16-04-2024 23:34 - Mauritanie-Sénégal : Bassirou Faye veut-il rassurer son voisin après le changement de gouvernement à Dakar?

Mauritanie-Sénégal : Bassirou Faye veut-il rassurer son voisin après le changement de gouvernement à Dakar?

La Dépêche - Le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, accorde sa première visite officielle à la Mauritanie, ce 17 avril 2024.

Même si le président sénégalais pourrait faire valoir de rendre la politesse à son aîné, le président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, premier parmi les premiers à le féliciter pour sa brillante élection, le 24 mars 2024, le président Faye voudrait aussi rassurer son hôte sur l’attachement du Sénégal à la poursuite des relations de coopération séculaires entre les deux pays.

C’est connu, la Mauritanie et le Sénégal sont plus que des pays limitrophes. Trop de relations imbriquent les deux pays et les deux Peuples.

Malgré les événements de 1989 qui avaient servi, à l’époque aux deux gouvernements aux affaires, d’expurger leurs problèmes intérieurs, en créant de toutes pièces un conflit exacerbé par les démons de la division, les relations bilatérales sont revenues au beau fixe en avril 1992.

Une reprise diplomatique qui a été suivie par la réouverture des frontières. Une normalisation ouvrant de nouveaux horizons entre les deux pays. Depuis, les gouvernements tentent de dépasser les contingences des moments difficiles pour raffermir encore davantage leur coopération et leur solidarité mutuelle.

C’est aussi normal que le président B.D. Faye se souvienne dès sa prise de pouvoir de rendre visite à ses frères mauritaniens pour les rassurer sur le développement escompté des relations entre les deux pays et pour leur expliquer aussi les défis que son gouvernement souhaiterait relever pour le plus grand bien des populations sénégalaises dont la plus grande colonie en Afrique a élu domicile dans notre pays.

Pêche, migration, Omvs, gaz et politique régionale, les sujets de coopération ne manquent certainement pas. Il s’agit donc pour les deux gouvernements actuels de savoir se connaitre et de travailler de pair pour apporter des solutions concertées à des défis finalement communs.

Il est en tout cas clair que le président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani n’a pas laissé la place au hasard des interprétations en se rendant sous sa double casquette de président de la République et président en exercice de l’UA pour témoigner de son amitié et de la satisfaction de tout le Continent de voir l’alternance politique se faire normalement au Sénégal. Une tournure qui rassure aussi sur l’état de santé démocratique de nos frères sénégalais.

C’est ainsi d’ailleurs que le président de la République a compté parmi les hôtes de marque à l’investiture du président B.D Faye, le 2 avril 2024.

Un état d’esprit que les deux présidents gagneraient à perpétuer pour une plus grande osmose entre les deux pays frères.

JD





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Commentaires (1)

  • Buwuelm (H) 17/04/2024 05:43 X

    En Mauritanie, Bassirou Diomaye Diakhar Faye est bien chez lui. Son choix pour sa première destination hors du Sénégal, n’est pas fortuit. En effet, Monsieur Bassirou a emprunté logiquement, un chemin que son prédécesseur Macky Sall avait déjà balisé, il y a quelques années. Il faut être franc et reconnaitre que c’est avec l’avènement du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, que l’amitié entre les deux peuples s’est vu renforcer, pour le plus grand bien des deux nations.

    Beaucoup de personnes ignorent les liens forts qui unissent la République Islamique de Mauritanie et la République du Sénégal. Si nous revisitons l’histoire des deux pays, avec la colonisation de la Mauritanie par la France en 1905, et les batailles qui ont eu lieu pendant trente ans, entre d’une part les français, et les « Oulad Bousba’ et les RGeybaat d’autre part, nous avons une idée de ce qui a pu se passer. C’est finalement en 1936 que tout le territoire a été annexé. Territoire français d'outre-mer depuis 1946, la Mauritanie devient une république islamique autonome et les frontières sont tracées. Il faudra attendre le 28 novembre 1960, pour que l’Indépendance de la Mauritanie soit proclamée.

    Jusqu’en 1957, date de création de Nouakchott, la Capitale était Saint-Louis du Sénégal. Au XIXème siècle, presque tous les fondateurs des confréries religieuses du Sénégal, sont allés en Mauritanie en quête de savoir, avant de retourner chez eux pour dispenser des cours de théologie.

    La majeure partie des fonctionnaires qui servaient en Mauritanie, dans les années 50 et 60, nous venait du Sénégal (enseignants, postiers, soudeurs, conducteurs d’engins lourds etc.) Rien que sur la base de ces relations séculaires, les deux pays avaient intérêt à s’entraider.

    Les évènements de 1989, me rappellent des moments douloureux, mais je préfère ne pas m’attarder, sur ce que je considère comme une erreur historique, alimentée par des personnes animées de mauvaises intentions. Certaines séquelles son toujours vivaces, mais pas intraitables.

    Nous savons tous et c’est malheureux, que celui qui a passé le témoin à l’actuel président mauritanien, a toujours dressé des entraves pour isoler les autorités sénégalaises et freiner ainsi, toute possibilité d’accession à l’essor économique mutuel. Celui qui sera reconnu à travers les initiales MOAA a longuement œuvré pour que le Pont de Rosso, ne devienne pas une réalité. Pourtant tous les spécialistes en la matière, étaient d’accord que cette infrastructure (en cours d’achèvement), ne pouvait être que bénéfique pour le tronçon Europe-Maghreb-Afrique. Le tombeur de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, est allé jusqu’à exacerber des tensions en Sénégambie, prenant parti pour un Yahya Jammeh, hostile au Pont Sénégambie qui devait relier Dakar à Lagos (le pont a vu le jour, après le départ forcé de Jammeh). Tout le monde savait qu’il n’était pas une bonne référence et cela a été prouvé par la suite. Le fossoyeur de feu Sidi Mohamed avait rejeté toutes les offres de M. Sall, tendant à booster l’économie des deux États. C’est certainement une phobie qui explique ce comportement.

    Heureusement, les obstacles ont été franchis grâce au visionnaire El Ghazouani, qui devra se pencher une fois pour toute, sur l’épineux « passif humanitaire », en vue de trouver une issue satisfaisante, pour toute personne impactée, lors de ces regrettables casses. L’avenir économique de la Mauritanie et du Sénégal parait radieux. « FA TABAARAK ALLAH AحSANU-L KHAALIقÎN ». Unissons nos forces, combattons l’Injustice et recevons la bénédiction de Allah.

    Nous disons « NJOKO NJAL » à S.E. Bassirou Diomaye Diakhar Faye, pour cette visite honorifique à plus d’un titre.