26-06-2020 21:00 - Entretien Exclusif : Cheikh Ahmed Tidjane Tall, président de l’APEFAS

Entretien Exclusif : Cheikh Ahmed Tidjane Tall, président de l’APEFAS

Tawary - Ancien enfant Talibé, Cheikh Ahmed Tidiane Tall s’est investi dans la lutte pour la protection des enfants. Avec certains de ses amis, il a créé en février 2017 APEFAS qui abat un important travail dans les quartiers de la banlieue de Nouakchott.

Tall vient de participer, grâce au Bureau international du Travail à un panel international marquant la célébration de la journée mondiale contre le travail des enfants, le 12 juin. Une occasion pour partager son expérience personnelle d’ancien enfant talibé, mais aussi celle de son ONG avec d’autres enfants du monde.

Dans ce bref entretien, il donne son point de vue sur la lutte pour la protection des enfants, sur le travail qu’APEFAS (Association pour la promotion de l’enfant, de la famille et de l’action sociale) réalise au profit des enfants démunies des quartiers d’El Mina, Sebkha, Arafat et Ryad.

BBK : Vous venez de prendre part à la célébration de la journée mondiale contre le travail des enfants. Quelles sont vos impressions au sortir de cette journée ?

Ch. Ah T. Tall : -Effectivement, j’ai participé à la commémoration de cette journée grâce au BIT qui m’a contacté. Je sais l’occasion que vous l’offrez pour remercier cette importante organisation.

Cette rencontre m’a permis d’apprendre de l’expérience des autres mais aussi de partager avec eux mon parcours personnel et celui de notre jeune organisation.

De cette courte expérience, je tire la leçon suivante : nous avons de beaux textes, mais ils ne sont pas appliqués ou peu appliqués pour véritablement protéger les nombreux enfants que l’on voit errer dans les rues de notre capitale, des enfants exploités par les adultes qui fouinent dans les tas d’ordures à la recherche d’on en sait quoi. Ce faisant, ils sont exposés à toutes sortes de maladies.

C’est parer au plus pressé que nous lançons un appel aux pouvoirs publics pour davantage efforts, les textes adoptés sont certains bons mais leur application demeure un sérieux problème pour nous les Organisations de la société civile. Pour avoir été talibé, je connais les risques et les dangers auxquels ces enfants sont exposés.

-Que fait APEFAS pour aider et protéger les enfants ?

-Dieu merci, depuis que nous avons monté cette association, nous n’arrêtons pas d’enregistrer l’arrivée de nouveaux membres. La communication aidant, nos actions en directions des enfants démunies ont bien prospéré auprès des enfants démunies.

En effet, en dépit de nos maigres moyens, nous offrons des kits scolaires, à chaque rentrée des classes, nous organsinons, dans notre centre, des cours d’appuis et de soutiens aux enfants en difficulté, aux candidats à des examens nationaux... Le centre accueille cette année, 386 enfants. Je signale pour vos lecteurs qu’APEFAS met un accent particulier sur l’enseignement des filles en luttant contre leur déperdition scolaire.

Aujourd’hui, je dois vous dire que malgré la suspension des cours à cause de la pandémie du COVID, beaucoup d’enfants nous interpellent au téléphone pour demander la date de la reprise des cours, c’est vous dire donc qu’ils gardent une bonne image de nos actions. Nous espérons pouvoirs être à la hauteur des espoirs que de très nombreux enfants et leurs familles placent, depuis 2017, en APEFAS.

Je mesure toutes les difficultés à affronter, les obstacles à franchir. Parce que travailler dans ce créneau, est un véritable défi surtout quand on vient des quartiers de la banlieue où la véritable situation est ignorée pour ne pas dire un tabou les pouvoirs publics et même pour certaines Ong.

Propos recueillis par BBK



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Commentaires : 1
Lus : 2368

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (1)

  • moukhabarat (F) 27/06/2020 11:04 X

    L'histoire des enfants talibés est l'hypocrisie la plus honteuse des droits de l'homme! Comment accepter que des enfants sous prétexte d'apprendre le Coran soient exploités par leur maitre. Fonadh en particulier - une organisation toucouleur - ferme les yeux car ce sont des enfants de nobles peuls...si c'était des enfants maures on aurait crié à l'esclavage etc...