18-05-2025 06:57 - Maître Ould Rais sur TTV : « Aziz est un voleur, son procès n’est pas politique »

Shems Maarif - Invité sur le plateau de la chaîne TTV par le journaliste Hanefi Ould Dahah, l’avocat Maître Ould Rais a tenu des propos particulièrement incisifs à l’encontre de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, actuellement condamné pour corruption et enrichissement illicite. Sans ambages, il a accusé l’ancien chef de l’État d’avoir « abusé de sa fonction pour s’approprier les biens du peuple mauritanien ».
Selon Ould Rais, Aziz a été mal conseillé par ses avocats qui l’ont incité à s’accrocher à l’article 93 de la Constitution, un article qui ne protège que les présidents en exercice. « Cet article ne s’applique pas à lui. Il n’est plus président. Ce choix de défense était juridiquement absurde », a-t-il tranché.
Rejetant catégoriquement l’idée d’un procès politique ou d’un règlement de comptes, Ould Rais a rappelé qu’Aziz ne jouit d’aucune légitimité politique : « Il n’a jamais eu de popularité. La preuve ? Il n’a même pas pu réunir cinq maires pour soutenir sa candidature à la dernière présidentielle. »
Il a également précisé n’avoir jamais été un proche de l’ancien président, tout en admettant l’avoir soutenu juridiquement lorsqu’il avait invoqué l’article 38 pour organiser le référendum sur le changement du drapeau.
Maître Ould Rais a justifié la virulence de ses interventions au cours du procès par des raisons de conscience : « Aziz est un voleur. On ne peut pas être tendre avec un homme qui a détruit un peuple. » Il s’est dit profondément attristé de voir la Mauritanie juger un ancien président pour des faits de vol : « Ailleurs, les anciens chefs d’État sont jugés pour des motifs politiques. Ici, c’est pour détournement de fonds. C’est une honte. »
L’avocat a souligné qu’il n’a subi aucune pression et qu’il a agi librement, en son âme et conscience. Il a également affirmé que Mohamed Ould Abdel Aziz possède des biens à l’étranger, mettant en évidence l’étendue de son enrichissement illicite.
Par ailleurs, Ould Rais a estimé que la sentence de 15 ans de prison prononcée contre l’ancien président était relativement clémente : « Le juge a fait preuve de beaucoup de tolérance. Aziz a bénéficié de circonstances atténuantes malgré la gravité des faits. »
Il a conclu en appelant à une justice équitable et à la poursuite de tous ceux qui détournent les ressources de l’État : « Le cas Aziz ne doit pas rester une exception. »