24-04-2020 19:00 - Mauritanie. Commission d'enquête parlementaire : voici pourquoi Ould Abdel Aziz ne s'est pas présenté

Mauritanie. Commission d'enquête parlementaire : voici pourquoi Ould Abdel Aziz ne s'est pas présenté

Le360 Afrique - L'ancien président mauritanien Mohamed ould Abdel Aziz ne s'est pas présenté devant la Commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur sa gouvernance durant la décennie écoulée. En attendant, le investigations de la Commission ont été élargies à d'autres affaires. Détails.

Convoqué en fin de semaine dernière, à la suite de plusieurs responsables sous son règne (anciens premiers ministres, ex-ministres et même ministres en exercice) par une Commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur sa gouvernance controversée de la décennie écoulée, l’ex-président mauritanien, Mohamed ould Abdel Aziz, ne s’est pas présenté.

Toutefois, ce faux bond pourrait être justifié, pour le moment, par un cas de force majeure.

En effet, se trouvant dans une région loin de la capitale en ces temps de confinement imposé par l’épidémie du coronavirus et la suspension des voyages intérieurs, l’ancien homme fort de Nouakchott n’a même pas reçu l’acte matérialisant la convocation.

S’exprimant à travers la presse locale, le député, président de la commission d’enquête parlementaire, Lemrabott ould Bennahi, signale que les élus du peuple sont toujours déterminés à entendre Mohamed ould Abdel Aziz et qu’une nouvelle «convocation» lui sera notifiée au cours des prochains jours.

Les députés doivent entendre l’ancien président sur plusieurs affaires: contrat d’exploitation des produits halieutiques avec la société chinoise «Poly Hondong», le foncier à Nouakchott (vente d’édifices publics), marchés de l’énergie solaire, gestion de la fondation SNIM,...

Mais au-delà de ces dossiers, le champ d’action initial des investigations de la commission d’enquête a été élargi à tous les marchés de l’énergie pendant les 10 dernières années, au-delà du solaire (dont le cumul donne plus d’un milliard de dollars), la gestion globale très controversée de la Société nationale industrielle et minière (SNIM), les marchés sur les infrastructures (routes et édifices publics)…

Premier constat, toutes les personnalités auditionnées par la commission d’enquête parlementaire semblent avoir lâché l’ancien président, en se présentant comme de simples exécutants sous les ordres d’un chef tout puissant.

Pour Ahmed Cheikh, éditorialiste de l’hebdomadaire «Le Calame, «cela ne surprend guerre, tant le pouvoir était concentré entre les mains d’un seul individu».

Le même organe revient sur le débat relatif à la régularité de l’audition d’un ancien président de la République par une commission d’enquête parlementaire. Ce journal note en effet, que «depuis quelque temps, des constitutionnalistes à qui personne n’a rien demandé, se permettent d’affirmer qu’Aziz ne peut comparaitre devant les députés. De quoi je me mêle? Où étaient ces héros quand ce même Aziz, qu’ils défendent urbi et orbi, renversa notre premier président civil démocratiquement élu?».

La série d’interrogations du journal se poursuit avec «le référendum illégal» du 5 août 2017 et d’autres épisodes de la vie politique du pays au cours des dernières années, marqués par des «victoires» au forceps et toujours en violation de la loi fondamentale.

Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya





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Commentaires (4)

  • Marrakech (F) 25/04/2020 12:59 X

    Le coronavirus fournit un bon prétexte pour enterrer cette enquête qui aurait éclaboussé beaucoup de personnes encore en poste actuellement.

  • leguignolm (H) 24/04/2020 23:50 X

    Je trouve çà trop facile comme argument pour justifier l’absence d’Ould Abdel Aziz ; ce dossier sincèrement parlant, on doit l’enterré çà. Puisque ceux qui le gèrent, je ne vois ni signe de courage ni acte de détermination de la part de ces gens et s’il y a un signe de frustration ou de complexe qui faufile en air, je le trouve dans leur camp.

  • Mohamedene (H) 24/04/2020 21:22 X

    Une perte de temps, cette enquête qui montre par les nouveaux "avenants" aux motifs de crimes économiques émis au début, qu'elle sera une véritable hydre à plusieurs têtes. Si j'étais le petit idiot d'Aziz, je ne me présenterai pas, car l'enquête est biaisée, par le fait que les auteurs de crimes sont au gouvernement donc au pouvoir et d'autre part s'il faut investiguer, il faut commencer au lendemain du 10 juillet 1978 !!!

  • chos (H) 24/04/2020 20:11 X

    Mon étude du 15 Mars 2020 bloquée par le Président du Conseil Régional de l'Adrar, fidéle et proche de l'ancien Président, explique : 1) pourquoi notre systéme éducatif est classé dernier du monde, en détruisant chaque année 90% de l'avenir de notre jeunesse a été transmise au Président de la République et patronnat élu du secteur privé. 2) propose comment engager pour compter du 1er Juillet 2020 un enseignement gratuit pour nos admis au concours d'entrée aux Colléges modulaire, intensif de 2100 h à 2800h/an, réducteur du cursus secondaire garant du Bac scientifique trilingue à 14 et 15ans et d'une économie de 120 milliards UM/an aux Conseils Régionaux et ou secteur privé. 3)propose aussi une opportunité de produire au Delta 2.000.000 de tonnes de produits alimentaires pour les hommes et le bétail. cheikhany_ouldsidina@yahoo.fr .