09-06-2020 22:30 - Le Parlement tunisien débat sur la colonisation française

Le Parlement tunisien débat sur la colonisation française

Le Figaro - Le Parlement tunisien a débattu mardi d'un texte qui demanderait officiellement à la France de présenter des excuses à la Tunisie pour les crimes commis «pendant et après la colonisation», présenté par un petit parti islamiste, et qui a peu de chances d'aboutir.

La motion est présentée par la coalition Al Karama, un parti islamo-nationaliste comptant 19 élus sur 217 députés, qui en avait fait une promesse électorale lors des législatives d'octobre 2019. Le texte propose d'exiger des excuses de l'Etat français pour les «assassinats», «viols», «exils forcés d'opposants», le «pillage des ressources naturelles», et le soutien à la dictature.

Cela concerne «tous les crimes commis depuis 1881», date du début du protectorat, y compris le soutien apporté au régime de Zine el-Abidine Ben Ali lorsque celui-ci était aux abois début 2011. Karama est dans l'opposition, face au parti d'inspiration islamiste Ennahdha, principale force du Parlement.

Un élu issu d'Al Karama, Ridha Jaouadi, a estimé que «les centres culturels de l'occupation française sont plus dangereux que les bases militaires», les accusant de mener «une invasion culturelle qui détruit la morale et les valeurs» des Tunisiens.

«Ils appellent au mariage homosexuel», a accusé cet ancien imam limogé en 2015 de la principale mosquée de Sfax (est) par les autorités tunisiennes qui l'avaient qualifié d'extrémiste puis accusé de «collecte d'argent» sans autorisation. «Ce n'est pas une demande de reconsidération de la Tunisie, mais plutôt une liste de règlements de comptes politiques», a accusé l'élue anti-islamiste Abir Moussi.

Le Parlement étant extrêmement divisé, il y a peu de chances que le texte, qui n'a été précédé d'aucun débat en commission ni travail de préparation, obtienne les 109 voix nécessaires. «Le risque est qu'un sujet d'une si grande importance devienne un outil de tactique politicienne», a déploré l'historien et politicien Adnen Manser.

Par Le Figaro avec AFP





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Commentaires (1)

  • Bertrand (H) 10/06/2020 10:40 X

    17 élus libres, demain ils seront 217. Il ne suffirait plus alors de faire des excuses hypocrites, mais de rembourser les richesses pillées et de dédommager des crimes commis