07-02-2020 15:10 - Vidéo. Mauritanie: interdiction du français au Parlement, le président de l'Assemblée démenti par les députés

Vidéo. Mauritanie: interdiction du français au Parlement, le président de l'Assemblée démenti par les députés

Le360 Afrique - Dans une vidéo enregistrée le vendredi 31 janvier dernier, à l’occasion de la clôture de la première session ordinaire de l’année 2020, on entend le président du parlement, Chiekh oula Baya, officier à la retraite, issu des rangs de l’Union pour la république (UPR), proche de l’ancien président, Mohamed ould Abdel Aziz, dire, en s’adressant à la députée: «Un discours en français n’a pas de sens ici à l’assemblée nationale.

Si vous parlez dans cette langue, sachez en tous cas, que ceux qui vous ont élu ne comprendront pas».

Un discours dont la perception immédiate est une interdiction de l’usage de la langue de Molière à l’hémicycle.

Cependant, d’un point de vue légal, les propos de Ould Baya ne reposaient sur aucun fondement.

La seule évolution dans la gestion de la parole à l’assemblée réside dans la création d’un service de traduction entre l’arabe et les langues nationales (peul, soninké et wolof).

D’ailleurs, la traduction pour le Wolof n’est même pas encore disponible. C’est la mise en place du nouveau système de traduction qui semble avoir poussé le président à prendre le raccourci visant à empêcher les députés de s’exprimer en français, créant ainsi une véritable cacophonie.

Car après cette injonction tenue dans la langue «interdite», six députés ont servi leur speech dans la langue de l’ancienne puissance coloniale.

Un cafouillage qui a obligé le parlement à apporter un démenti cinglant «au sujet de l’interdiction du français». Cette langue, «comme toute autre forme d’expression, n’a jamais fait l’objet d’une quelconque interdiction à l’hémicycle et certains députés continuent à en faire usage.

Pas plus tard que durant la dernière session plénière, des députés se sont éloquemment exprimés dans cette langue, qui reste en effet, aux côtés de l’arabe, un moyen de communication incontournable, dans les documents, lois et correspondances de l’Assemblée nationale».

Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya







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Commentaires (2)

  • leguignolm (H) 08/02/2020 00:55 X

    Depuis tout début de notre Corona commission d'enquête,je vous l'avais dit que je suis pressé de voir comment, il va gérer ça le président de l'Assemblée nationale. C'est une histoire qui fera monter son adrenaline et il sait très bien que cette enquête ne pourrait traité qu'en français alors voilà l'occasion à ne pas rater.

  • Ahmedatar (H) 07/02/2020 17:30 X

    Pour une bonne notorité de l'assemblee soit son president rend sa démission rapidement eu egard l'exemple de la dame diplomate ( affaire de Ira-France)soit il doit être sanctionné comme le cas du journaliste attaché au bureau du president (cas de la Turquie). Cette video a été tres grandement commentée et n'a pas ete appreciée. L'assemblée doit réagir et vite ! Il y va de son honorabilité.