06-02-2020 11:53 - Communiqué de la CVE sur l'affaire dite "de la traduction" des discours des députés de l’Assemblée Nationale

CVE - Avec l’affaire dite « de la traduction » des discours des députés de l’Assemblée Nationale, la problématique de la place des langues nationales (Pulaar, Soninké et Wolof) et du français est revenue au devant de la scène.
Cette problématique, telle une irruption cutanée, vient, de temps à autre, rappeler aux Mauritaniens toute la difficulté qui est la leur de faire cohabiter la langue officielle (l’arabe), le français (langue d’ouverture et de communication) et les langues nationales négro-africaines dont l’enseignement et l’officialisation ne sauraient plus être différés.
Sans entrer dans le débat sur l’utilité et la pertinence de l’usage du français et l’enseignement des langues nationales qui mérite d’être tranché de façon définitive, la Coalition Vivre Ensemble (CVE) rappelle qu’il est temps qu’une solution viable et pérenne soit apportée à ce problème.
Aussi, est-il besoin de souligner que l’unité nationale tant recherchée ne saurait être effective sans que ne soient balisés les chemins qui y conduisent et au rang desquels, il y a cette récurrente affaire des langues, cheval de bataille de ceux qui s’évertuent à creuser davantage le fossé entre Mauritaniens par des positions et des postures polémiques et confligènes.
Par ailleurs, la CVE condamne les propos discourtois tenus par le Président de l’Assemblée Nationale à l’encontre des honorables députés Coumba Dada Kane et El Ghassem O. Bellal, ainsi que ses propos tendant à faire croire que l’usage du français est interdit par l’Assemblée ; ce qui a été démenti par le bureau de cette auguste Chambre.
De tels propos, sortis de la bouche de la seconde personnalité de la République, et pouvant avoir des conséquences non souhaitées pour le pays, qui a besoin de paix, doivent faire l’objet d’une sanction immédiate de son auteur par les membres de la Représentation nationale, à la hauteur de la faute commise.
Enfin, la CVE estime que le temps est venu d’enseigner et d’officialiser les langues nationales afin qu’elles puissent se hisser au rang de celles qui peuvent apporter à ceux qui y sont formés la possibilité de se développer, ainsi que le maintien du français comme langue de travail, d’ouverture et de communication.
Nouakchott, le 04 Février 2020
La Commission Communication
Le Président : Rachid LY