28-05-2020 15:10 - Covid-19, L’hécatombe du lundi !

Covid-19, L’hécatombe du lundi !

L'Authentique - En une seule journée, lundi 25 mai 2020, la Mauritanie a connu son plus lourd bilan enregistré en 24 heures.

Il s’agit de 3 décès. Une hécatombe pour un pays qui semblait jusque-là épargné par le Covid-19 et qui totalise finalement 262 cas dont 9 décès. Au même moment, les impairs s’accumulent dans la gestion de la pandémie.Le décompte du Directeur de la Santé Publique, Dr. Sidi Zahaf, le lundi 25 mai 2020, est l’un des plus macabres depuis qu’il a pris le relais du ministre de la Santé dans le listing quotidien des cas de Covid-19 dans le pays.

En effet, la Mauritanie a enregistré ce jour le plus lourd bilan avec trois décès en 24 heures ! Jusque-là, le pays ne comptait que 6 morts depuis la découverte du premier cas de coronavirus, le 13 mars 2020.

Aujourd’hui, tout porte à penser que plus on organise de tests, plus les cas positifs du covid – 19 augmentent.

La Mauritanie compte à ce jour 262 cas de Covid-19, avec 238 cas actifs, 15 guérisons, 9 décès et plus de 5.000 personnes en quarantaine. Nouakchott et ses trois régions est la plus touchée avec 76% des cas. Les 9 Moughataas de Nouakchott ont chacun ses lots de covidés, la palme d’or revenant à Tevragh-Zeina (49 cas) suivi de Toujounine (44), Arafat (33) et Ksar (30).

Après la capitale Nouakchott, Kiffa en Assaba, est la deuxième ville la plus touchée du pays avec 6,9% des cas. Il faut dire que la capitale de l’Assaba, avec près d’un million de personnes, est la deuxième ville du pays la plus importante en termes de densité de population.

Contrairement au reste de l’Afrique, en Mauritanie, ce ne sont pas les personnes du troisième âge qui sont le plus touchées. Ici, ce sont plutôt les tranches d’âge, les 25-34 ans qui sont testés positifs. Dans la comparaison des genres, on remarque que les hommes représentent plus de 60% des malades.

Malgré les statistiques de jour en jour inquiétants, les mesures de confinement ne sont pas respectées. Les Nouakchottois continuent de circuler jusqu’à des heures très tardives de la nuit, alors que le couvre-feu a été institué le samedi, dimanche et lundi à 16 heures. Les regroupements (cérémonies de mariage et de baptême) continuent d’être tolérés. Les frontières entre les villes restent poreuses, après qu’elles aient été subitement bien contrôlées la semaine dernière.

Les personnes sont de plus en plus nombreuses qui parviennent malgré toutes les mesures à circuler entre les localités et les villes. Il faut dire que nombre d’entre elles sont munies d’autorisations de circuler. Les frontières avec notamment le Mali, le Sénégal et le Maroc, sont franchies chaque jour. Des passeurs ayant apparemment des complicités continuent à se nourrir d’un trafic de plus en plus alléchant.

Les prix de transport inter urbain ont été multipliés par cinq. Certains se faufilent dans les ambulances, d’autres à bord de camions de transports de denrées alimentaires. Les risques de propagation de la pandémie sont de jour en jour plus importants, à l’intérieur des différentes régions comme entre les régions du pays. La situation s’assombrit chaque jour davantage.

A la recrudescence des cas de contamination interne, s’ajoutent les risques de contamination par personnes venant de régions infestées, et la complainte des personnes en quarantaine. Les mesures médicales et d’hygiène semblent peu respectées dans des centres où des personnes sont tenues en confinement. Comme en attestent les nombreuses les nombreuses vidéos qui circulent dans les Réseaux sociaux portant sur les mauvaises conditions de vie dans les centres d’hospitalisation des personnes testées positives.

En réaction à cette situation, la Commission Natinale des Droits de l’Homme vient de présenter un communiqué dans lequel elle rappelle « qu’aucune circonstance ne doit justifier la soumission des détenus à de mauvais traitements, à des humiliations physiques et psychologiques ou toute forme de torture, comme nous le constatons ces jours-ci à travers les vidéos largement diffusées.

Dans ces centres, est apparu un nouveau phénomène : la contamination du personnel soignant. Ces derniers jours, après l’information qui a porté sur la contamination, par un personnel de santé du propriétaire de Bana Blanc - le premier cas par qui la pandémie est revenue en Mauritanie-, une forte rumeur a circulé sur un médecin qui aurait contaminé cinq de ses proches. Ce qui pose le problème de protection du corps médical et les mesures peu ou non suivies par celui-ci dans ses contacts avec des patients sains, contaminés ou avec leur propre famille.

Le Ministère de la Santé a encore du pain sur la planche pour faire face réellement à une pandémie qui n’a pas encore annoncé sa vitesse de croisière, selon ce praticien qui a préféré garder l’anonymat et qui a affirmé : « le pic n’est pas encore survenu, la Mauritanie doit se préparer au pire ».

Cheikh Aïdara





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Commentaires (1)

  • medabdul (H) 28/05/2020 19:48 X

    Mauritanie pays de la pagaille; du racisme ;de l’intolérance humaine et religieuse de l’hypocrisie tout peut arriver;tout ce beau monde soit disant est incompétent;du sommet au plus petit lamda.