31-05-2022 18:39 - Ministre de l'Agriculture : le programme d'urgence permettra de préserver les grandes oasis du pays

Ministre de l'Agriculture : le programme d'urgence permettra de préserver les grandes oasis du pays

AMI - L'Assemblée nationale a consacré sa plénière de lundi, supervisée par son premier vice-président, M. Ahmedi Ould Hamadi, à écouter les réponses faites par le ministre de l'Agriculture, M. Adama Bocar Soko, à une question orale qui lui a été adressée par le député Mohamed Ould Maouloud, sur l’état des lieux des palmeraies et les mesures prises pour les sauver de la disparition.

« En plus de leur fonction de principales sources de notre produit agricole, les oasis, qui offrent des dizaines de milliers d'opportunités d'emploi et sont l'incubateur et la raison de la présence de la population dans les zones désertiques arides des wilayas de l'Adrar et du Tagant, sont restées exposées depuis des années successives à la sécheresse qui a décimé la majorité des palmeraies, comme l’illustre les cas de M’Haïrith en Adrar et de Tidjikja au Tagant », a mis en exergue le député.

Selon ce dernier, les oasis sont confrontées à une véritable catastrophe qui requiert une intervention exceptionnelle pour sauver ce qui en reste et fixer les populations dans leurs terroirs.

Le parlementaire a souligné également l'importance des palmiers dans l'économie et dans la préservation de la culture du pays, appelant le gouvernement à éclairer l'opinion publique nationale sur la réalité des problèmes auxquels sont exposées les oasis dans les zones précitées, s'interrogeant sur les politiques adoptées par le département de l’agriculture pour sauver ces palmeraies de la disparition.

« L'importance de l'agriculture dans les zones oasiennes et le rôle qu'elle joue dans la contribution à la sécurité alimentaire, la création de nombreuses opportunités d'emplois et la lutte contre la pauvreté sont indiscutables et la promotion et le développement des zones oasiennes et du secteur agricole de manière général, revêtent une grande importance et occupent une place centrale dans le programme de Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani », a fait remarquer le ministre de l’agriculture dans ses réponses.

Il a passé également en revue, certaines données de base, qui contribuent à éclairer l'opinion publique sur l’état des lieux de l'agriculture dans ces zones, dont la pénurie croissante de réserves d'eau, en raison de la rareté des pluies, au climat désertique aride et à l'exploitation anarchique de cette ressource initialement limitée, rappelant la vague de sècheresse aiguë qui a profondément affecté les oasis au cours des dernières décennies, dont le déficit pluviométrique d’une moyenne variant entre 20 à 40 mm, soit moins de 50 mm par an, avait aggravé l’incidence sur cette filière agricole.

« La plupart des oasis ont été plantées de manière arbitraire, en bordure des oueds, suivant un procédé traditionnel, ne satisfaisant aucunement aux normes techniques de culture des palmiers, afin d'exploiter les nappes souterraines dont la régénération repose sur les précipitations pluviales, en plus du puisage dominant des eaux à l'aide d'outils primitifs, d’où l'impossibilité d’aménager et de restaurer ces anciennes oasis d’une part et la baisse progressive de leur productivité et de leur durée d’exploitation, d’autre part », a précisé le ministre.

« Le département de l’agriculture a élaboré un plan d'action reposant sur l'exploitation des eaux découvertes dans les rares fissures de ces zones, identifiées au terme de l’utilisation d’une technologie moderne de prospection des plus grandes poches d’eau voisines des anciennes oasis et le développement des palmeraies sur la base de données suffisantes sur la présence de nappes phréatiques et de reliefs oasiens des zones ciblées», a-t-il dit, rappelant les actions menées par le gouvernement en collaboration avec ses partenaires de développement, à la lumière des expériences réussies au niveau de certains États dans ce domaine, tels que la Tunisie, le Maroc, l'Algérie, les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite, pour financer un programme de développement des palmeraies, visant principalement à atteindre les objectifs suivants :

- Création d’unités de production basées fondamentalement sur l'exploitation durable des eaux souterraines profondes,

- Application et respect des normes techniques pour la culture du palmier comme moyen d’augmentation et d’amélioration de la production,

- Augmentation du niveau des lacs souterrains et de surface en plus de leur préservation, en particulier dans les aquifères,

- garantir pour la première fois l’accès des groupes vulnérables à la propriété de palmeraies.

« Atteindre ces objectifs nécessite la création de nouvelles oasis modèles soumises aux normes techniques reconnues de la culture des palmiers, permettant d'augmenter la productivité et d'élever la qualité de la production par rapport à la faible rentabilité des anciennes oasis à coûts d'investissement égaux dans le domaine de l'irrigation pour les modes anciens et modernes », a poursuit M. Adama Bocar Soko, évaluant les besoins annuels en dattes à l’échelle nationale, à 47 000 tonnes environ.

Afin de couvrir cette demande, le projet de développement des oasis a été approuvé, pour mettre en place des unités d'irrigation collectives intégrées fonctionnant à l'énergie solaire, satisfaisant les besoins de 300 000 palmiers et potentiellement extensible, pour être élargi à près d'un million de nouveaux palmiers, en perspective de la production de 50 000 tonnes par an à moyen terme, pour relever le défi de l'autosuffisance en dattes, a-t-il précisé.

« Ces objectifs restent tributaires de la découverte de sources d'eau appréciables et suffisantes pour couvrir les besoins quotidiens en eau d'irrigation, estimés à 100 000 m3/j », a-t-il ajouté, rappelant la vague de sécheresse effrayante et accélérée dans les zones de l’Adrar et du Tagant, qui avait accompagné la mise en œuvre de ce projet en 2019, en raison du manque de pluies au cours de ces dernières années, d’où les pertes considérables subies enregistrées au niveau des grandes oasis, réputées par leur approvisionnement des marchés nationaux en dattes.

Il a précisé que ce programme repose principalement sur l'exploitation d'eaux souterraines rares en creusant et équipant 100 forages profonds à proximité des oasis touchées, loin des sources des lacs de surface dans ces oasis, afin d'établir des unités d'irrigation collectives qui permettront de couvrir les besoins de 235 000 palmiers en forant et équipant 100 sondages au profit des oasis de M’Harith, Seguelil, Tidjkja et Guerou.

« Compte tenu du faible niveau d'eau dans ces failles, en moyenne, compris entre 5 à 12 m3/h, satisfaire les besoins quotidiens en eau d'irrigation demeure un obstacle majeur, eu égard au déficit aigu en d'eau potable au niveau de ces zones », a souligné le ministre, dévoilant les principaux objectifs de l’actuelle phase du projet de développement des oasis à savoir:

- La viabilisation de 1 250 hectares de nouvelles surfaces qui permettra la plantation de 200 000 nouveaux palmiers satisfaisant aux normes internationales de production, dont 10 % sont destinés à la culture maraîchère,

- Poursuite de l’appui apporté aux anciennes oasis, l’amélioration de leur production et l’encouragement de leur aménagement, en équipant 1 000 puits de l’énergie solaire pour irriguer 750 hectares, avec la mise en place d'unités d'irrigation collectives au profit des anciennes oasis,

- La mise en place d'une équipe de vulgarisation agricole et l’introduction de nouvelles variétés de palmiers dattiers à travers la création et le soutien d'un laboratoire de maladies et de biotechnologies pour multiplier les ramifications et valoriser le produit par l'appui et l'extension de la première unité de transformation des dattes, qui est l’un des acquis réalisés par ce projet dans sa phase précédente,

- Œuvrer d'autre part à alimenter les lacs souterrains en construisant des barrages et des retenues d'eau le long des vallées.

Il a ajouté qu'en plus de ce programme d'urgence, le gouvernement s'emploiera à couvrir les besoins des oasis touchées, estimés à un million de palmiers, à travers la réalisation et l’équipement de forages supplémentaires.

« Sauver près d'un million de palmiers touchés par le manque d'eau d'irrigation, rend urgent, l’appui du projet de développement des oasis, avec une enveloppe financière estimée à 1 200 000 000 ouguiyas nouvelles pour réaliser un millier de puits tubulaires supplémentaires avec un profondeur allant de 90 à 120 mètres et une capacité inférieure à 20 m3 », a-t-il ajouté, disant que le département, se penchera, en concertation avec le ministère de l’hydraulique, sur l’élaboration d’un plan pour assurer la continuité et l'entretien de ces unités, en assurant leur supervision par des organismes spécialisés chargés de la gestion et de la maintenance de ces ouvrages, qui veilleront à la continuité du service d'irrigation dans les oasis.

« Les espoirs restent suspendus à l'enquête menée par le ministère de l’hydraulique dans ces zones dans le but de découvrir des quantités importantes d'eaux souterraines suffisantes pour fournir de l'eau d'irrigation dans ces zones », a-t-il dit, assurant l’exploitation optimale et saine du département des ressources agricoles, notamment hydrauliques, notamment au niveau de toutes les zones oasiennes ainsi que pour ce qui concerne les secteurs similaires tels que l'agriculture irriguée ou dans les zones pluviales.





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