18-04-2019 09:54 - Réunion annuelle du Conseil scientifique du banc d’Arguin [PhotoReportage]

Réunion annuelle du Conseil scientifique du banc d’Arguin [PhotoReportage]

Le conseil scientifique du banc d’Arguin (CSBA), composé d’une dizaine de scientifiques de renommée internationale issus de différentes nationalités s’est réuni les 16, 17 et 18 Avril au siège du parc national du banc d’Arguin (PNBA) près de Chami.

A l’ouverture de la rencontre, le professeur Abdallahi Hmeyada a été désigné par ses pairs au poste de président du Conseil scientifique du banc d’Arguin qui est, pour rappel, un conseil consultatif. Puis, le directeur général du parc national du banc d’Arguin a exposé la vision et les objectifs de son institution mais également les espoirs placés en ce conseil scientifique dans la conservation et le développement du PNBA.

"Nous, on fonde, tout notre espoir au niveau du parc national du banc d’Arguin, sur notre conseil scientifique. Nous pensons que toute la valorisation du parc ne peut passer qu’à travers la recherche scientifique, à travers l’avis scientifique et que la conservation, elle aussi, ne peut être faite dans pareille aire marine, que par l’avis qui va être donné. C’est là notre alerte", indique Me Ali Mohamed Salem.

"Nous sommes en train de nous détacher de la navigation à vue", explique en substance le directeur général du Parc national du banc d’Arguin (PNBA), Me Ali Mohamed Salem, affirmant avec fierté que le banc d’Arguin est "une mine qui est là, profitable à l’économie nationale".

Mais, derrière cette euphorie, se dissimulent des inquiétudes. "Nous sommes en train d’avancer mais sur un terrain glissant. Les menaces sont tenaces et nous voulons mobiliser tout le monde pour les contenir. Nous avons beaucoup de défis et pour relever ces défis, il faut des moyens. L’engagement de l’Etat est là mais il ne peut tout faire", souligne Me Ali Mohamed Salem, rappelant que le PNBA compte s’appuyer sur une vision stratégique mettant en valeur l’argile verte et l’écotourisme sans impacter et déséquilibrer le parc national du banc d’Arguin qui souffre sur le plan local de déficit de communication.

A proximité du parc, la ville de Chami, nouvellement créée, ne cesse de s’agrandir, avec la ruée vers l’or. Ce qui inquiète le conseil scientifique du banc d’Arguin.

"L’orpaillage devient la problématique majeure au niveau de Chami. Il y’a une aire dédiée à la transformation. Le traitement des extractions au niveau des mines se fait au niveau de Chami. On a déjà un financement pour une étude environnementale stratégique de la ville de Chami du PRCM sur financement de la Fondation MAVA et qui devra être finalisée d’ici septembre de cette année", explique le directeur général adjoint du PNBA et membre du Conseil scientifique du banc d’Arguin, Ebaye Sidina.

Lors de cette réunion du conseil scientifique du banc d’Arguin, quelques problématiques majeures ont été examinées par :

● M. Paulo Catry, sur la présentation des résultats des missions de recherche sur les tortues marines,

● M. Lemhaba, sur l’évolution de pêche et de capture des sélaciens

● M. Elhadramy Ahmed Deida, sur l’utilisation de la statistique multidimensionnelle comme outil d’aide à la décision

● M. Abdoullah ebnou, sur la bathymétrie et l’hydrométrie, une composante importante pour la connaissance du fonctionnement de l’écosystème du banc d’Arguin

Conformément à une recommandation du congrès de Durban en Afrique du Sud en 2004 sur les aires protégées, le PNBA s’est doté à partir de 2017 d’un outil d’efficacité de gestion, avec l’appui du BACOMAB. Une sorte de tableau de bord qui consolide les efforts du PNBA en vue de "mieux scruter l’avenir avec beaucoup de sérénité", comme l’explique Djibril Ly, Chef Service Suivi du milieu au département Observatoire du Parc national du banc d’Arguin.

D'ailleurs, des détails relatifs à l'état de mise en oeuvre du tableau de bord de l'efficacité de gestion du PNBA ont été présentés lors de la réunion du CSBA.

"Avec ce tableau de bord, nous avons des indicateurs en ce qui concerne le patrimoine naturel du PNBA, les dynamiques socio-économiques, la gouvernance et la gestion. Nous avons des états de référence et à travers le suivi que nous faisons sur le terrain et les analyses que nous déployons pour ces indicateurs, nous sommes en capacité, sur la base des seuils, bien sûr, sur chaque indicateur, il y’a un objectif, de dire qu’on est bon ici, moyennement bon ici, pas du tout bon ici ou rien a été fait sur certains indicateurs. Donc ça nous permet de voir plus clair au regard de nos objectifs de conservation et de développement et surtout de faire des correctifs assez robustes sur nos faiblesses. Pour finir, c’est un outil de redevabibilité par rapport à nos partenaires, aux conventions que l’Etat mauritanien a signées. Ça nous permet réellement de dire comment nous allons", explique Djibril Ly.

La réunion du Conseil scientifique du banc d’Arguin (CSBA) a vu la participation de représentants du RAMPAO, de la Fondation MAVA, de Wetland ou encore de Birdlife, partenaires du PNBA.

Texte & Photos |

Par Babacar Baye NDIAYE, de retour au PNBA

© CRIDEM 2019

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Commentaires (2)

  • cccom (H) 18/04/2019 11:33 X

    Alerte!Réveurs reveillez vous. Ce comité scientifique du Banc d'Arguin rêveur pouvait s'il n'était exclusivement accaparé au service des écologistes internationaux (tout comme ceux du Parc de Diawling qui nous privent de 60.000 ha créateurs dexportation du riz et création d'emplois, de terres de terres fertiles du Bas Delta) suggérer qu'une usine de dessalement analogue à celle d'Agadir https://www.jeuneafrique.com/464747/economie/maroc-le-projet-dusine-de-dessalement-a-agadir-triple-de-taille/ que notre pays peut acheter en 2ans par l'écconomie sur le Budget du Ministére de l'Education (destructeur de 98% de l'avenir scolaire de nos enfants) par application de notre bienfaisant propos aux candidats à la Présidence de réforme de l'Enseignement intensive et gratuiteCerveaux Oasis de Maaden par les Conseils Régionaux et créer ainsi un paradis de palmeraies dans le Nord créateur d'un revenu possible de 20 millions UM/an par ha par 100.000 emplois de jeunes érudits/an en télé-irrigation à distance. cheikhany_ouldsidina@yahoo.fr

  • ELVALLI (H) 18/04/2019 11:27 X

    Le grillon pleure à cause de la chaleur de demain, pas celle d’aujourd’hui. Proverbe Maure. J’ai fait défiler les photos de cet article. J’ai cru entendre les cris d’alarme de ces scientifiques qui ont pour mission de tout faire pour préserver l’harmonie écologique du PNBA. Chacun a pris le micro. Chacun avait à l’esprit quand BP avait foré le puits le plus profond en offshore dans la zone économique exclusive des USA, ce fut la catastrophe avec le sinistre de la plateforme «Deep Horizon». Une amande record de 24,5 milliards de dollars US a mis à plat BP (le pollueur) qui veut se relever en venant exploiter le gaz naturel dans nos cotes. Depuis le grillon du PNBA n’arrête plus ses pleures de désespoir. Après la casse des orpailleurs dans la partie terre PNBA, la partie mer du banc en plus des dégâts causés par la surpêche à l’aide de chaluts de fond se trouve maintenant directement menacée par les forages offshore de recherche ou d’exploitation des hydrocarbures. Ne comptez surtout pas sur nos dirigeants corrompus pour préserver ce joyau d’intérêt vital pour le pays et du reste patrimoine mondial qu’est le PNBA. Les scientifiques, de cette ère Trump(ocène) avec le réchauffement du climat et la période très longue sur l’échelle géologique du Aziz(ocène) où le pillage de nos ressource est devenu systématique, sont des grillons dont les sanglots blessent mon cœur d’une langueur monotone. Pauvres de nouz’autres on aura même pas droit à une amande !