14-08-2020 07:00 - Recherche Partis d’Opposition… désespérément

Recherche Partis d’Opposition… désespérément

L'Authentique - Mais où donc se trouvent les partis d’opposition ? La question mérite bien d’être posée. En fait depuis l’entame de l’ére Ould Ghazouany, les partis politiques de l’opposition sont comme dilués dans la nature, ou plutôt, s’empressent d’entrer dans les rangs du Régime.

Depuis près d’une année, la scène politique nationale est marquée par un lourd silence. Le temps n’est plus aux revendications et encore moins aux meetings populaires. Les partis politiques, ou ce qui en existe encore, ont pratiquement tous, boycotté le terrain. A l’entame, un appel au dialogue national lancé au lendemain de la présidentielle par Biram Abeid Dah.

L’homme avait été considéré à l’époque par ses pairs comme paria voire, « un traitre », puisque décidant unilatéralement d’engager des discussions avec le tout nouveau Pouvoir. Quelques mois plus tard, l’idée fut reprise, tour à tour, par chacune des formations de l’opposition.

Une course effrénée fut alors engagée avec pour ceci d’original, les parties en question se disputaient les "grâces" du président Ould Ghazouany. D’audience en audience, le contact fut scellé entre chacun des acteurs et une « paix des braves » fut signée entre eux.

La priorité était de laisser le nouveau pouvoir s’installer : d’abord en l’aidant à se défaire de l’étau et de la menace Ould Abdel Aziz qui tentait de revenir sur scène, ensuite à lui balisant le terrain pour la mise en place de nouvelles réformes.

Le mot était ainsi dit que la priorité des partis politiques était d’amener Ould Ghazouany à croire en lui et à rompre définitivement avec son ancien ami, le cas échéant, à lui mener une guerre farouche.

Une telle idée a fonctionné en aboutissant d’emblée à une rupture entre les deux hommes. Elle a aussi abouti à la mise en place d’une Commission d’enquête Parlementaire - chargée de revoir la gestion des biens publics des dix dernières années précédentes- qui vient de présenter à la justice mauritanienne, un rapport accablant contre le président sortant et nombre de ses ministres.

L’autre combat des partis de l’opposition a résidé dans l’engagement de réformes et surtout, l’entame de discussions permanentes entre eux et le Pouvoir en place. Une telle perspective est aujourd’hui effective, avec les audiences permanentes que le chef de l’Etat, chef de l’UPR, accorde aux différents responsables de l’opposition.

En fait, depuis sa prestation de serment le 1er août 2019, rappelle-t-on, le président Mohamed ould Ghazouani a rencontré la quasi-totalité de la classe politique mauritanienne (majorité et opposition) et de larges segments de la société. Une approche totalement contraire à la gouvernance de son prédécesseur, qui avait, lui, entretenu des rapports tendus avec ses opposants pendant 11 ans.

A l’issue de la dernière audience qui lui a été accordée il y a quelques jours, Mohamed ould Maouloud, de l’Union des Forces de Progrès (UFP), a soutenu en substance que le président de la République affiche une grande ouverture d’esprit par rapport à toutes questions importantes pour la vie politique du pays.

Cette information ressort d’un communiqué de presse livrant le compte rendu d’une audience et soutient : le leader « a rencontré le chef de l’Etat à sa demande et au nom de la coalition des Forces du changement démocratique (FCD), constituée de l’Union des forces de progrès (UFP), du Rassemblement des forces démocratiques (RFD) et de l’Union nationale pour l’alternance démocratique (UNAD) ».

Au cours de cette audience, « les entretiens ont porté sur les questions de l’unité nationale, de l’esclavage et du processus démocratique, dont le traitement consensuel est actuellement possible grâce au climat d’apaisement qui prévaut entre les acteurs politiques et qui rend le pays plus à même de faire face à la crise et aux défis futurs que pose la pandémie du coronavirus (Covid-19), pour la paix, la sécurité et la prospérité. Le président Ghazouani s’est montré ouvert et favorable à la concertation sur toutes ces questions ».

Une lecture entre les lignes du contenu de ce document renvoie à de nombreux problèmes ayant constitué une pomme de discorde entre différents pouvoirs et les courants politiques issus de la mouvance nationaliste négro-africaine et abolitionniste, dont les leaders dénoncent régulièrement « l’exclusion » de leur communauté et des « pratiques esclavagistes, couverts par l’impunité » malgré une législation abondante adoptée au cours des dernières années.

Parmi les enjeux d’unité nationale en Mauritanie, on peut également évoquer l’usage des langues nationales dans le système éducatif et la revendication d’une solution satisfaisante au passif humanitaire de la période de la fin de 1990 au début 1991.

Celle-ci a vu sur les exécutions extra judiciaires de plusieurs centaines de militaires. Ces faits sont couverts par une loi d’amnistie adoptée en 1993, mais elle est fortement contestée par les proches des victimes et les ONG de défense des droits humains.

Sous l’autorité du président démocratiquement élu Sidi Mohamed ould Cheikh Abdallahi, la Mauritanie s’était placée sur une trajectoire de concertation, afin de rechercher une approche consensuelle pour toutes ces questions. Un élan brisé net par le putsch du 6 août 2008, qui a porté le général Mohamed ould Abdel Aziz au pouvoir.

Il faut bien reconnaître que les promesses du nouveau président et la disponibilité affichée auprès des responsables de l’opposition ont fini par convaincre ces derniers qui disent le juger sur « la bonne foi ». Exception relativement faite de Biram Abeid Dah (RAg)et de Samba Thiam (FPU), qui voient toujours leur récépissé de reconnaissance de parti politique réfutée par les services du ministère de l’Intérieur, aucune autre voix ne hausse le ton.

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Commentaires (2)

  • nemahaidara (F) 14/08/2020 13:08 X

    L’opposition véritable n’existe pas encore .Pour permettre l’avènement de la démocratie où une opposition existe il faut reconnaître le RAG et le FPC. Actuellement la scène politique comprend -une majorité -un groupe de partis de contributions ... -et un autre groupe qui navigue à vue entre statut de parti à contribution et opposition. Pour résumé il n’y a que la majorité et la majorité encore !!!

  • KANAWAL (H) 14/08/2020 09:16 X

    A l'heure actuelle, il ne doit pas y avoir une opposition car le problème que nous avons entre les mains nous concerne tous et est loin d'être politique; notre pays est en train de se faire piller par des chinois , des indiens, des israéliens des et des aidés par une poignée de poloticiens voleurs