04/2019 12:41 X

    Le propos de Biram sur le G5 Sahel me semble tout à fait pertinent. La mission de ce Groupe, plus intéressé par des financements que par le Sécuritaire, est pour le moins douteuse...