Journal Le Terroir - Un décor inhabituel se fait remarquer à l’extérieur de la structure sanitaire. Des dizaines d’accompagnants de malades regroupés au nord de la route bitumée. COVID-19 oblige. Après avoir décliné ma carte de presse, le gardien m’ouvre la porte d’entrée du public.

Mais l’apparition du COVID-19 dans notre pays a bouleversé la donne. Un jeune masqué au nez, me fait signe de laver les mains dans un lave beau collé à droite du mur de la porte d’entrée. Ce geste accompli, il contrôle ma température avec un thermoflash. L’autorisation de continuer m’est donné. Je me dirige vers le bloc administratif.

Dans le bureau du nouveau directeur, Dr Cheîkh BAMBA décline l’organisation de l’hôpital en cette période exceptionnel de la pandémie. Trois équipes ont été mises en place pour la prise en charge du COVID-19 a-t-il affirmé.

La première s’occupe de la sensibilisation, la seconde des cas suspects et la troisième du suivi et de l’exécution. Les accès au sein de la structure sont désormais limités sauf pour les urgences a laissé entendre le directeur.

Le Dr Cheîkh BAMBA, un chirurgien de formation qui a beaucoup de patients en attente au service de chirurgie, nous met en rapport avec ses proches collaborateurs. Le DGA, Beîdi Malik et le technicien supérieur de santé, Malik Ba.

Ce dernier revient sur les dispositions prises dans le cadre de la prévention de la pandémie COVID-19 au niveau de l’hôpital. Notamment l’installation de la salle de triage pour filtrer les gens à l’entrée (nous y avons passé lui dis-je), prise de la température, dépôt de morceaux de savon et de solution hydro alcoolique, pour le lavage des mains (des mesures d’hygiène strictes) ainsi que l’obligation de respecter la distance entre les patients présents au sein de la structure sanitaire. Même la police est mobilisée pour intervenir en cas de besoin déclare le TSS.

Équipements médicaux en place

Un tour à travers la structure sanitaire a permis de jeter un regard sur le stock d’équipements médicaux envoyés par le ministère dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Des masques, des gants, des pulvérisateurs et autres. Les différents blocs sanitaires sont désormais séparés par des murs.

Le coronavirus plane sur le ciel de la Mauritanie. Des changements intervenus après le passage du directeur de la santé, Sidi O Zahaf a affirmé le DGA. Selon Baîdi Malik, lorsque O Zahaf était de passage, il a ordonné l’isolement du site devant accueillir les malades éventuels du COVID-19. Au cas où, l’hôpital devait recevoir des malades du COVID-19, ces derniers seront isolés dans un local situé à l’extrême sud-ouest de l’hôpital.

Accessible par une seule porte selon le DGA, Beîdi Malik. Nous retournons voir le directeur général dans son bureau de consultation au bloc de chirurgie.

Redressement en cours

Interpellé sur la cherté des médicaments et même des prestations au sein de la structure qu’il dirige, il fait savoir que l’état Mauritanien vient d’adopter une nouvelle tarification générale des médicaments valable pour toutes les structures de santé du pays.

S’agissant de la cherté des tarifs de prestation, une nouvelle politique est mise en œuvre par la direction de l’hôpital de Boghé et qui vise à corriger les errements du passé en la matière. A titre d’exemple, l’acceptation désormais des femmes en état de grossesse inscrites au forfait obstétricales.

Quant au conseil d’administration, sa composition est complète mais la direction de l’hôpital appelle vivement à l’adoption des dispositions pouvant rendre opérationnelles cette structure au grand bonheur des populations bénéficiaires des prestations sanitaires affirme le Dr Cheîkh.

La subvention allouée au centre hospitalier après promulgation de la loi de finances initiale 2020 y compris les traitements et salaires du personnel, seuls 12,5% du budget prévisionnel est encaissé dans le trésor de la structure sanitaire qui fait face à des difficultés pour la prise en charge des gardes et des astreintes dont le coût dépasse la notification allouée en 2020 a fait savoir le directeur.

L’hôpital réclame un moyen de transport collectif

L’acquisition d’un bus pour assurer le transport des personnes de la ville vers le centre hospitalier distants d’environ de 4 voire 5 Km reste indispensable. En plus du recrutement de personnel de soutien (garçons et filles de salle, accoucheuses, gardiens et planton).

Inauguré le 27 novembre 2017 à l’occasion de la célébration du 57ème anniversaire de l’indépendance par le président de l’époque Mohamed O Abdel Aziz, l’hôpital de Boghé dispose d’une capacité de 62 lits et comprends plusieurs services dont les urgences, la médecine générale, la radiologie, le laboratoire, l’ophtalmologie, la stomatologie, la chirurgie, la gynéco-obstétrique, la pédiatrie, la pharmacie, le bureau des entrées et les services administratifs et généraux. Il est également équipé en matériels biomédicaux.

Investi d’une mission par l’état, le docteur Dr Cheîkh sollicite dans ce cadre l’appui de tous les notables, cadres et les élus de Boghé pour qu’ils participent à la réussite de cette mission qui consiste selon lui à changer l’image de l’hôpital et le faire fonctionner.

Daouda AK DIOP