25-04-2020 23:15 - La CVE se souvient des événements douloureux de 89 et exige le règlement des passifs

La CVE se souvient des événements douloureux de 89 et exige le règlement des passifs

CVE - Il y a 31 ans, jour pour jour, des événements sanglants entre la Mauritanie et le Sénégal entraînaient des milliers de victimes de part et d’autre de la frontière.

En Mauritanie, un gouvernement à la dérive entreprenait une gigantesque opération de déportation, de dépossession et de violences en tous genres contre une partie ciblée de sa population.

Des milliers de personnes furent déportées au Sénégal et au Mali, d’autres virent leurs terres confisquées, leurs biens pillés ; certaines, qui travaillaient dans l’administration ou dans certains corps constitués, furent renvoyées de leurs postes sans indemnités et sans aucune autre forme de procès.

Cette page sombre de l’histoire de la Mauritanie connaîtra son pic avec la sanglante purge opérée entre fin 1990 et début 1991 au sein des forces armées et de sécurité, accouchant les lâches assassinats et pendaisons d’Azlat, de Jreida, ou d’Inal...

Depuis, le cri des suppliciés de Sorimalé ou de Wothié viennent hanter le sommeil d’une Mauritanie qui peine à solder ses passifs.

Malgré un premier retour connu sous son nom pulaar de « Mooyto Kootaa » (« Retour en catimini ») sous Ould Taya, et un second organisé par le Gouvernement du Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi, le problème reste toujours posé ; plusieurs de ses conséquences n’ayant pas encore été réglées, alors que la persistance de ces conséquences reste un défi à l’unité nationale.

En ces temps où la pandémie du Covid-19 pousse à la solidarité, à l’esprit de fraternité et de dépassement, la Coalition Vivre Ensemble (CVE) interpelle la conscience de tous les citoyens mauritaniens, en général, et l’Etat, en particulier, pour que tout soit mis en œuvre afin de régler définitivement tous les problèmes nés des événements de 1989 ; notamment, par le retour de ceux qui sont restés encore au Sénégal et au Mali, la restitution des terres confisquées, l’indemnisation de ceux dont les biens ont été pillés, la réintégration des fonctionnaires révoqués…

Ce sera aussi l’occasion de solder le passif humanitaire sur la base des quatre Devoirs : Devoir de vérité, Devoir de justice, Devoir de réparation, Devoir de mémoire.

La Mauritanie en a besoin ; la Mauritanie ne peut éternellement souffrir la douleur d’une plaie qui reste sans soin.

Nouakchott, le 23 Avril 2020

La Commission Communication





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Commentaires (3)

  • pyranha (H) 26/04/2020 15:56 X

    Par peur d’être tué ou expulsé, plein de noirs ont fait expulser ou tuer leur frère ou parent noir. Ici c’est pas une question de noir ou de blanc parmi les tortionnaires .Ce qui fera que cette loi d'amnistie ne sera jamais abrogée, c’est que tous les criminels à qui elle arrange, ce sont justement ces colonels, commandants et autres hauts gradés qui étaient les chefs qui donnaient des ordres et qui sont tous fichés et que tout le monde connait .Les bouchers et autres tortionnaires eux ne faisaient qu’exécuter. Quand on amènera un criminel devant le box des accusé, il dira simplement que c’est tel colonel ou capitaine ou général qui ordonnait et c’est vrai aussi .On sait bien aussi que cette amnistie c’était sous la pression de ces hauts gradés tant qu’ils sont au pouvoir on ne va jamais abroger cette loi, c’est la logique. Faire exécuter 28 êtres humains simplement par plaisir vous savez bien que pas c’est un simple petit caporal qui le décide pour ne pas en parler 30 ans après (***)

  • Dembunajo (H) 26/04/2020 07:41 X

    Le passif humanitaire s'avère plus que jamais compliqué. La résolution de ce problème ne doit point se limiter à des verbes. Loin s'en faut, saisissez les grandes juridictions compétentes pour trouver à abroger les lois mauritaniennes relatives à ce sujet qui n'a que trop duré.

  • sowyel (H) 26/04/2020 02:22 X

    Cette revendication ne doit pas se limiter qu'aux communiqués et articles. Dans un article précédent le Député OGO Coulibaly demandait la mise en place d'une Commission d'enquête parlementaire de Vérité et en même temps il a demandé l'abrogation de la loi d'Amnistie de 1993. Alors pourquoi ne pas intégrer cette démarche de demande des Devoirs de Vérité- de Justice et de Reparation dans les préoccupations de OGO pour une mise en place d'une seconde Commission d'enquête parlementaire sur les crimes humains sous le régime de Ould Taya que des leader politiques comme SAR Ibrahima, BA Mamadou Alassane et Birame Dah Abeid ont toujours réclamé. Malheureusement beaucoup d'autres Partis de l'opposition s'intéressent plus à ce dossier pourtant sans son règlement la Mauritanie n'aura pas réglé les blessures saignantes de son Unité Nationale et les générations en pâtiront. L'actualité de la Commission parlementaire ne doit pas occulter ce dossier antérieur aux crimes économiques de la Decennie de Aziz,objet de sa création .