14-10-2020 09:18 - L'Editorial du Calame: Jusqu'à quand ?

L'Editorial du Calame: Jusqu'à quand ?

Le Calame - La rapidité, pour ne pas dire la désinvolture, avec laquelle un journaliste a été condamné à un an de prison ferme et jeté au cachot rappelle, si besoin était, que notre combat pour une véritable liberté de presse a encore du chemin à parcourir.

Au moment où des affaires autrement plus importantes dorment dans les dédales du palais de Justice, un délit de presse tout ce qu'il y a de plus banal est jugé à la vitesse grand V. Certes le plaignant n'est pas n'importe qui.

Un patron des patrons, élevé ex nihilo (ou presque) par Ould Abdel Aziz qui fit la pluie et le beau temps pendant la dernière décennie et à qui l'on ne peut toujours rien refuser. Que reproche-t-il à Ould Lebatt ?

D'avoir dit qu'il a versé une importante somme d'argent à l'ex-Président. Quoi de plus normal ? C'est un secret de Polichinelle que les deux hommes étaient en affaire. Magnanime, il a fini par retirer sa plainte.

Au-delà de cette condamnation (un nouveau mauvais point pour le pays…), se pose le problème de la dépénalisation du délit de presse. Dans les pays de tradition démocratique, qui consacrent la liberté de celle-ci, la peine pour ce genre de délit est le paiement au plaignant d'une ouguiya (un euro ou un dollar) symbolique et la publication dans un journal à grand tirage de la sentence du juge.

Jusqu'à cette condamnation, on pensait que notre pays faisait de cette élite, après trente ans de liberté de presse. Hélas non, malheureusement. Encore et toujours un combat à mener. Jusqu'à quand, Seigneur du courage ?

Ahmed Ould Cheikh



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Commentaires (1)

  • ELVALLI (H) 14/10/2020 11:10 X

    Autant un juge doit tenir à l’indépendance du pouvoir judiciaire à l’égard de l’exécutif, autant doit-il veiller à l’indépendance de notre presse qui est une pierre angulaire de la démocratie dont nous rêvons. Si la Mauritanie de la gabegie et du népotisme est à la mode dans quelque chose c’est bien dans la haine devenue mondiale, depuis la première invasion de l’Irak, de la presse indépendante. Il faut dans ce monde de violence, d’injustice, d’accaparement des richesses des faibles pays par un impérialisme surarmé museler les journalistes éveillés. Chez-nous pour mieux aller dans le sens de l’autocratie il fallait créer des «peshmergas» pour doubler une presse d’Etat qui va au devant de la propagande démagogique du Régime. Le Calame, en Mauritanie, depuis qu’il a été effilé par feu Habib, tient résolument à rester Peuple en se foutant royalement du roi du moment surtout quand il veut se foutre de la Justice et de la République. Jeter en prison un journaliste pour avoir douté de la rapidité de l’enrichissement d’un homme parti, hier, de rien et, devenu aujourd’hui le Hans-Martin Schleyer plutôt sa copie non conforme, soit le patron des patrons mauritaniens, juste parce qu’il était l’ami du roi d’hier ne prédit rien de bon…