23-06-2020 22:30 - Abdelkader Ould Mohamed : Cette pièce de Genève !

Adrar-Info - On raconte qu’un brave deymane ( type des oulad deymane , une tribu du sud mauritanien) s’est arrêté au cours d’un voyage pour passer la nuit dans un campement, chez une famille qui, comme le veut la coutume lui, l’ avait accueilli avec une attentive hospitalité.
Mais juste après son départ, la mère de la famille a remarqué que la pièce de tissu percale toute neuve qu’elle avait dissimulé sous une couverture en laine sur le meuble dit » Amecheghab » a disparu et bien entendu ses soupçons sont allés vers le visiteur étranger…
Aussitôt informé le mari partit sur les traces du voyageur et le rattrapa pour lui demander de restituer la pièce volée.
Il se trouvait que le brave type avait dans ses bagages une pièce de percale similaire à celle de la famille et il l’a donnée à son accusateur sans la moindre contestation.
Celui content de son exploit retourna chez lui mais aussitôt arrivé la dame l’informa qu’elle a retrouvé la pièce et qu’elle avait oublié l’avoir déplacée … perplexe le mari se lança à nouveau à la poursuite du voyageur pour lui restituer sa pièce et après l’avoir rattrapée il la lui tendit avec des excuses. Le voyageur Lui demanda avec un calme déconcertant : l’histoire de ce pièce n’est pas finie ?
Je me suis souvenu de cette anecdote en voyant que notre mission à Genève demeure harcelée par cette histoire de l’esclavage et de la discrimination raciale soulevée depuis des décennies par des activistes des ONG des droits de l’homme qui ne font pas dans la nuance.
Ainsi et j’en étais le témoin durant la décennie des années 90 et au début des années 2000 , il arrive souvent que les dénonciations des violations des droits de l’homme en Mauritanie ( du reste tout à fait légitimes ) soient entourées d’un stupide discours qui dénature les faits et qui manque de sincérité.
Ce discours est souvent le fait d’une manipulation éhontée de ceux qui ont trouvé dans le tourisme humanitaire au bord du lac leman et dans la sympathique ambiance du café » le Serpent » , l’occasion de se faire voir dans une pièce dramatique qui n’arrive pa à se terminer
Bien avant cette époque dans laquelle j’ai eu à connaître le dossier , cette histoire de Genève se rapportant à l’esclavage ramène au début des années 80 du siècle dernier quand, une délégation conduite par Ba Aliou ibra, alors secrétaire exécutif à la Permanence du Comité militaire du Salut National
et comprenant , entre autres ,.
Turkia Daddah et l’ex Ministre des affaires étrangères Monsieur Ahmed ould Sid Ahmed alias Deich
( tiens ! Un autre deymani) qui était à cette époque le Directeur des organisations internationales ( DOI)
partit à Geneve pour évoquer le même dossier devant l’ancêtre du comité, la commississin des droits de l’homme et, plus précisément, sa commission pour la protection des minorités lasuelle a fini par dépêcher, en décembre 84 une mission dans notre pays présidée par le prof belge M. Bossuyt ( voir la résolution adoptée par celle-ci au terme de ses investigations sur place) .
Presque 40 ans se sont écoulés sur cette mission et tout a été dit sur cette affaire qui a toujours été un fonds de commerce rentable pour les marchands des malheurs.
Malgré la prise de conscience de plus en partagée aussi bien dans les cercles du pouvoir que dans les milieux de l’opposition ainsi que chez les intellectuels et autres initiés,
de la nécessité du consensus national sur la question de l’esclavage et la discrimination raciale, il semble qu’une certaine tendance qui se renouvelle de génération en génération , préfère perpétuer la pièce dramatique de Genève.
Abdelkader Ould Mohamed
https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=10158343084759477&id=625724476