11-04-2019 15:10 - Soudan : Béchir destitué par l'armée (Défense)

Soudan : Béchir destitué par l'armée (Défense)

Paris Match - Le dirigeant soudanais Omar el-Béchir a été destitué par l'armée, quatre mois après le début d'importantes manifestations dans le pays.

Jeudi matin, l'armée avait prévenu d'une annonce «importante» qui avait provoqué la liesse parmi de nombreux Soudanais descendus dans la rue, persuadés de l'imminence de la fin du régime. L'armée a confirmé quelques heures plus tard avoir destitué Omar el-Béchir, quatre mois après le début d'importantes manifestations dans le pays.

«J'annonce, en tant que ministre de la Défense, la chute du régime et le placement en détention dans un lieu sûr de son chef», a déclaré le ministre de la Défense Awad Ahmed Benawf. Il a annoncé la création d'un «conseil militaire de transition» qui assurera l'intérim pendant deux ans. Jusqu'à nouvel ordre, les frontières et l'espace aérien ont été fermés et un cessez-le-feu a été décrété sur tout le territoire.

Selon le puissant service de renseignement du pays (NISS), qui a pourtant été le fer de lance de la répression des manifestations qui secouent le pays depuis décembre, tous les prisonniers politiques du pays ont été libérés. Le QG de ce même service avait été pris d'assaut dans la matinée par des manifestants.

Poursuivi pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide

Omar el-Béchir, 75 ans, dirige le Soudan depuis 1989 et un coup d'Etat contre le gouvernement démocratiquement élu de Sadek al-Mahdi, réalisé avec le soutien des islamistes. L'armée a d'ailleurs annoncé un raid dans les locaux du Mouvement islamique, la branche idéologique du Parti du Congrès National (NCP), le parti d'Omar el-Béchir.

Depuis 2009, Omar el-Béchir est visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour «crimes de guerre» et «crimes contre l'humanité», des faits remontants à la violente répression d'une rébellion au Darfour, en 2003, un conflit qui a fait plus de 300 000 morts selon les Nations unies. En 2010, l'accusation de «génocide» a été ajoutée, n'empêchant pas sa réélection la même année puis en 2015.

En 2011, l'indépendance proclamée du Soudan du Sud a entraîné la perte des trois quarts des réserves pétrolières du Soudan. En décembre dernier, le triplement des prix du pain ont entraîné d'importantes manifestations dans différentes villes du pays. La proclamation de l'état d'urgence, le 22 février dernier, avait ralenti le rythme des protestations. Mais ces dernières ont repris en intensité la semaine dernière, débouchant sur cette destitution d'Omar el-Béchir par l'armée.

Kahina Sekkai, avec AFP



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Commentaires (4)

  • kadimapur (H) 11/04/2019 17:41 X

    Comme dit le saint Coran: Ainsi faisons nous alterner les jours(bons et moins bons) parmi les gens…"We tilke eleyamou noudawilouha beyne ennassi"...A bon entendeur salut...

  • mystere1 (F) 11/04/2019 15:39 X

    Enfin, l'heure de la fin du règne de el bechir est venue, voilà les conséquences de vouloir s'entêter d'être obssédé à rester dans le pouvoir comme si l'on est eternel, ceci doit faire peur et réveiller tout dirigeant dictateur et oppresseur, car les militaires s'ils se lèvent contre les civils c'est fini, et le cas du soudan du nord vient de le prouver encore une fois comme ses pays confrères, le notre est comme stagné ou coincé dans une boue d'où l'on ne peut sortir, Dieu Sauve nous des tyrans, car Tu Est Le Meilleur des Tyrans (Ya Moutajabir).

  • dykrim (H) 11/04/2019 15:38 X

    Comme on dit souvent une tombe là ou elle se trouve montre au vivant leurs dernier logement, alors les dictateurs regardez votre ami Bechir, que cella soit une leçon pour vous tous. Je pense bien que c’est le bon moment ou à jamais, pour les civils Mauritaniens de descendre dans la rue et demander stop aux militaires qui se déguisent en civils pour s’accaparer du pouvoir en RIM.

  • hi (H) 11/04/2019 15:35 X

    Tout ça est un jeu politique pour barrer la route devant tout changement susceptible d’aider les soudanais à dépasser leurs problèmes. Le foule doit exiger le départ de ces militaires.