07-06-2020 16:22 - L'ex-première dame arrêtée par la police

Sidi Bouha - L'arrestation dont il s'agit ici n'est pas celle à laquelle s'attend l'opinion publique pour détournement de biens publics. Non.
D'ailleurs, lorsque cette heure-là aura sonné, l'ex-première dame ne sera pas seule et la compagnie qu'on lui tiendra ne sera pas moralisante mais plutôt - comme à l'accoutumée- une compagnie qui corrompt les bonnes mœurs. Pour ne pas vous tenir en suspens, venons-en à l'essentiel.
Qui est cette dame qui vadrouille à Nouakchott à une heure tardive de la nuit faisant fi du couvre-feu et provoquant avec arrogance les forces de l'ordre? Ne laissez pas errer vos pensées.
Il ne s'agit pas de l'épouse de Mohamed Khouna Ould Haïdalla ni d'aucune autre des premières dames qui l'ont précédée. Celles-là respectent bien les règles de confinement et ne cultivent aucun complexe d'avoir quitté le palais présidentiel quelle qu'en fût la cause.
En rôdant dans les rues de Nouakchott à une heure tardive de la nuit, Tekeiber Mint Ahmed n'a pas seulement enfreint les mesures de sécurité sanitaire. Elle a surtout piétiné les traditions de sa famille maraboutique connue par son attachement au respect des règles de bonne conduite en société. En réalité, Tekeiber n'a jamais respecté le code de conduite familial. Mais eh bé... ça c'est une autre histoire qui ne m'intéresse pas pour le moment.
Il faut dire que les forces de l'ordre ont toujours été indulgentes à l'égard de l'ex-première dame qui ne supporte pas d'avoir quitté "de sitôt" le palais présidentiel. Il y a une semaine, elle a eu un coup de gueule avec des policiers qui l'avaient arrêtée sur l'axe routier Nouakchott-Nouadhibou vers 2h du matin.
Une main sur le volant, l'autre tenant une cigarette, la bouche dégageant une longue colonne de fumée, la chevelure hirsute, Tekeiber a failli percuter le barrage de sécurité érigé par la police. Croyant avoir affaire avec une personne éméchée, les policiers lui avaient intimé l'ordre de descendre du véhicule. Elle répondit: " vous ne m'avez pas reconnue? Je suis la première dame". L'un des policiers chuchota à l'oreille de son collègue: "d'où sort cette vieille diablesse"?
Après quelques conciliabules entre policiers, ceux-ci décidèrent d'avertir leur patron. Ce dernier leur demanda de laisser la "diablesse" partir en la mettant en garde contre toute éventuelle récidive. Elle démarra sur les chapeaux de roues laissant derrière elle un nuage de fumée dont la source n'était pas seulement le pot d'échappement de son véhicule.
Ce genre de scène s'est répété à plusieurs reprises jusqu'à la nuit du 2 juin. Là , les policiers étaient fermes. Ils décidèrent d'intercaler le véhicule de la "diablesse" qui a apparemment l'habitude de s'affranchir des mesures de confinement, et lui signifièrent sur un ton catégorique qu'elle devait passer le reste de la nuit dans la rue entourée de badauds et de musards qui, comme elle, étaient arrêtés pour manquement au couvre-feu. Au bout de quelques heures, Tekeiber commença à gémir.
Il semble qu'elle soit diabétique et hypertendue. C'était à cause de cette situation - et surtout afin d'éviter un incident fâcheux - que les policiers s'en débarrassèrent vers 5 h du matin non sans ultimatum. Les prochaines nuits nous feront sans doute savoir si l'ex-première dame se rendra encore coupable de récidive ou non. En attendant, la crédibilité qu'elle revendiquait s'est réduite à zéro.
Sidi Bouha
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