13-07-2020 22:30 - Loi sur la Haute cour de justice reportée en Mauritanie: Tawassoul s'insurge

RFI Afrique - Ce lundi 13 juillet, le Parlement mauritanien était censé tenir une séance plénière consacrée à un projet de loi portant création d’une Haute cour de justice.
Mais cette séance a été ajournée à la dernière minute samedi, en raison de problèmes techniques selon le président de la Commission des lois, issu du parti au pouvoir, l’Union pour la République. Le mouvement Tawassoul, principale force d'opposition s'insurge contre ce report.
Des députés de la majorité avaient écrit, sur leurs pages Facebook, que le report de la séance de travail du Parlement était la conséquence de fortes pressions exercées par le gouvernement sur les parlementaires de l’UPR, ce que le parti a démenti. Au nom de la Commission des lois, Sidney Sokhna, parlementaire de l’UPR, l’Union pour la République, l'expliquait sur RFI.
L’ajournement de la séance du Parlement a été dénoncée par les islamistes de Tawassoul, la principale force de l’opposition. Ils se sont insurgés dans un communiqué contre ce qu’ils ont qualifié d’entrave à l’aboutissement du projet de loi portant création de la Haute cour de justice.
« Toute réticence dans sa création sera considérée comme une volonté de violation de la Constitution, a déclaré Saleck Sidi Mahmoud, vice-président de Tawassoul. Il est inconcevable dans un Etat qui se dit Etat de droit de passer des années dans ce vide (juridique), sans cette cour.»
La Haute cour de justice est prévue par l’article 92 de la constitution.
Saleck Sidi Mahmoud rappelle la mission de cette instance. « Elle est le seul moyen de juger l'ancien et l'actuel président et les membres du gouvernement. Si on ne met pas sur pied cette instance le président et le gouvernement auront les mains libres pour faire ce qu'ils veulent parce qu'il n'y a pas d'instance qui puisse les juger.»
Pour le moment personne ne sait qui sera jugé en premier par la future instance, selon un député de l’Union pour la république, le parti au pouvoir.
Avec notre correspondant à Nouakchott,
Salem Mejbour