19-11-2019 07:00 - Biram tacle sèchement les magistrats

Biram tacle sèchement les magistrats

Le Calame - Biram Dah Abeïd n’y est pas allé de main morte. Ce lundi 18 novembre, lors d’une conférence de presse convoquée d’urgence, le président de IRA Mauritanie a balayé d’un revers de la main « les prétentions du juge Ethmane Ould Mohamed Mahmoud (Chef de file de la cellule des juges d’instruction au tribunal de Nouakchott-Sud), qui est, dit-il, le bourreau de la petite esclave Ghaher Maiga qu’ii a livrée à ses maitres esclavagistes dans le cadre de sa partialité et sa connivence avec les criminels d’esclavage ».

Pour le leader abolitionniste, la décision du magistrat est allée à l’encontre de celle du ministère public, du Commissariat aux droits de l’homme mais aussi à l’encontre des faits et réalités et au grand dam des défenseurs de droits de l’homme qui se battent contre l’exploitation et la maltraitance de mineures.

« J’avais dénoncé cet acte odieux de ce juge qui, aujourd’hui remue ciel et terre pour prétendre qu’il est menacé, que j’ incite les populations. Je n’incite personne contre lui. Je ne le menace pas. Je dénonce son acte qui est hors la loi, qui est contre la constitution et toutes les conventions que la Mauritanie a ratifiées. Je dénonce, persiste et signe», martèle-t-il.

Sur la lancée, Biram n’a pas manqué d’asséner ses vérités et d’envoyer des piques salées au club des magistrats suite à une déclaration laissant entendre qu’ils sont entrain d’étudier l’outrage dont leur collègue (Ethmane Mohamed Mahmoud) a été l’objet. Biram en profite pour leur servir « un plat chaud à étudier ». « Nous mènerons contre eux cette confrontation. Nous ne cédons pas à l’intimidation », dira-t-il.

Biram réitère à l’envie que ce magistrat (Ethmane Ould Mohamed Mahmoud ndlr) est de « connivence avec les criminels, qu’il a agi contre la loi nationale, contre l’esprit de justice et contre les conventions internationales auxquelles la Mauritanie fait partie. Les magistrats ne peuvent pas nous intimider. Nous allons mener avec eux la confrontation. Ils nous trouveront devant eux de pied ferme comme nous avons mené la confrontation contre les oulémas égarés, les journalistes égarés et contre les égarements des dirigeants politiques, des partis politiques. Nous sommes toujours les mêmes.

Les juges ont toujours accablé les victimes d’esclavage et ont toujours versé beaucoup de méchanceté contre les militants antiesclavagistes qui militent pacifiquement. Ils ont toujours été magnanimes à l’extrême avec les esclavagistes qui sont coupables de crimes contre l’humanité. Les juges ont toujours été magnanimes face aux tortionnaires. Les personnes qui sont victimes de tortures notamment les salafistes détenus à la prison civile qui ont subi toutes sortes de tortures ont porté les affaires devant les juges. Ces juges n’ont pas dit le droit. Ils n’ont même pas daigné enclencher un processus d’enquête d’investigation pour dire la loi. C’est dire que les juges représentent la plus grande résistance à l’acceptation de la dignité humaine en Mauritanie».


Biram Dah Abeïd pense que « leurs actes, leurs décisions, leurs ordonnances sont des ordonnances hors la loi parce qu’elles entrent en contradiction avec la loi et l’esprit de justice nationale et internationale avec l’esprit de justice islamique. Quand on dit que la Mauritanie est une République islamique, notre rôle est d’aller aux charbons et de répondre à leur provocation. Nous pensions qu’ils étaient soumis au diktat du gouvernement.

Maintenant le gouvernement prend des décisions à travers le parquet général pour la loi et contre les crimes contre l’humanité mais ce sont les juges qui blanchissent ces crimes contre l’humanité en l’occurrence le juge Ethmane Ould Mohamed Mahmoud en guise d’exemple. La lutte pour le droit et la dignité humaine en Mauritanie passe par une lutte sans merci contre la résistance à l’injustice, la fougue, les prétentions, les errements et les égarements de ces juges. Et nous mènerons contre eux cette confrontation. Nous ne cédons pas à l’intimidation ».






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Commentaires (6)

  • moreandmore (H) 19/11/2019 17:03 X

    Biram is back !

  • hama64 (H) 19/11/2019 14:54 X

    Il n'est pas interdit de critiquer ou de commenter une décision de justice en Mauritanie.Dire que la décision n'est pas conforme à l'état du droit actuel n'est pas une diffamation. Le juge lui-même ne doit pas s'étendre longuement sur la critique de sa décision sur Facebook alors que son devoir de réserve ne le lui permet en tant que magistrat en activité.Se placer en victime alors qu'il prétende avoir rendu sa décision selon sa propre conviction ne fait que renforcer l'idée que la décision querellée n'est pas juridiquement conforme. La décision qui a été rendue ne grandit pas la justice mauritanienne et donne raison à ses détracteurs. Le magistrat en question ne parait pas un sortant des Mahadra mais sa décision n'est pas loin de celles rendues par les tribunaux de certains régimes d'exception où le magistrat tord le coup au droit.

  • Bertrand (H) 19/11/2019 09:46 X

    analagjar (H) Excellente proposition. Ceux qui abusent d'autrui, particulièrement des enfants et des personnes non avertis le font pour le profit, il faudra alors les toucher dans ce qu'ils aiment le plus : leur argent. Des amendes exemplaires et des réparations qui iront au profit de la victimes seraient dissuasif. Il en ai de même pour ceux qui utilisent les enfants comme almoudo et pour demander la charité, ceux qui envoient les enfants avec des ânes collecter la poubelle et ceux qui utilisent des enfants mineurs dans les garages et les enseignant de certains mahadras qui exploitent leurs élèves.

  • analagjar (H) 19/11/2019 09:27 X

    Oui Biram doit s'excuser auprès de la justice de son pays car il n y a pas de mal à faire son mea culpa quand on a fait un excès de langage mais cela ne doit surtout pas l’empêcher de continuer sa noble lutte de manière plus modérée et efficace...d'un autre coté, l'Etat et surtout les juges doivent prendre leurs responsabilités et mettre fin aux pratiques esclavagistes et autres séquelles...Les sanctions pécuniaires doivent être privilégiées car plus dissuasives.Ainsi toute personne prise en flagrant délit de pratiques esclavagistes doit être condamnée à un montant conséquent( qui pourrait par exemple correspondre à peu prés à dix ans de salaire de personnel de maison) permettant ainsi de dissuader définitivement tous les potentiels ''esclavagistes'' et par la mm occasion les victimes qui pourraient ainsi bénéficier d'une allocations qui les aideraient à se reconstruire en toute indépendance ...

  • Bertrand (H) 19/11/2019 08:49 X

    Biram a le droit de dire qu'il n'est pas content du la décision du juge et les ayants droit de la jeune fille doivent faire appel de la décision. Mais accuser le juge et accuser tous les magistrats et leur déclarer une guerre ouverte avec les adjectifs les plus abjectes ne serait pas tolérable dans un Etat qui se respecte. Il doit retirer ce qu'il a dit et 'excuser publiquement ou une procédure pour diffamation, incitation à la rébellion et à la violence contre magistrats en fonction doit être ouverte. Nul ne doit être au dessus de la loi. Biram doit se conformer à la loi, sinon tout le monde fera comme lui et se sera la confrontation qu'il appelle tant de ces vœux et qu'il sera le premier et le dernier à regretter.

  • Anti-esclavage (H) 19/11/2019 08:45 X

    Vous avez mis du temps a réagir sur cette situation qui n’a pas que durer sans raison, ce qui ont entrainer ce juge ou magistrat doit répondre aux accusations qui lui sont adressés. Le respect des lois de cette république doit commencer par eux, mais s’ils la viole. Ce monsieur doit subir les foudres des ONGs de droit de l’homme. Je ne crois pas que le bureau des juges doit accepter de se faire injustice à cause d’une personne,