03-02-2020 15:51 - Mauritanie : la transition démocratique se passe bien

Mauritanie : la transition démocratique se passe bien

La Revue de L'Afrique - Sept mois après son élection, le président Mohamed Ould Ghazouani continue de mener ce qui ressemble de plus en plus à une transition démocratique en Mauritanie.

Avec la libération de prisonniers d’opinion, le dialogue avec l’opposition et la réhabilitation des exilés politiques, il a réussi à imprimer sa marque. Mieux, à instaurer un climat socio-politique favorable au développement du pays.

Avec « Ghazouani, il y a du nouveau au sommet de l’État »

Depuis juillet 2019, la Mauritanie est propulsée sur les rails d’un Etat de droit par son nouveau président Mohamed Ould Ghazouani. Celui-ci veut marquer une rupture franche d’avec son prédécesseur Mohamed Ould Abdel Aziz, qui s’est distingué par un régime liberticide pendant dix ans.

C’est pourquoi Ghazouani a procédé à la libération de plusieurs prisonniers d’opinion, dès son accession au pouvoir. L’un d’entre eux, le blogueur Mohamed Cheikh Ould Mkheïtir, a été condamné à mort pour blasphème en 2014. Il a été remis en liberté le 29 juillet, après plus de cinq ans de détention.

Dans le même élan démocratique, Mohamed Ould Ghazouani a ouvert les médias d’Etat aux opposants et surtout initié un dialogue national avec l’opposition, qui n’avait plus droit au chapitre depuis une décennie.

Tous ont unanimement salué l’ouverture du chef d’Etat mauritanien, sa pondération, sa modération et sa sagesse. Parmi les leaders reçus au palais présidentiel figurent le président du parti anti-esclavagiste IRA, Biram Dah Abeid, qui estime qu’avec « Ghazouani, il y a du nouveau au sommet de l’État ».

Le peuple retrouve la parole

Ce changement dans la politique mauritanienne se caractérise aussi par des actions du peuple. Comme ce fut le cas le 13 décembre 2019 quand des milliers de Mauritaniens ont manifesté devant la présidence pour réclamer le retour des exilés politiques, dont l’homme d’affaires Mohamed Ould Bouamatou. Une initiative très risquée et même impensable sous Abdel Aziz.

Ces dernières semaines, l’on parle de plus en plus du retour des exilés en Mauritanie. Si Nouakchott ne s’est pas encore officiellement prononcé sur le sujet, toutes les récentes décisions laissent penser que l’amnistie n’est plus bien loin.

Le retour en grâce de Mohamed Ould Bouamatou

Mi-novembre, le gouvernement a par exemple réhabilité Mohamed Ould Bouamatou au cours d’une cérémonie de distinction des hommes d’affaires mauritaniens. Absent du pays depuis 2013, le philanthrope a reçu un prix pour l’ensemble de ses investissements en Mauritanie dans divers domaines tels que la banque (Générale de Banque de Mauritanie), la santé (clinique ophtalmologique), le social (fondation pour l’égalité des chances), la construction, l’agroalimentaire etc.

Le ministère des pêches et de l’économie maritime a aussi ordonné la levée des mesures restrictives frappant sa Générale de Banque de Mauritanie (GBM) aujourd’hui gérée sa fille Leïla Bouamatou. Les autorités locales ont d’ailleurs assisté, le 11 janvier dernier, à l’inauguration d’une antenne de la GBM.

Par Bubale Nyama



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Commentaires (3)

  • Ibadou (H) 04/02/2020 12:02 X

    Le tableau serait plus reluisant, si parallèlement les ennemis de l'unité nationale n'aillent jusqu'aux entrailles de la République semer les grains de la division. Laisser aux chavins d'inscrire dans le règlement interieur du parlement l'usage d'une langue est un rubicon que même l'état sioniste d'Israël n'a pas osé en imposant pas l'usage de l'hébreu à la Kenisset. Il y a quelques années Netanyahu faisait son discours en anglais.

  • leguignolm (H) 04/02/2020 00:49 X

    Monsieur,je suis preque d'accord avec sauf de dissoudre l'assemblée nationale, qu'on ghazouani cette fameuse enquête de dix ans de la gestion de ould Abdel Aziz. Tous ces agissements de ould baya n'y sont pour, il fut un temps quand ould abdel Aziz avait eu peure de son lendemain,il cherchait la carte du chao est exactement ce que veut jouer ould baya.

  • kadimapur (H) 03/02/2020 18:43 X

    Il est vrai que le président a bien manoeuvré jusque là mais pour perpétuer l'état de grâce il devrait dissoudre dans les prochains jours l'Assemblée nationale, appeler à des journées de concertation avec les acteurs politiques pour mettre en place des régles de jeux communes permettant de procéder d'ici un an au plus tard à des élections transparentes des députations, des conseils régionaux et des mairies pour d'une part raffermir une majorité confortable de députés de son propre camp qui lui sera redevable et d'autre part de crédibiliser le paysage politique en permettant une représentativité correcte à l'opposition