18-09-2020 12:17 - Communiqué du Collectif des avocats chargés de la défense de Monsieur Mohamed ould Abdel Aziz

Communiqué du Collectif des avocats chargés de la défense de Monsieur Mohamed ould Abdel Aziz

Taleb Khyar Mohamed - Nous, collectif des avocats chargés de la défense de l'ancien Président de la République Islamique de Mauritanie, Monsieur Mohamed ould Abdel Aziz.

Au vu de la violation flagrante et persistante de l'immunité constitutionnelle dont jouit l’ancien Président de la République Islamique de Mauritanie, Mohamed ould Abdel Aziz et de la privation qui lui est faite d'exercer le droit absolu qu'est celui de la liberté de circulation, et après avoir exercé vainement toutes les voies de recours pour mettre fin à ces injustices manifestes et criantes, nous prenons à témoin l'opinion nationale et internationale sur ce qui suit :

1) Qu'en date du 17/08/2020, notre client a fait l'objet d'une détention arbitraire, son passeport saisi et sa liberté de circulation confisquée, alors même que le droit d'aller et de venir est à caractère absolu, consacré aussi bien par l’article 10 de la constitution mauritanienne, que par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, tel que ratifié par la Mauritanie.

2) Que l'atteinte au droit absolu de circuler ne peut émaner que d’un organe chargé par la loi de la mise en mouvement de l'action publique, or cet organe, en ce qui concerne l'ancien Président de la République Islamique de Mauritanie, est textuellement désigné dans l’article 93 de la constitution, comme étant l’Assemblée Nationale statuant par un vote au scrutin public et à la majorité absolue de ses membres, ce qui exclut toute immixtion des juridictions de droit commun, du ministère public et des ses auxiliaires dans une quelconque procédure de cet ordre, visant l'ancien Président de la République Islamique de Mauritanie.

3) Que le collectif n'a eu de cesse d’adresser requêtes et mémoires ampliatifs à monsieur le Procureur de la République près le Tribunal de la Wilaya de Nouakchott Ouest, pour qu'en conformité avec la loi, il mette fin à la mesure dénoncée, d'une illégalité grave, d'un arbitraire manifeste, et qui prive l’ancien Président de la République d'un droit que lui confère son statut, les textes constitutionnels et les dispositions pertinentes du droit international ; et de la même manière, le collectif a diligenté des procédures identiques à l'adresse du Procureur Général près la Cour Suprême, et en direction du Ministre de la Justice, auquel il a demandé le 7/9/2020, de lui accorder une entrevue, sans que cette doléance ne soit suivie d'effet.

4) Que toutes les personnes poursuivies dans le dossier, objet du fameux rapport parlementaire, n'ont jamais été privées de leur droit à la liberté d'aller et de venir, aussi bien à l'intérieur que vers l'extérieur du pays, à l'exception de notre client, en violation flagrante des textes précédemment évoqués, et de l’article préliminaire du code de procédure pénale qui prescrit le respect du caractère équitable de la procédure pénale en ces termes « La procédure pénale doit être équitable et contradictoire » avant de poursuivre « Les personnes se trouvant dans des conditions semblables et poursuivies pour les mêmes infractions doivent être jugées selon les mêmes règles »

5) Que la privation du droit absolu à la liberté d'aller et de venir, prévue par l’article 40 du code de procédure pénale, à supposer en l'espèce, son applicabilité, se limite à interdire au suspect de sortir des limites de la compétence de la juridiction à laquelle est rattaché le parquet, alors que la lutte contre la corruption relève d'une juridiction spéciale dont la compétence, conformément à l'article 33 de la loi portant sa création, s'étend à l’ensemble du territoire national.

6) Que le délai de privation du droit absolu à la libre circulation, ne saurait excéder un mois, conformément à l’article 40 du code de procédure pénale, ce délai n'étant renouvelable que si le concerné est la cause du retard de la clôture de l’enquête préliminaire, or notre client est privé de sa liberté de mouvement depuis le 17/08/2020 ; le délai légal prévu pour le maintien d'une telle mesure est donc expiré.

7) Que le collectif, tout en dénonçant la violation flagrante, continue et persistante de l’immunité constitutionnelle de l’ancien Président de la République Mohamed ould Abdel Aziz et du privilège de juridiction dont il bénéficie, dénonce également l’interdiction verbale qui lui est faite de jouir du droit absolu d’aller et de venir, le tout en violation du caractère équitable de la procédure pénale, ladite interdiction émanant de surcroît d’un organe incompétent pour mettre en mouvement l’action publique contre notre client, eu égard à des faits dont l’imputabilité présumée à sa personne, à supposer que ces faits soient vérifiés et qu’ils puissent être qualifiés de haute trahison, relèverait de l’exercice de sa mandature et donc, de la seule compétence, unique, exclusive et sans partage de la Haute Cour de Justice.

Le collectif persiste également dans sa volonté de voir l’ancien Président de la République Islamique de Mauritanie, Monsieur Mohamed ould Abdel Aziz, bénéficier de l’intégralité de ses droits et libertés garantis par la constitution, les lois applicables au cas d’espèce, et les traités et conventions internationaux, auxquels la Mauritanie est partie prenante.

Le collectif





Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Commentaires : 7
Lus : 3583

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (7)

  • Buwuelm (H) 18/09/2020 22:17 X

    Certains commentateurs doivent relire leur texte avant de le faire publier. Des mots ne sont pas placés où il faut, d'autres sont absents. Cela rend la compréhension très difficile. Merci d'avance.

  • Bertrand (H) 18/09/2020 17:32 X

    Dire que l’ex président ne peut-être jugée pour des crimes et délits qu’il aurait commis c’est le mettre au-dessus du commun des mortels. Cela signifie qu’il aurait pu tuer de sa propre main et reste immunisé contre toute poursuite. C’est grave pour le l’accusé et pour le collectif : en plaidant l’immunité votre client reconnait tacitement et vous le soutenez qu’il a pu commettre tous les forfaits lais que dans tous les cas il ne peut être jugée et condamné

  • Bertrand (H) 18/09/2020 17:15 X

    Le vol, la corruption , la violation de la loi ne peuvent être couvert or aucune immunité. Ces agissements criminels n’ont rien avoir avec aucune fiction et surtout pas la fonction présidentielle qui doit d’une certaine façon être une façade contre ces agissements. La Défense de l’ex président est faible.Sinon travaillez pour apporter la preuve de son innocence et non pas son droit à voler et à rester impuni. Quelle calamité de raisonnement

  • Adiekodda (H) 18/09/2020 16:53 X

    Chacun son tour chez le coiffeur ; OULD Abdel Aziz croyait être intouchable . Le peuple a besoin son argent et dissimulé partout dans le monde .

  • zeni (H) 18/09/2020 13:45 X

    Les commentaires n'apportent rien au débat, ce sont des déballages d'injures, de calomnies et de haines. Les propos sont souvent racistes et crasses. Cridem doit rester un espace d'information, de débats et de discussions. Les insultes sont inacceptables et ne font pas avancer le débat

  • chos (H) 18/09/2020 13:41 X

    Je déplore le blocage du développement que nous proposons le collectif des avocats qui veulent impunément entériner le détournement de plusieurs centaines et milliers de milliards d’UM à nos futurs Présidents et s’éclipser sans jugement. cheikhany_ouldsidina@yahoo.fr.

  • isthme (H) 18/09/2020 13:03 X

    Les avocats du diable; qui se ressemblent s'assemblent.