18-06-2019 08:00 - Mauritanie : Le Polisario a-t-il menacé la candidature de Ould Ghazouani à la présidentielle ?

Mauritanie : Le Polisario a-t-il menacé la candidature de Ould Ghazouani à la présidentielle ?

Yabiladi - Officiellement, le Polisario n’a pas encore commenté la sortie de Mohamed Ould Ghazouani sur la naturalisation des Sahraouis des camps de Tindouf. Néanmoins, la direction du Front a fait comprendre aux responsables mauritaniens son indignation.

Un message bien reçu par le pouvoir à Nouakchott à tel point qu’il s’est empressé d’organiser une rencontre avec une délégation du mouvement de Brahim Ghali. Le pouvoir mauritanien tient à circonscrire l’onde de choc des récentes déclarations du candidat Mohamed Ould Ghazouani portant sur son rejet de la naturalisation des sahraouis des camps de Tindouf.

Des propos qui ont soulevé la colère dans de nombreux milieux au Polisario, au point de brandir la menace de sanctionner l’ami de Mohamed Ould Abdel Aziz lors du scrutin présidentiel du 22 juin.

Ces menaces ont dépassé le stade des paroles pour passer à l’acte. On apprend que le Front a fait savoir par le biais de certains canaux aux responsables à Nouakchott être capable d’influencer le vote des habitants des camps de Tindouf ayant la nationalité mauritanienne et ainsi nuire aux chances d’Ould Ghazouani.

Le Polisario peut influencer plus de 6 000 électeurs

Cette menace est prise très au sérieux par le régime mauritanien, d’autant plus que le général candidat, qui joue sous les couleurs du parti l’Union pour la République créé pas Mohamed Ould Abdel Aziz, ne serait pas en mesure de remporter les élections dès le premier tour.

Certes la machine de l’UpR le soutient mais il a grandement besoin de faire le plein des voix samedi prochain, alors que la candidature de son premier adversaire, Sidi Mohamed Ould Boubacar, gagne en popularité. Elle est, d’ailleurs, soutenue par des partis de l’opposition et surtout par le milliardaire Mohmed Ould Bouamatou, cousin et ennemi juré de l’actuel président.

C’est dans ce contexte qu’une délégation de la direction du Polisario, conduite par Khatri Addouh, «président du parlement sahraoui», a rencontré à l’abri des regards des membres du pouvoir en Mauritanie, dans la wilaya de Tiris.

Les déclarations d’Ould Ghazouani sur son intention de mettre un terme à la naturalisation des sahraouis des camps de Tindouf a été le sujet principal de cette réunion.

En effet, le mouvement de Brahim Ghali a entre ses mains plus de 6 000 électeurs qui ont le droit de prendre part aux élections présidentielles du 22 juin. Ce sont des Saharouis qui résident dans les camps de Tindouf et qui se rendent en Mauritanie pour répondre à l’appel des urnes. Un réservoir de voix qui bénéficie traditionnellement aux candidats proches du pouvoir mauritanien.





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Commentaires (4)

  • morehob (H) 18/06/2019 15:41 X

    Certes le candidat Ghazwani a commis une erreur de débutant en s'étalant plus que nécessaire sur le sujet sensible qu'est l'état civil mais il ne s'agit là que de propos de campagne qui ont été habilement détournés par les détracteurs de leur véritable objectif ...Toutefois et aussi bien du coté du régime mauritanien que de celui des sahraouis les hautes autorités ont très rapidement colmaté la brèche car ils savent que ce qui les unit est beaucoup plus important que ce qui les sépare...Il est de bonne guerre que les services secrets marocains et leurs agents essayent de par t et d'autre de jeter sur l'huile sur le feu mais ca ne marchera pas car tout le monde est vacciné de la manipulation grossière...

  • hachmi (H) 18/06/2019 13:54 X

    La vérité finira par s'éclater le choix de l'état mauritanien de combler le gap beidane face à la la "menace" noire montre ses limites par les langues qui se délient. Même si le Polisario n'a pas réagit c'est comme quand on se réfère aux réseaux, il circule en effet des vidéos.

  • Kouleyb (H) 18/06/2019 12:18 X

    Discours de campagne : la place du Sahara occidental Lors de l’un de ses meetings dans la Vallée (sud de la Mauritanie), le candidat du système, déclarait que « donner la nationalité Mauritanienne aux Sahraouis des Camps de Tindouf, ou d’ailleurs, constituerait une trahison du peuple Mauritanien ». Ce message, en pleine campagne électorale, a produit deux effets, qui pourraient desservir le candidat en question. -sous-entendre que les Sahraouis n’ont pas de patrie et que, en tout état de cause, la Mauritanie ne saurait être celle-ci, est une grave erreur historique, politique, sociale et humanitaire, quand on sait que les Sahraouis ont l’une des plus belles, des plus riches et des plus géo-stratégiquement enviable des patries du monde, que le colonialisme Espagnol, a « abandonnée » en pleine phase de décolonisation aux mains des pouvoirs Marocains et Mauritaniens au milieux des années 70 du siècle dernier. Une telle déclaration est d’autant plus gratuite, que ces mêmes sahraouis, auxquels la lutte pour l’indépendance, impose d’être séparés entre le Maroc, la Mauritanie et l’Algérie, n’ont jamais été et ne sauraient le devenir, une charge sociale pour les peuples de ces pays, dont ils constituent, pourtant, l’une des trames les plus anciennes, les plus authentiques et les plus combattives. -la déclaration en question, qui vient en échos, et en renfort, à une autre, du Président Aziz, qui affirmait, il y a moins de deux mois, qu’ »il ne saurait y avoir un Etat, allusion claire à la RASD, entre la Maroc et la Mauritanie », en pleines négociations de la dernière chance pour l’indépendance du Sahar, confirme, hélas, que les tenants du pouvoir à Nouakchott ont fini par céder aux menaces, au chantage, et au reste, que Rabat exerce sur « sa province la plus au Sud ». La mise à disposition, aujourd’hui, par le Royaume du Maroc, d’un « Jet « pour permettre à un membre du Gouvernement Mauritanien, présentement au Maroc, de participer à un meeting, à Atar (Mauritanie) de l’auteur de la déclaration qui fâche, est un premier ‘accusé de réception’, malheureux, de ce type de message, qui n’engage que ses auteurs. En tout état de cause, les électeurs Mauritaniens, et plus généralement le peuple Mauritanien, doivent réaffirmer leur solidarité naturelle et sans faille, au grand peuple Sahraoui, qui lutte pour son indépendance et sa liberté. Ahmed Yedaly

  • Mohammed-Ali (H) 18/06/2019 08:55 X

    Le polisario joue avec le feu, comment ose t'il menacer ou faire du chantage aux Mauritaniens? Pour qui se prenne t'il? Un petit groupe qui veut imposer sa loi à un état?