03-11-2020 15:51 - Mauritanie : Parents et professionnels préoccupés face au faible taux de réussite au baccalauréat

Mauritanie : Parents et professionnels préoccupés face au faible taux de réussite au baccalauréat

MAP Express - A chaque session du baccalauréat en Mauritanie, les inquiétudes des parents, corps enseignants et personnel pédagogique s’accentuent autour de l’avenir de leurs enfants en raison d’un faible taux de réussite ne dépassant plus les 10% depuis plusieurs années.

Au titre de l’année scolaire en cours, le taux de réussite aux examens du baccalauréat était un exploit en s’établissant aux environs 16%, sachant que sur 49.754 candidats, seuls 7.200 ont été admis, tandis que 5.257 autres ont été autorisés à passer la deuxième session, soit 11% du nombre total des candidats.

Bien que faible par rapport aux taux enregistrés dans les pays voisins, le taux de 16% est jugé “élevé” et “honorable” cette année par rapport à ceux atteints durant les trois dernières années, dont la moyenne était en dessous de 10%.

Selon les statistiques officielles, les taux de réussite au baccalauréat en Mauritanie ont enregistré une baisse significative au cours de ces dernières années, passant de 12,88% en 2017 à 7,94 % en 2018 et puis à 7,2% en 2019.

De même, le nombre de candidats au baccalauréat a aussi reculé en passant de 50.046 en 2017 (6.445 admis) à 49.993 en 2018 (3.970 admis) avant de reculer à seulement 44.717 en 2019 (3.245 admis).

Selon les observateurs, ces résultats “décevants”, qui ont sonné l’alarme sur la réalité du processus pédagogique et son efficacité et interpellé les différentes parties impliquées dans le secteur éducatif, dénotent un besoin pressant de revoir la politique de l’éducation adoptée dans sa globalité.

Néanmoins, en dépit des tentatives successives de réformer le secteur éducatif, depuis la fin des années 1970 jusqu’à la réforme de 1999 introduisant l’approche par compétences, les résultats sont restés en dessous des attentes, laissant déduire que l’éducation, avec tous ses cycles, est confrontée à de vrais problèmes qu’il faut identifier avec précision pour pouvoir les résoudre, estiment des experts éducatifs en Mauritanie.

Selon eux, le secteur de l’éducation en Mauritanie souffre de trois problèmes majeurs à savoir des infrastructures inappropriées et insuffisantes dans certaines régions, des programmes scolaires qu’il faut réviser pour qu’ils soient en adéquation avec le marché du travail ainsi que la formation continue qui doit être dispensée de façon régulière afin de former les principaux acteurs de ce secteur.

Les spécialistes mauritaniens avertissent, par ailleurs, que toute réforme du système éducatif serait vouée à l’échec si elle ne couvrait pas l’ensemble du processus, recommandant d’élaborer des plans bien définis dans le temps, de reformuler les curricula adéquats et d’accorder plus d’attention au corps enseignant, qui constitue l’épine dorsale du secteur.

Conscientes des difficultés rencontrées par le système éducatif, les autorités mauritaniennes se sont récemment employées à entreprendre en toute urgence la réforme de ce système.

Les signes de cette volonté des autorités étaient perceptibles en 2019-2020 lorsque ces autorités ont formellement manifesté leur intention de faire de l’éducation une priorité absolue, et de promouvoir ce secteur à travers des réformes et des mesures concrètes en vue d’atteindre les objectifs souhaités.

Certes, les résultats des examens du baccalauréat génèrent souvent une “immense frustration” aussi bien chez les élèves que chez les principaux acteurs de l’opération pédagogique, qui plongent dans le désespoir, étant donné que l’échec conduit les élèves à abandonner définitivement leurs études ou, au mieux, à tenter une deuxième chance. Mais les Mauritaniens fondent de grands espoirs sur les efforts consentis pour mettre à niveau leur système éducatif, qui nécessitera certainement du temps pour porter ses fruits.

-Par : Larbi Atmani-



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Commentaires (2)

  • Mon village (H) 03/11/2020 22:34 X

    Pour avoir un bon résultat au bac il faudra avoir de vrais candidats, c'est à dire de vrais élèves. Sur les 49754 candidats les 2/3 ne sont pas des élèves mais des touristes qui n'ont rien dans leur tête. Ils viennent passer le bac parce que la tricherie est légalisée en Mauritanie.

  • mystere1 (F) 03/11/2020 16:09 X

    En tout cas, il y'a de quoi se soucier pour l'avenir des enfants, et futurs espoirs de ce bizarre pays ! le souci des parents et professionnels, est la moindre des choses, comme préocupation de ces derniers vis à vis de leurs enfants, malheureusement la formation d'enseignement des futurs professeurs, ne durent pas, deux à 3 ans, l'enseignement est le noyau de développement d'une société, alors, ce domaine doit durer comme durée de formation vers 7 à 8 ans, tout comme celui de la Medecine ! car transmettre du savoir, n'est pas chose facile, c'est un domaine noble, nécessaire, important et très délicat pour l'avenir d'une jeunesse du présent, et qui sera un peuple de demain ! ainsi, c'est le devoir d'un dirigeant de privilégier ce domaine avec des décisions compétentes, afin de ne pas compromettre pour porter préjudice l'avenir de sa jeunesse.