22-02-2020 11:50 - La situation des droits humains en Mauritanie: le président de la CNDH, face aux écueils de faits têtus!?

La situation des droits humains en Mauritanie: le président de la CNDH, face aux écueils de faits têtus!?

Senalioune - Ce 18 février 2020 à Genève (en Suisse), l’honorable député Biram Dah Abeid a été primé par Le Sommet de Genève pour les Droits de l’homme et la Démocratie, du Prix du Courage – 2020.

Une énième reconnaissance internationale d’un engagement droit-de-lhommiste pacifique entamé depuis de nombreuses années. Ce jour du 18 février 2020 lors d’une conférence plénière dans la ville helvétique au bord du lac leman, le président Biram Dah Abeid a brossé avec pertinence la réalité de grands déséquilibres multidimensionnels qui affectent notre pays depuis plusieurs décennies. Ainsi ces dernières heures, différentes réactions sont apparues à travers divers canaux médiatiques.

Celle de Maître Bouhoubeïni, président de la Commission Nationale des Droits l’Homme (CNDH), a retenu notre attention. Lors d’un point de presse, il se dit surpris par le fond du discours de Genève. Ainsi pour nous, rien de surprenant connaissant l’actualité qui prévaut dans ce pays en matière de déficit de Justice et d’Égalité entre les citoyens.

Certes depuis l’élection controversée de l’actuel chef de l’Etat Ghazouani en juin 2019, nous avons constaté une esquisse d’ouverture qui finit par mourir dans l’oeuf du fait de la résistance des tenants suprematistes du systeme. Ainsi, l’ossature administrative, judiciaire et sécuritaire a renforcé la mécanique et les reflexes de pratiques discriminatoires et de violations de la dignité humaine notamment le blanchiment systematique des crimes atroces de l’esclavage.

Les discours volontaristes que nous avons cru sincères de Maître Bouhoubeïni, commencent à montrer leurs limites amèrement et trés vites ont pris le ton et la teneur habituels chez les organisations gogos, toujours à la solde de la defense du gouvernement en contrepartie de subsides. Sur la problématique de l’esclavage, le cas Ghaya Maiga (fillette de 14 ans) et l’autre cas avéré de crimes esclavagistes, sur le petit Beibeu (garçon de 8 ans) au Guidimagha récemment, nous prouvent que la connivence habituelle entre les présumés esclavagistes et certains pans administratifs et judiciaires, sévit toujours hier du temps de Ould Abdel aziz qu’aujourd’hui avec le nouveau régime.

En matière politique, certains partis et mouvements (IRA-MAURITANIE, RAG et FPC) sont toujours interdits sans motifs identifiés sinon qu’ils sont encartés comme étant des formations cataloguées par le régime en place comme étant defenseurs des causes des victimes du racisme et de l’esclavage en Mauritanie.

Nous dirions que Maître Le president de la CNDH, Bouhoubeïni, a osé par cette conférence de presse, engager contre le defenseur des droits humains nouvellement primé à Genéve par le Prix du Courage, une campagne de diabolisation sans précédent. Allié à des activistes suprématistes et islamistes radicaux comme Mohamed Jemil Mansour et Sidi Mohamed ould Maham, respectivement anciens présidents des partis Tawasoul (d’aubedience frères musulmans) et le parti de l’Union pour la République, toujours au pouvoir. Les deux hommes avaient reclamé publiquement en 2012 et en 2014 la peine de mort contre Biram Dah Abeid et Mohamed Cheickh ould Mkhaitir qu’ils ont accusés d’apostasie.

Le président de la CNDH, institution censée être indépendante selon des principes de Paris, se lance dans une guerre politique partisane en faveur du gouvernement en place.

Au lieu de concourir à l’enclenchement d’une dynamique pouvant affronter véritablement les écueils qui sapent l’instauration d’un véritable état de droit, la CNDH est exploitée par les tenants connus de la violence verbale et physique contre les défenseurs des droits humains pour assoir la persécution idéologique, la terreur sociale, le silence complice et le statu quo de l’injustice.

D’ailleurs cet ordre inique et injuste que défend sans gêne le président de la CNDH, a ses racines au cœur du système étatique à différents niveaux. Aujourd’hui il n’est pas lieu de s’étonner du discours du président Biram Dah Abeid , mais il faudrait sérieusement et profondément exposer un diagnostic courageux et proposer des décisions gouvernementales fortes.

Mme Coumba Dada KANE

Vice-présidente IRA Mauritanie

Députée à l’Assemblée Nationale Mauritanie

Nouakchott le 21/02/2020





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Source : Senalioune
Commentaires : 5
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Commentaires (5)

  • CHEMSMBALE (H) 22/02/2020 21:30 X

    Bertrand (H) Explique-moi comment des soit disant musulmans supportent un système d’apartheid qui entretient la haine, l’exclusion , le racisme envers « leurs frères » musulmans dans une république d’obédience islamique. Quel hadith ou règle de la charia autorise ces crimes. Même les palestiniens ne vivent pas ce calvaire.

  • CHEMSMBALE (H) 22/02/2020 18:03 X

    Maître Bouhoubeïni, président de la Commission Nationale des Droits l’Homme (CNDH) a tort. L’apartheid en Mauritanie sera combattu comme il l’a été en Afrique du Sud avec le concours de tout le monde, y compris celui du monde arabe. Biram et les victimes ne peuvent le combattre dans un système fermé sans aide et sans communication.

  • hi (H) 22/02/2020 14:09 X

    Birama est l’arbre qui cache la forêt et ma version de cette mascarade se confirme. Ceux qui ont pris Birama en otage pour exécuter leurs mauvais plans sont hélas connus.

  • Bertrand (H) 22/02/2020 14:00 X

    Primé pour la traîtrise, ce qui doit lui valoir d'être déprimé chez lui, et c'est ce qui arrivera INCHA ALLAH. Genève et vielle Ève ne prime que les vendus, ceux insuffisants, incapable de rapporter un peu de confort pour les leurs verse de l'huile et provoque le feu partout, pour avoir droit a un petit moreceau de pain maudit, dans une escarcelle maudite. Vous trompez de route. vous êtes des égaré, revenez à la raison et réfléchissez comme des musulmans, des gens de paix des gens qui ont la fraternité et l'amour dans le cœur. de toute façon qui sème le vent récolte la tempête. Et si tu me montres la haine, assure toi que je suis en droit de ne pas te montrer l'amour.

  • diargua (H) 22/02/2020 12:19 X

    La sortie du president de la CNDH est reellement surprenante.On ne l'attendait pas à ce point ( surtout lui) ! Une sortie rapide et ...non reflechie du reste! mais une sortie qui rehausse veritablement les galons de Birame et qui ternit l'image de son institution.