Farafinainfo - Fatimata Sy a d’ores et déjà plus dix ans de service et d’expérience à son actif dans la police mauritanienne, mais elle est toujours passionnée par son travail. Elle est la seule et unique femme technicienne sur la scène de crime. Rencontre avec une jeune femme d’exception …

Dites-nous qui est Fatimata Sy ?

Je suis agent de la police mauritanienne. J’ai plus dix (10) ans de service et d’expérience à mon actif. Et je suis la seule et unique femme technicienne sur la scène de crime en service de la Police technique et scientifique.

Faites-nous une brève présentation de la Direction de la police technique et scientifique ?

Le Service de la police technique et scientifique dépend de la Direction de la Police Judiciaire (DPJ) et de la Sécurité publique, qui elle-même dépend exclusivement de la Direction Générale de la Sureté Nationale.

Quel est le rôle de votre service (Police technique et scientifique) au sein de la police mauritanienne ?

Notre service est important au sein de la police mauritanienne, nous (les éléments de la police technique et scientifique) intervenons sur les scènes de crimes non seulement pour chercher des indices voire des traces, mais également et surtout pour identifier les personnes mortes. Evidemment notre but, c’est de résoudre la problématique posée par des criminels en faisant des recherches minutieuses tout en utilisant bien sûr des moyens technologiques. Je dois évidemment très bien tenir mon rôle en tant que la seule femme de cette police technique et scientifique. Nous n’oublions pas du tout que nous sommes dans un pays musulman. Et je travaille quotidiennement avec mes collègues hommes sur les scènes de crime.

Quel est aujourd’hui le regard que vous jetez sur la police mauritanienne ?

Une police mauritanienne en perpétuel mouvement, qui ne cesse de progresser d’année en année et de renouveler ses méthodes de travail pour mieux protéger nos compatriotes. Nous avons la chance d’avoir un Directeur Général, le Général de Division Mohamed Ould Meguet. Un homme exceptionnel, travailleur et sérieux, qui veille rigoureusement aux respects et applications des lois.

Quelle est la stigmatisation de la police que vous n’appréciez pas du tout ?

C’est vraiment désolant, navrant et frustrant d’entendre certains de mes compatriotes mauritaniens dire que les policiers sont corrompus et ignorants. Ceux et celles, qui disent ces méchancetés et ces paroles malheureuses, devraient plutôt s’approcher de la police, qui est là pour les protéger et les assister.

Quelle formation avez-vous fait pour arriver jusqu’ici ?

J’ai eu la chance de faire plusieurs formations ici à Nouakchott à l’école de la police avec un expert commissaire divisionnaire allemand pendant deux ans. J’ai fait aussi des sessions de formations aux Etats-Unis d’Amérique et en Côte d’ivoire avec l’aide très précieuse de notre Directeur Général, qui ne cesse de m’encourager et de me pousser vers l’excellence. Que je remercie sincèrement de passage pour son précieux soutien de tous les jours. Alhamdouillah (Dieu merci, ndrl). J’ai eu vraiment la chance d’avoir des bons chefs, qui m’ont toujours soutenu et aidé à progresser et à m’améliorer. Je remercie aussi mon Chef de Service, Amadou Kenem, qui a toujours cru en moi.

Quelle a été la spécificité de la formation que vous avez faite aux Etats-Unis d’Amérique ?

C’est grâce encore au Général Mohamed Ould Meguet, le Directeur Général de la Police, que je suis allée aux Etats-Unis d’Amérique pour me perfectionner et j’y ai fait une formation dans le domaine de la signalisation des individus et prise d’empreintes ainsi qu’une autre formation sur la collecte et l’analyse criminelle. La formation des formateurs sur les méthodes d’apprentissages pour adulte et le droit ainsi que la procédure de l’entraide pénale internationale. Je dois noter que j’ai fait une formation régionale en Côte d’ivoire sur les recherches portant sur les révélations et comparaisons des papillaires digitales. J’ai fait une autre formation sur les stratégies opérationnelles de lutte contre le trafic de drogue.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes filles qui souhaiteraient s’engager dans l’armée : militaire, gendarme, policière ?

Ces jeunes filles devraient tout d’abord aimer ce métier et aimer servir notre patrie, la Mauritanie. Elles sont les bienvenues. Je souhaite bonne fête à toutes les femmes en tenue et plus particulièrement à mes braves collègues policières. Mes respects à mon Directeur Général et mention spéciale aux hommes sans lesquels nous ne sommes rien.

Interview réalisée par Camara Mamady