04-05-2024 15:12 - Présidentielle en Mauritanie : L’opposition en rangs dispersés

Présidentielle en Mauritanie : L’opposition en rangs dispersés

Afrimag - Les Mauritaniens repartent aux urnes, le 29 juin prochain, pour se choisir un président de la République. Face au président sortant, unique candidat de la majorité présidentielle forte d’une quinzaine de partis politiques, l’opposition, elle, part en rangs dispersés.

A ce jour, ils sont six candidats déclarés pour tenter d’être président à la place du président, avec des cartes et opportunités diverses, mais ils doivent d’abord franchir l’obstacle des parrainages dont décide, en dernier recours, le parti au pouvoir, El Insaf, et ses alliés de la majorité présidentielle

Pour beaucoup d’observateurs, l’élection présidentielle du 29 juin prochain n’a pas d’enjeu véritable, à part, peut-être, celui de savoir si le président Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani passera au premier tour, comme en 2019, (52%) ou s’il sera forcé à défendre son fauteuil après un second round où l’opposition devra s’unir pour montrer qu’elle existe malgré la débâcle de juin 2023 lors d’élections municipales, législatives et régionales gagnées haut la main par un parti au pouvoir au meilleur de sa forme et bénéficiant du déclin de l’opposition traditionnelle représentée par l’APP (Alliance populaire progressiste), du RFD (Rassemblement des forces démocratiques), de l’AJD/MR (Alliance pour la justice et la démocratie, mouvement de la rénovation) et l’UFP (Union des forces de progrès).

L’effet Diomaye …

Ces quatre formations politiques dirigées par d’anciens opposants au président Taya qui a gouverné la Mauritanie d’une main de fer entre 1984 -2005, (Messaoud Ould Boukheir, Ahmed Ould Daddah, Ibrahima Moctar Sarr, Mohamed Ould Maouloud), tous d’anciens candidats à la présidence, ont décidé aujourd’hui de ne plus s’aligner dans une course que d’aucuns considèrent comme perdue d’avance.

D’autres jeunes loups (Biram Dah Abeid, Ahmed Ould Haroun, Noureddine Mohamedou, El Id Ould Mohameden) croient en leur chance pensant, surtout, que la nature à horreur du vide, et sans doute galvaniser par la présidentielle d’il y a quelques semaines au Sénégal qui a sacré un jeune de 44 ans, sorti de prison pour occuper le palais présidentiel!

Les islamistes de Tawassoul et l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, toujours embastillé dans une luxueuse villa de Tevragh-Zeina, le quartier chic de la capitale, pourraient jouer aux trouble-fête. Les premiers ont choisi, finalement, d’engager dans la course le président du parti, après avoir pensé, semble-t-il, à soutenir la candidature d’Outouma Soumaré, professeur en neurochirurgie, Directeur général de l’hôpital neuropsychiatrique de Nouakchott.

Ancien membre de la Commission Electorale Nationale et Indépendante (CENI), Outouma Soumaré fut membre actif de IRA (organisation antiesclavagiste dirigée par Biram Dah Abeid) et président du comité préparatoire de INAL (mouvement contre l’oubli des exactions contre des militaires négro-mauritaniens, entre 1989 et 1991).

Celui qui finalement n’a pas obtenu le consensus autour de sa candidature au sein d’une mouvance islamiste dont plusieurs des chefs historiques ont rejoint le pouvoir, était également connu pour son activisme au sein de la COD (Coordination de l’opposition démocratique), qui avait essayé de contrarier le second mandat de Mohamed OuldAbdel Aziz, en 2014, et occupait le poste de Président d’un Parti Politique dénommé «l’Avant-garde des Forces du Changement démocratique.»

Aziz, l’impossible come-back

Si l’histoire retient, en Afrique et dans le monde, le retour gagnant d’anciens présidents, il est peu probable que Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a présidé aux destinées des Mauritaniens entre 2008 et 2019, puisse reconquérir, à la régulière, un pouvoir qu’il avait usurpé en 2005 et 2008 par deux coups d’Etats (contre Taya et Sidioca) avant de le «consolidé» par deux élections (2009 et 2014) à forts relents de fraude.

Par Mohamed Sneïba, Correspondant Permanent - Nouakchott



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