09-06-2020 18:00 - Ousmane Habib Sy: «J’ai été emprisonné à tort et licencié par Maurigaz»

Ousmane Habib Sy: «J’ai été emprisonné à tort et licencié par Maurigaz»

Initiatives News - Le 19 novembre 2015, j’ai été recruté, par contrat à durée indéterminée, par BSA Gaz comme prometteur de vente. J’ai été affecté à Rosso. BSA Gaz, quelques temps après la signature de mon contrat, est devenue Maurigaz. Je travaillais à plein temps, avec un jour de repos, le vendredi.

Pour plus d’efficacité et de transparence, j’ai informatisé les opérations de vente. Je remplissais les fichiers que j’envoyais directement à la direction commerciale de la société en y ajoutant les reçus de versements faits quotidiennement à la banque.

C’est ainsi que j’ai pu relever le niveau des ventes et de l’organisation. J’entretenais de bons rapports avec les clients, la direction de la société, mes collègues de travail, le superviseur…

En fonction de la demande, il m’arrivait de travailler de 08 heures à 20 heures. Les livraisons se faisaient à Rosso et localités environnantes, jusqu’à Tekane.

Début janvier 2018, le gérant du dépôt a reçu une mission pour un inventaire. Quelques semaines après, il (le gérant) a été rappelé à Nouakchott par la Direction. Il a été accusé de malversation. Apres son arrestation, nous avons continué à Travailler.

Quelques semaines après l’arrestation du gérant, la police est venue dans mon bureau. J’ai été conduit au commissariat. On m’a demandé d’attendre derrière les grilles sans aucune explication. On m’a ensuite présenté un mandat autorisant mon transfert à Nouakchott. J’ai passé la nuit au commissariat. Le lendemain, un dimanche, je suis arrivé à Nouakchott, au commissariat d’El Mina. J’ai été menotté et mis encore derrière els grilles. Le lundi, j’ai été conduit à la prison de Dar Naim. J’ai pris un avocat. Deux jours après, j’ai vu le juge d’instruction. Il m’a demandé si je suis complice du gérant arrêté. J’ai dit non.

Le gérant, semble-t-il, après son arrestation, avait porté des accusations contre moi et d’autres personnes. J’ai eu une deuxième rencontre avec le juge d’instruction. Apres notre troisième rencontre, il a renvoyé l’affaire au tribunal pour procès. La première audience a eu lieu début mars 2018 au tribunal d’Arafat. L’affaire a été renvoyée pour complément d’enquête. Convaincu de mon innocence, j’étais serein mais dégouté et surpris.

Mercredi 04 avril 2018, j’ai été acquitté. J’ai fait trois mois de détention préventive. J’ai été blanchi, totalement, par le tribunal. Ma priorité était de retrouver ma famille et me reposer.

Ensuite, je suis allé à la direction de Maurigaz avec un courrier pour le Directeur. La secrétaire a reçu la lettre mais a refusé de faire une décharge. Je n’ai pas eu de réponse.

J’ai saisi l’inspection du travail à Nouakchott. L’inspection a convoqué la société Maurigaz, représentée par un avocat. Maurigaz a dit qu’elle n’est pas responsable de mon arrestation, que c’est le gérant qui m’a accusé. Une autre énormité avancée par Maurigaz : elle considère le temps que j’ai passé en prison comme un abandon de poste.

Au deuxième rendez-vous à l’inspection du travail, les représentants de Maurigaz ont campé sur leur position. Mon dossier est actuellement au niveau du tribunal du travail. Un avocat s’en occupe.

J’ai repris d’autres activités. Mais je continuerai le combat pour recouvrer tous mes droits.

Ousmane Habib Sy




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Commentaires (4)

  • Nenuphar (H) 16/06/2020 22:56 X

    Hélas oui. On en finira pas de relater les problèmes d'injustice en MAURITANIE, particulièrement la communauté noire. Un dossier pendant durant plus de quatre ans dans les circuits de la justice ou un dossier classé sans suite car la victime n'a pas de bras longs pour que son cas soit traité ? Qu'aurez été votre sentiment si vous étiez ou votre frère à la place de ce père de famille dont on a bousillé la carrière, humilié et terni sa réputation ? Non, la question passe à la page de FAITS DIVERS. On ne s'indigne pas pour ça "Aadii". Mr Et, fait de ce dossier une affaire personnelle. Continue par tous les moyens à dénoncer le laxisme de la justice, envoie une lettre ouverte au Chef des Gardes Sceaux...Rapproche toi des ONG nationales de lutte pour les droits de l'homme comme AMDH et même IRA pour donner ton à ta voix. A bas la discrimination, à bas le racisme, à bas l'injustice.

  • observateurseulement (H) 09/06/2020 21:01 X

    Comme l'affaire est en justice tout ce que nous souhaitons c'est la diligence pour réparer ce cas d'injustice si MAURIGAZ n'a pas fait de démenti et compte-tenu de la libération de l’intéressé sans condamnation et tous les autres cas qui dorment dans les tiroirs. Rappelons que l'injustice est une cause principale des malheurs qu'Allah envoie aux hommes quand ceux auxquels il a donné le pouvoir ne rependent pas la justice entre ces créature sur sa terre. A bons entendeurs......

  • La Brute et le Cinglé (H) 09/06/2020 18:29 X

    Ils feront tout pour préserver l’autre pour te mettre tout le tort mon cher, il ont tout fait pour que le fautif voleur et pilleur de la société ne soit pas parmi eux, toi tu n’es pas un parent, tu es un étranger parmi eux, ce qui est ton premier tort. Comment un gérant peut mettre quelqu’un en prison sans raison, c’est pour cela qu’il est dangereux de travailler pour des malhonnêtes, les mauritaniens cultives cette face dans leurs quotidiens, heureusement que Dieu est là. Malhonnête = commerçant

  • Terrier (H) 09/06/2020 18:11 X

    Bof ! Mon frère si c’est seulement ça il y’a plus grave encore et qui n’est pas mis en vente publique ! Néanmoins, Courage et persévérance ...